Des milliers d’Israéliens ont manifesté samedi à Tel-Aviv et Jérusalem afin de maintenir la pression sur le gouvernement pour obtenir la libération des otages retenus dans la bande de Gaza. Les frappes sur l’enclave, elles, ne cessent pas : cinq personnes ont été tuées après une frappe en provenance d’Israël sur une école.
Les infos à retenir
⇒ Un missile tiré du Yémen tombe dans le centre d’Israël, selon l’armée israélienne
⇒ Un ministre israélien qualifie Josep Borrell d'”antisémite” après ses propos sur une frappe à Gaza
⇒ Gaza : cinq morts dans une frappe israélienne sur une école
Attaque de missile en Israël : Netanyahou prévient que les Houthis paieront “un lourd tribut”
Benyamin Netanyahou a mis en garde ce dimanche 15 septembre les rebelles houthis du Yémen contre des représailles, après que le groupe a revendiqué une attaque au missile contre le centre d’Israël. “Ce matin, les Houthis ont lancé un missile sol-sol depuis le Yémen sur notre territoire. Ils devraient savoir […] que nous faisons payer un lourd tribut à toute tentative de nous nuire”, a déclaré le Premier ministre israélien au début d’une réunion du cabinet, selon un communiqué de son bureau.
Un missile tiré du Yémen tombe dans le centre d’Israël, selon l’armée israélienne
L’armée israélienne a affirmé qu’un missile tiré depuis le Yémen avait traversé ce dimanche 15 septembre le centre d’Israël avant de tomber sur son territoire, sans faire de blessé. “Un missile sol-sol a été identifié en train de traverser le centre d’Israël depuis l’est puis est tombé dans une zone dégagée”, a indiqué l’armée israélienne dans un communiqué, ajoutant qu'”aucun blessé n’a été signalé”.
Les rebelles houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont lancé plusieurs attaques contre Israël en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas. En juillet dernier, les Houthis ont mené une attaque de drone sur Tel-Aviv qui a tué un civil israélien.
Une guerre totale déplacera davantage d’Israéliens, menace le Hezbollah libanais
Le mouvement islamiste Hezbollah, dont les affrontements avec Israël à la frontière israélo-libanaise ont poussé de nombreux habitants à fuir, a déclaré samedi qu’une guerre totale entraînerait le déplacement de “centaines de milliers” d’Israéliens supplémentaires.
Cette déclaration intervient après que le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a répété lundi qu’Israël était déterminé à ramener le calme sur le front nord, “soit par le biais d’un accord qui éliminera la présence du Hezbollah à notre frontière, soit par une action militaire”. Ces affrontements transfrontaliers ont provoqué le déplacement de dizaines de milliers de Libanais et d’Israéliens, et font craindre depuis des mois un embrasement régional. Les violences transfrontalières, depuis début octobre, ont fait 623 morts au Liban, pour la plupart des combattants, mais aussi au moins 142 civils, selon un bilan de l’AFP. Du côté israélien, y compris sur le plateau du Golan annexé, les autorités ont annoncé la mort d’au moins 24 soldats et 26 civils.
Manifestations en Israël pour obtenir la libération des otages à Gaza
Selon les organisateurs, le nombre de manifestants dans les rassemblements hebdomadaires a augmenté depuis l’annonce par les autorités israéliennes, début septembre, que six otages avaient été abattus par le mouvement islamiste Hamas dans le sud du territoire palestinien. L’un des six otages était Alexander Lobanov, dont la femme s’est adressé samedi à la foule à Tel-Aviv, se demandant pourquoi le gouvernement de Benyamin Netanyahou n’avait pas “tout” fait pour le ramener vivant.
Le gouvernement est confronté à la colère croissante de ceux qui l’accusent de ne pas en faire assez pour obtenir un accord de trêve entre Israël et le Hamas prévoyant un échange d’otages contre des prisonniers palestiniens détenus dans des geôles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées, 97 sont toujours retenues dans la bande de Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.
Un ministre israélien qualifie Josep Borrell d'”antisémite”
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a qualifié samedi d'”antisémite” le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui s’était dit “scandalisé” après la mort d’employés de l’ONU dans une frappe israélienne dans la bande de Gaza. “Josep Borrell est un antisémite et un détracteur d’Israël qui tente constamment de faire passer des résolutions et des sanctions contre Israël au sein de l’UE, pour être ensuite bloqué par la plupart des Etats membres”, a fustigé le ministre dans un communiqué.
Jeudi, Josep Borrell a critiqué “le mépris des principes fondamentaux du droit international humanitaire” après la mort de 18 personnes, mercredi, dans une frappe israélienne sur une école transformée en refuge, dans le centre du territoire, selon la Défense civile. Parmi les victimes figuraient six membres de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). “Il y a une différence entre les critiques légitimes et les désaccords politiques, qui sont normaux entre amis, et la campagne antisémite et haineuse que Josep Borrell mène contre Israël, qui rappelle les pires antisémites de l’histoire”, a ajouté Israël Katz.
Gaza : cinq morts dans une frappe israélienne sur une école
Cinq personnes ont été tuées samedi par une frappe aérienne israélienne ayant touché une école transformée en refuge dans la ville de Gaza, a annoncé la Défense civile locale, l’armée israélienne affirmant avoir visé des combattants du Hamas. L’école abritait des milliers de Palestiniens déplacés, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, précisant que plusieurs personnes avaient été blessées par les tirs.
L’armée israélienne a affirmé de son côté avoir effectué une “frappe précise” sur l’établissement scolaire, ciblant des combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas contre lequel elle est engagée dans une guerre meurtrière depuis le 7 octobre. “L’enceinte de l’école était utilisée par les terroristes du Hamas pour planifier et mener des attaques terroristes contre les troupes de l’armée israélienne et l’Etat d’Israël”, a-t-elle précisé dans un communiqué.
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