459 romans et trois centenaires. La rentrée est riche ! Après avoir traité ces dernières semaines quelques-uns de nos romanciers contemporains, “reposons-nous” un peu et jetons un coup d’œil à ces anniversaires.Pour le premier d’entre eux, les 100 ans du Manifeste du surréalismed’André Breton, sorti le 15 octobre 1924, les éditions Gallimard sont déjà à la manœuvre, qui publient, entre autres, une Pléiade Manifestes du surréalisme et parallèlement des textes de Paul Eluard, Max Jacob, Drieu La Rochelle, Annie Lebrun… Mais restons-en là, notre confrère Louis-Henri de La Rochefoucauld évoque longuement ces “textes de combat” dans L’Express du 19 septembre et sur le site.
D’une tout autre nature est le centenaire de la mort de Joseph Conrad, né Korzeniowski en Ukraine polonaise en décembre 1857 et décédé le 3 août 1924. Mousse marseillais à 17 ans et capitaine au long cours de la marine marchande britannique en 1886, il sillonna les mers du monde vingt ans durant avant de devenir l’un des plus grands romanciers anglais de sa génération. Pour célébrer l’auteur de La Folie Almayer (1894), d’Au cœur des ténèbres (1899), de Lord Jim (1900), Gallimard lance uneédition abrégée de L’Hommage à Joseph Conrad paru dans la NRF en décembre 1924 avec une préface de Yann Brunel et, entre autres laudateurs, André Gide, Paul Valéry, André Maurois et Joseph Kessel.
Juste retour pour ce grand francophile dont les éditions de L’Aube publient dans sa collection de poche Mikros deux nouvelles, A cause des dollars, suivi de Il Conte, qui nous entraîne dans la mer de Chine et dans l’éprouvante nuit napolitaine d’un noble de Bohème ; tandis que Points sort un recueil de ses articles et récits de voyage composés entre 1912 et 1923, La Géographie et quelques explorateurs, présenté ici par Michel Desforges.
Lui aussi était un grand amoureux de la France, James Baldwin, né le 2 août 1924, soit un jour avant la disparition de Conrad, et mort à Saint-Paul-de-Vence en 1987. Pour fêter ce natif de Harlem, immense auteur engagé contre les injustices raciales et sociétales, Folio se plie en quatre et publie Chroniques d’un enfant du pays (nouvelle traduction de Marie Darrieussecq), Blues pour Sonny (sur le destin de deux enfants de Harlem), La Prochaine fois le feu (en version bilingue, un essai sur la place des Noirs aux Etats-Unis) et une biographie inédite par Yannick M. Blec, docteur en langues et littératures étrangères à l’université Paris-Est. De quoi souffler un temps avant de replonger dans le chaudron des nouveautés.
Source