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UE : la difficile mission du premier commissaire européen à la Défense


Face à la menace russe et la guerre en Ukraine, l’Union européenne a désormais un commissaire à la Défense et à l’Espace. Le lituanien Andrius Kubilius a été choisi, ce mardi 17 septembre, pour occuper ce nouveau poste créé par la présidente Ursula von der Leyen.

Deux fois ancien Premier ministre, crédité du redressement économique de son pays lors de la crise financière de 2008, il devra muscler la défense en Europe, une priorité de la nouvelle Commission européenne. Mais l’étendue de ses responsabilités, et les moyens dont il disposera, restent encore à préciser. “Il travaillera à développer une union de la défense européenne et à renforcer nos investissements dans les capacités industrielles”, a déclaré Ursula von der Leyen, en présentant la liste des 27 nouveaux commissaires devant la presse.

Il n’y a ni armée ni ministre de la Défense de l’UE, mais Bruxelles s’occupe néanmoins d’industries de défense, particulièrement depuis le renforcement de la menace russe après l’annexion de la Crimée en 2014. Ursula von der Leyen a fait du renforcement de la défense européenne une priorité de son nouveau mandat. Elle avait alors décidé de créer un poste de commissaire dédié à la Défense, promettant de nouveaux moyens. Elle avait ainsi estimé en juin à quelque 500 milliards d’euros les besoins de financement pour muscler sur dix ans la défense européenne.

Des résistances au sein de l’UE

Mais les obstacles restent nombreux, face aux réticences de plusieurs Etats membres, au moment où l’UE doit aussi financer, entre autres, sa transition énergétique. Andrius Kubilius, 67 ans, devra travailler en étroite collaboration avec la cheffe de la diplomatie européenne (HRVP), l’Estonienne Kaja Kallas, vice-présidente de la Commission également chargée des politiques de sécurité. Il devra également coordonner son action avec celle d’une autre vice-présidente de la Commission, la Finlandaise Hannah Virkunen, dont les attributions comportent un volet sécurité.

L’Agence européenne de défense, qui soutient entre autres l’innovation dans le secteur de l’armement, tombe sous la responsabilité du Haut-représentant, le HRVP en jargon bruxellois. Kaja Kallas sera-t-elle prête à y renoncer au profit d’Andrius Kubilius ? On l’imagine mal de la part de cette ancienne Première ministre de l’Estonie, un des plus solides alliés de l’Ukraine en Europe, jugent les experts.

A l’instar de Kaja Kallas, originaire comme lui d’un pays balte, Andrius Kubilius soutient fermement l’Ukraine en guerre contre la Russie. Il a appelé mardi devant ses collègues eurodéputés à investir encore davantage dans le soutien à Kiev. Il devra néanmoins convaincre les Etats membres, qui restent souverains en matière de défense, une tâche souvent plus difficile pour qui est originaire d’un petit pays, selon certains experts. Il devrait néanmoins pouvoir compter sur l’appui de Ursula von der Leyen, membre comme lui du PPE, le parti qui rassemble la droite et les chrétiens-démocrates en Europe.




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