La terreur régnait, ce lundi 23 septembre, dans le sud du Liban sur lequel l’aviation israélienne a lâché un tapis de bombes, faisant au moins 274 morts, dont 21 enfants, le bilan le plus lourd en près d’un an de violences. L’inquiétude a même gagné la capitale, Beyrouth, jusque-là épargnée par le conflit entre le Hezbollah pro-iranien et Israël, des habitants recevant des avertissements israéliens sur leurs portables et leurs lignes fixes.
Le bilan humain n’a cessé de s’alourdir au cours de la journée. Lors d’une conférence de presse, le ministre a précisé que le bilan était de “274 morts, dont 21 enfants et 29 femmes […] à ce stade”, ajoutant “que des milliers de familles originaires des zones ciblées ont été déplacées”. Parmi les morts figurent également deux secouristes, alors que 16 personnels de santé ont été blessés, a-t-il ajouté, précisant que “deux ambulances, un camion de pompiers et un centre de soin ont été pris pour cible”. Les raids de lundi ont fait plus de 1 000 blessés, pris en charge dans 27 hôpitaux, a également déclaré le ministre.
Depuis ce lundi matin, l’armée israélienne a frappé “plus de 1 100 cibles” du Hezbollah au Liban, a-t-elle indiqué dans un communiqué, précisant qu’il s’agissait de “bâtiments, véhicules et infrastructures où les fusées, les missiles, les rampes de lancement (de roquettes) et les drones constituent une menace” pour Israël. “Nous visons essentiellement les infrastructures de combat que le Hezbollah construit depuis vingt ans”, a ajouté le chef d’état-major de l’armée, le général Herzi Halevi, ajoutant que l’armée “se préparait pour les prochaines phases” de l’opération, selon un communiqué de l’armée.
L’armée a annoncé élargir l’étendue de ses bombardements et de nouvelles frappes “de grande envergure” sur la vallée de la Békaa, un bastion du Hezbollah dans l’est libanais. Elle a demandé à ses habitants de s’éloigner des entrepôts d’armes du mouvement islamiste, répétant un appel lancé à la population du sud.
Les frappes de ce lundi ont visé le sud, notamment les abords de la ville côtière de Tyr, et l’est du Liban, dégageant d’épais champignons de fumée, selon des correspondants de l’AFP et des témoins. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a recommandé aux citoyens libanais de “s’éloigner de zones dangereuses”. “S’il vous plaît, éloignez-vous du danger maintenant. Une fois notre opération terminée, vous pourrez rentrer chez vous en toute sécurité”, a-t-il déclaré en anglais dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
Message for the people of Lebanon: pic.twitter.com/gNVNLUlvjm
— Benjamin Netanyahu – בנימין נתניהו (@netanyahu) September 23, 2024
Des milliers de familles déplacées dans le sud
Les raids incessants ont poussé des milliers d’habitants du sud, qui jusque-là étaient demeurés chez eux malgré les bombardements quotidiens, à fuir dans la panique. Des centaines de voitures transportant des familles étaient coincées dans des embouteillages à Saïda, la grande ville du sud, selon des photographes de l’AFP.
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a dénoncé “un plan de destruction” de son pays, où les hôpitaux ont été mis en alerte dans le sud et l’est face à l’afflux de blessés tandis que les écoles ont fermé pour deux jours dans plusieurs régions.
Un responsable du Hezbollah visé à Beyrouth
A Beyrouth, un raid israélien sur la banlieue sud a visé ce lundi le commandant du front sud du Hezbollah Ali Karaké, a indiqué à une source proche de la formation pro-iranienne. Il s’agit du deuxième raid sur la banlieue sud, bastion du Hezbollah, depuis vendredi, lorsqu’une frappe israélienne avait tué le chef de la force d’élite du mouvement islamiste libanais. L’armée israélienne a pour sa part indiqué avoir mené “une frappe ciblée” à Beyrouth, sans donner plus de détails dans l’immédiat.
Le Hezbollah échange presque quotidiennement des tirs transfrontaliers avec les forces israéliennes en soutien au Hamas depuis l’attaque du mouvement islamiste palestinien, le 7 octobre contre Israël, qui a déclenché la guerre en cours à Gaza, mais la violence s’est intensifiée de façon spectaculaire ces derniers jours.
L’ONU s’est dite “extrêmement préoccupée” ce lundi par l’explosion de la violence au Liban, jugeant que cette spirale “doit cesser”, tandis que le président américain Joe Biden a dit “travailler à une désescalade qui permettrait aux gens de regagner leurs maisons en toute sécurité”.
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