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Comment investir sur les marchés d’ici à la fin de l’année ? Ces cinq stratégies à suivre


Les sociétés technologiques américaines sont devenues tellement incontournables qu’elles font la pluie et le beau temps sur les marchés. Ainsi, le 28 août, les Bourses mondiales ont retenu leur souffle dans l’attente des résultats trimestriels du fabricant de semi-conducteurs Nvidia. Lorsque la publication est tombée, la sanction a été immédiate. Le géant californien n’ayant réussi qu’à doubler ses résultats trimestriels alors qu’il les triplait au cours des périodes précédentes, le titre a reculé de 6,38 % dès le lendemain. Les investisseurs se sont sentis néanmoins soulagés car l’entreprise ne montre aucun signe de fort ralentissement.

Oui mais voilà, huit jours plus tard, un rebondissement ébranle la planète finance : la valeur fétiche des épargnants est désormais dans le collimateur du département américain de la Justice pour des pratiques anticoncurrentielles. Nvidia dévisse alors de 9,5 % et les marchés mondiaux passent dans le rouge. Une correction toute relative : le cours de l’action a explosé de 2 180 % en cinq ans et de 108 % depuis le début de l’année. Dans ce contexte de forte volatilité, les investisseurs particuliers sont soumis à rude épreuve, d’autant que les échéances politiques et monétaires brouillent un peu plus les cartes. Voici néanmoins cinq pistes à explorer, avec un potentiel de hausse bien réel à long terme.

Les techs américaines, envers et contre tout

Malgré les déboires récents de Nvidia, les “sept magnifiques” règnent sans partage sur les Bourses mondiales. Leur capitalisation pèse à hauteur de 35 % dans l’indice S & P 500 qui regroupe les 500 plus grandes sociétés cotées aux Etats-Unis. Il s’agit d’Alphabet, la maison mère de Google, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla, même si cette dernière a perdu un peu de sa superbe, obligée de diminuer le prix de ses voitures et de revoir ses marges à la baisse face à un marché des voitures électriques en perte de vitesse. Résultat, le constructeur automobile est le seul membre de la tribu à enregistrer un repli de son cours depuis le début de l’année (-13 %).

Ces géants américains tirent pleinement profit de leur position dominante, affichant de belles marges nettes à l’image de Nvidia (55 %), Microsoft (36 %) et Meta (35 %). Ils sont aussi les créateurs – ou développeurs – de l’intelligence artificielle (IA) et bénéficient à plein de son essor. Si, comme le prédisent certains, l’IA va transformer le monde au même titre qu’Internet, cette révolution devrait leur offrir un formidable relais de croissance pour les quinze ans à venir. Certes, ces valeurs sont chères : Nvidia vaut 37 fois ses bénéfices estimés en 2025, Microsoft 30 fois. Mais, comme le souligne Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM, “leur valorisation est inférieure à celle atteinte par les groupes de télécommunications et les équipementiers tels que Cisco, Nortel ou Lucent au moment de la bulle Internet de 2000, tout en affichant une rentabilité nettement supérieure”. Le risque d’une aberration de marché semble donc, à ce jour, écarté.

Le Japon, pour changer des Etats-Unis

L’économie américaine offre une belle résistance. La croissance ralentit sans s’effondrer, ce qui amène une majorité d’experts financiers à prédire un atterrissage en douceur du pays. L’inflation est tombée sous la barre des 3%, ce qui donne de la latitude à la Fed pour relancer la machine économique tout en contrôlant la hausse des prix. “Mais certains signaux négatifs interpellent : le taux d’épargne des ménages est en fort repli, les défauts de paiement sur les crédits bancaires de court terme progressent et, surtout, le marché de l’emploi semble s’essouffler, analyse Olivier Cornuot, directeur de la gestion collective de Matignon Finances. Si l’emploi se détériore, la confiance peut rapidement s’effriter et les marchés corriger par crainte d’un effondrement de la croissance américaine. Nous risquons de vivre des périodes de turbulence boursière tant que la situation demeurera incertaine.”

Aussi, pourquoi ne pas faire le choix de diversifier son épargne en investissant dans un pays dont la situation est à contre-courant des Etats-Unis et de l’Europe : le Japon. Après vingt-cinq ans de déflation, l’inflation fait enfin son grand retour dans l’archipel ! Même si la croissance économique reste faible, les entreprises japonaises investissent et la hausse des salaires devrait relancer la consommation des ménages qui ont en réserve des bas de laine bien garnis. La Bourse japonaise reprend des couleurs. Le Nikkei 225, qui concentre les 225 plus grandes sociétés implantées dans le pays, a progressé de près de 15 % sur un an et ce, malgré le repli technique intervenu cet été. Depuis le début de l’année, le cours des sociétés d’électronique comme TDK et Hitachi a bondi respectivement de 68 % et 57 %, celui du géant de l’informatique NEC a grimpé de 51 %. Le labo pharmaceutique Daiichi Sankyo a enregistré, lui, un robuste + 43 %, quand Canon a progressé de 34 %.

En Europe, la sélectivité s’impose

Les piliers de l’économie européenne ne sont pas au mieux de leur forme. La France connaît une période d’instabilité politique et l’explosion de son déficit public a conduit la Commission européenne à la mettre sous surveillance. En Allemagne, la consommation des ménages reste atone alors que la production industrielle a du mal à se redresser. Quant à l’Italie, elle est entrée en déflation depuis octobre 2023.

Pour autant, quelques fleurons industriels européens, à la clientèle internationale, méritent l’attention, comme le fabricant néerlandais de puces électroniques ASML et les grands laboratoires pharmaceutiques, tels Sanofi et AstraZeneca, qui ont dans leurs pipelines des médicaments mondialement connus. Sans oublier le luxe à la française avec LVMH, Hermès et L’Oréal, des valeurs sûres. La forte progression des dépenses en matériel militaire décidée par les gouvernements européens favorise aussi, sur le long terme, les acteurs de la Défense, à l’image d’Airbus, Dassault Aviation, Safran, Thales et l’allemand Rheinmetall.

PME françaises : des pépites abordables

Depuis plusieurs années, les PME – les “Small & Mid Caps” dans le jargon financier – ne font plus rêver les investisseurs. Les flux boursiers se sont d’ailleurs réduits comme neige au soleil. L’une des principales raisons tient au retour de l’inflation et à la nécessité des banques centrales de remonter leurs taux directeurs. Ce qui a eu pour effet de renchérir le coût du crédit pour ces PME en recherche constante de financement. “Le mouvement actuel de baisse des taux est un élément favorable pour ces valeurs, constate toutefois Bastien Guillaud, gérant à Matignon Finances. De manière globale, elles sont faiblement valorisées. Mais dans le cas où une récession brutale toucherait les Etats-Unis, elles seraient les premières concernées par la baisse des marchés. Si, au contraire, une relance économique sans tensions inflationnistes se profile à l’horizon, elles tireront profit du rebond boursier. Il est encore un peu tôt pour le dire. Mais si vous voulez vous positionner en ‘éclaireur’ pour éviter de prendre le train en marche, privilégiez les PME profitables.”

Notre pays regorge de pépites cotées, dynamiques et innovantes, avec un modèle économique leur permettant de dégager des bénéfices. Elles s’offrent, en outre, à un prix plus que raisonnable et ce, dans tous les secteurs. En voici quelques-unes : Lumibird se positionne comme le leader européen des technologies laser, GTT conçoit des membranes dédiées au transport et au stockage des gaz liquéfiés, BIO-UV Group développe des systèmes de désinfection de l’eau par ultraviolets, électrolyse de sel et ozone, TFF est un groupe familial qui fabrique des fûts en chêne haut de gamme utilisés pour l’élevage des grands vins et spiritueux.

Valeurs de rendement : l’assurance de gros dividendes

Face à l’incertitude macroéconomique américaine et à la sinistrose qui touche l’Europe, il peut être pertinent de miser sur des sociétés solides financièrement, positionnées sur des marchés matures et dont la culture d’entreprise récompense l’actionnaire grâce au versement régulier de dividendes et à la mise en place de campagnes de rachat d’actions. Avec, à la clé, la certitude d’obtenir un rendement confortable, souvent supérieur à 5 %.

En glissant dans votre portefeuille quelques valeurs de rendement, vous bénéficiez, en quelque sorte, d’une assurance via l’octroi d’une prime financière bienvenue lorsque les marchés mondiaux sont mal orientés. Des groupes comme Axa, BNP Paribas, Engie, TotalEnergies, Veolia Environnement et Vinci sont connus pour être généreux envers leurs actionnaires.




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