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EN DIRECT. Gouvernement Barnier : les nouveaux ministres font leur rentrée


Inquiétudes et réactions commencent à affluer, après une prise de parole du nouveau Premier ministre Michel Barnier sur France 2, dimanche 22 septembre au soir, qui a eu pour effet de clarifier ses positions sur un nombre de sujets délicats comme le redressement des finances publiques, l’immigration ou encore les droits sociétaux et sociaux. Au lendemain de ces déclarations, les nouveaux ministres issus en grande majorité de la macronie et de la droite font ce matin leur rentrée à Matignon, avant de prendre possession de leurs ministères respectifs.

Les infos à retenir

⇒ Un premier conseil des ministres ce lundi à Matignon

⇒ Les grandes lois de progrès social “seront préservées”, assure Michel Barnier

⇒ “Les personnes les plus fortunées” devront participer au redressement des finances publiques

Sophie Binet veut l’abrogation de la réforme des retraites

Alors que Michel Barnier s’est engagé dimanche soir sur France 2 à “prendre le temps d’améliorer” la très contestée réforme des retraites, la secrétaire générale de la CGT rappelle ce lundi matin que c’est l’abrogation qu’elle souhaite : “Nous demandons l’abrogation de la retraite à 64 ans et l’augmentation des salaires dont Michel Barnier n’a pas du tout parlé alors que c’est le sujet de préoccupation numéro 1 des Français”, a déclaré Sophie Binet sur franceinfo. “Ce que je note, c’est le résultat du rapport de force. Emmanuel Macron, depuis un an et demi, essaie de passer à autre chose. Or, la porte ne se ferme pas”, a-t-elle souligné, appelant “à faire grève et à manifester le 1e octobre”.

La rentrée du gouvernement Barnier

C’est ce lundi 23 septembre que le nouveau gouvernement de Michel Barnier, dont les noms de ministre ont été égrainés samedi, prend possession de ses quartiers. Les 39 nouveaux ministres et secrétaires d’Etat, très majoritairement issus de la droite et de la macronie, prendront ensemble leur premier “petit déjeuner gouvernemental” à 8 heures à Matignon. Avant de gagner leurs ministères respectifs pour les traditionnelles cérémonies de passation de pouvoir entre 10 et 13 heures, puis d’enchaîner sur leur premier conseil de ministres à 15 heures, en présence d’Emmanuel Macron.

Traiter l’immigration “avec beaucoup de plus de rigueur”

Lors de son discours sur le plateau de France 2, le nouveau Premier ministre de droite a affirmé que le gouvernement devrait à l’avenir “traiter cette question de l’immigration avec beaucoup plus de rigueur”. “Il y aura des ruptures, beaucoup plus de fermeté et en même temps de l’humanité”, a-t-il ajouté. “On va faire des choses pratiques, comme tous nos voisins, pour maîtriser et limiter une immigration qui devient souvent insupportable et qui d’ailleurs conduit à ne pas bien accueillir ceux qu’on accueille chez nous”, a poursuivi le premier ministre. Sur une possible suppression de l’aide médicale d’Etat, il a notamment refusé “tout tabou ou totem”.

La santé mentale, “grande cause nationale” 2025

Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé dimanche soir qu’il souhaitait faire de la “santé mentale” la “grande cause nationale” de l’année 2025, lors d’un entretien sur France 2. La psychiatrie subit une crise grave et persistante en France : un tiers des postes de praticiens hospitaliers sont vacants et le volume de lits diminue, alors que le nombre de patients a été multiplié par deux ces vingt dernières années. Un Conseil national de la refondation (CNR) consacré à la santé mentale, très attendu, était programmé cet été mais avait été annulé après la dissolution de l’Assemblée nationale, décidée par Emmanuel Macron.

IVG, LGBT… Inquiétude générale pour les droits sociétaux

“Contre le mariage pour tous, l’ouverture de la PMA aux couples lesbiens, l’interdiction des thérapies de conversion, la constitutionnalisation de l’IVG ou les droits des personnes trans… Et parfois contre tout cela à la fois” : l’association SOS Homophobie a exprimé sa “profonde indignation” en découvrant le nom de certains ministres. Olivier Faure, le patron du PS, a fustigé un “gouvernement réactionnaire”. Même dans la coalition gouvernementale, on s’interroge : Gabriel Attal, qui a été le premier chef de gouvernement français à avoir publiquement évoqué son homosexualité, a informé ses troupes qu’il demanderait à Michel Barnier “d’affirmer clairement dans sa déclaration de politique générale qu’il n’y aura pas de retour en arrière sur la PMA, le droit à l’IVG, les droits LGBT”.

Plusieurs membres du gouvernement sont proches du mouvement de la “Manif pour Tous”. Bruno Retailleau, nouveau ministre de l’Intérieur, qui a mené la bataille contre l’inscription de l’IVG dans la Constitution, Laurence Garnier, sénatrice LR opposée au mariage homosexuel et à la constitutionnalisation de l’IVG, Patrick Hetzel, député LR s’étant notamment prononcé contre le mariage pour tous… Sur les réseaux, des militants ont aussi pisté les votes et les déclarations jugées inquiétantes sur les sujets sociétaux d’Annie Genevard (Agriculture), Astrid Panosyan-Bouvet (Travail), ou encore Othman Nasrou, chargé de la lutte contre les Discriminations. En réponse, Michel Barnier a assuré dimanche soir que les “grandes lois” de “progrès social ou sociétal” comme celles sur l’interruption volontaire de grossesse ou l’assistance médicale à la procréation (AMP ou PMA) seront “intégralement préservées”.

L’appel de Barnier aux riches contribuables pour redresser les finances publiques

Invité sur le plateau du 20 heures de France 2 ce dimanche 22 septembre au soir, le nouveau premier ministre Michel Barnier a clarifié ses positions sur plusieurs points délicats. Sur la question des finances publiques, il a notamment indiqué qu’il comptait demander “aux plus riches de prendre part à l’effort de solidarité”. “Je ne vais pas alourdir encore l’impôt sur l’ensemble des Français qui payent déjà le plus d’impôts de tous les partenaires européens”, a-t-il assuré, “ni sur les gens les plus modestes, ni sur les gens qui travaillent, ni sur les classes moyennes”. Des “prélèvements ciblés sur les personnes fortunées ou certaines grosses entreprises” pourraient ainsi être effectués.

Michel Barnier s’est aussi inquiété d’une éventuelle perte de confiance des marchés dans la France : “une grande partie de notre dette est émise sur les marchés internationaux, extérieurs, il faut garder la crédibilité de la France”, a-t-il insisté, alors que le nouveau gouvernement devrait présenter le 9 octobre un nouveau budget. La France fait l’objet d’une procédure de Bruxelles pour déficit excessif, qui pourrait atteindre cette année les 5,6 % du PIB, bien plus haut que les 3 % autorisés par l’UE à ses membres.





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