C’est une enquête qui rappelle à quel point écologie politique et écologie scientifique peuvent être deux choses bien distinctes. Dans Les Illusionnistes, Géraldine Woessner et Erwan Seznec, journalistes au Point, montrent comment une idéologie a fait main basse sur les sujets environnementaux, poussant au nom de motivations mystiques ou anticapitalistes à la décroissance sans que les gains pour la planète ne soient évidents. L’opposition au nucléaire, matrice de l’écologie politique, en est le cas le plus emblématique. En 1998, la ministre de l’Environnement Dominique Voynet pouvait ainsi en appeler au remplacement des centrales nucléaires par le gaz naturel ou le charbon. “J’entends dire que le charbon c’est forcément mauvais. Je ne suis pas d’accord”, ose même cette figure historique des Verts. Mais l’agriculture, les OGM, les ondes, les bassines, “les pisseurs de glyphosate” ou la question de la surpopulation offrent de nombreux autres exemples de dérives.
Nul déni environnemental chez les auteurs, qui ont parfaitement conscience que le réchauffement climatique est le défi majeur du XXIe siècle. Mais Géraldine Woessner et Erwan Seznec plaident pour une écologie rationnelle, sans présupposés religieux ou gauchistes. Ils alertent aussi sur le sous-texte antidémocratique que véhiculent aujourd’hui certaines figures de l’écologie politique. Entretien.
L’Express : Vous qualifiez l’écologie politique de “courant de pensée faisant courir le plus de risques à notre pays”. N’est-ce pas exagéré ?
Géraldine Woessner : Comme on l’a encore vu avec le rapport Draghi, les résultats des politiques mises en œuvre depuis une vingtaine d’années, inspirées par l’écologie politique, ont eu des conséquences dramatiques pour l’économie. On commence à percevoir l’ampleur de la perte de compétitivité. Mais en termes d’environnement, nous n’avons pas non plus inversé la courbe du réchauffement climatique dans les pays qui sont pourtant les mieux armés pour cela. En Europe, on n’a toujours pas réussi à décarboner notre système électrique, alors que cela aurait dû être fait depuis dix ans déjà. Le principe de précaution a imprégné nos politiques. On n’a pas d’OGM en Europe, on a voté un Pacte Vert et des normes excessivement restrictives, sans études d’impact. Mais nous n’avons pas les gains environnementaux attendus, tout en nous effondrant économiquement.
Erwan Seznec : Il n’y a pas que l’énergie que l’écologie politique entend rationner, mais aussi la terre. Avec 117 habitants au kilomètre carré en 2023, la France n’est ni vide comme la Suède (26 hab./km2), ni densément peuplée comme les Pays‐Bas (523 hab./km2). Le grignotage des terres agricoles est un réel sujet de préoccupation, mais il n’appelle aucune mesure d’urgence. Il a d’ailleurs ralenti sensiblement depuis une décennie. Malgré tout, la France s’est lancée dans un programme de “zéro artificialisation nette” (ZAN) qui aura des conséquences très lourdes sur le plan politique. Cela sera les gilets jaunes puissance trois. Le vrai but de la ZAN est de mettre un terme à l’ère de la maison individuelle, car, comme l’a dit Emmanuelle Wargon [ministre déléguée chargée du Logement, de 2020 à 2022], c’est un “non-sens écologique”.
Nous ne sous-estimons nullement la menace de l’extrême droite. Mais celle-ci est surveillée par tout le monde. Si une figure de l’extrême droite disait ce qu’affirment Jean-Marc Jancovici, Dominique Bourg ou Aurélien Barreau sur le fait que la démocratie ne serait pas armée pour faire face à la crise écologique, tout le monde lui serait tombé dessus. A juste titre.
G.W. La crise politique actuelle en France est aussi le résultat d’une défiance des élites et des experts, instillée en partie par l’écologie politique qui assure qu’on mène des politiques agricoles empoisonnant délibérément des personnes avec la complicité des agences sanitaires mondiales pour complaire à de grandes multinationales. L’écologie politique a contribué à ce climat dont on voit aujourd’hui les conséquences.
E.S. Notre livre est une collection de bonnes nouvelles, pour la France du moins. Le nucléaire ne va pas nous tuer, les OGM ou les ondes non plus, et la biodiversité ne s’effondre pas dans notre pays. Il ne fait absolument aucun doute que la biodiversité́ mondiale est malmenée, mais en ce qui concerne la France, de nombreux indices suggèrent que le pire est derrière nous. La santé de dizaines d’espèces clés s’améliore très nettement. Les efforts entrepris pour réduire la pollution, réguler la chasse et réhabiliter les habitats naturels au fil des décennies ont donné des résultats. Mais nous allons nous faire traiter de vendus de l’industrie pour rappeler ces faits…
G.W. Cette idéologie simpliste, manichéenne et en réalité plus anticapitaliste que pro environnement, nous conduit depuis plusieurs décennies à prendre des décisions qui se révèlent néfastes pour l’environnement. Elle prône des solutions qui sont pires. La preuve avec le charbon allemand…
Vous rappelez à quel point la lutte contre le nucléaire civil, énergie pourtant décarbonée, est une matrice de l’écologie politique. Comment expliquer cette obsession ?
G.W. On a voulu comprendre d’où venait la déconnexion totale entre l’écologie politique et la science écologique. L’écologie politique, ce n’est pas l’écologie, c’est une idéologie. Il y a au départ une inspiration profondément religieuse, qui répond à des préoccupations légitimes. Effectivement, l’homme a un impact qui peut être négatif sur son environnement. Mais les premiers mouvements écologiques, d’inspiration mystique, ont développé cette idée que la Terre serait en harmonie, un équilibre céleste que nous perturbons, salissons, corrompons. L’homme est considéré comme un parasite, qui devrait seulement être là pour préserver ce jardin d’Eden dans un esprit de sobriété. A partir des années 1960, ce mouvement très religieux, qui est plus contre l’homme que pour l’environnement, va rencontrer tous les orphelins de la lutte anticapitaliste, marxistes, trotskistes, maoïstes… L’écologie politique naît vraiment de la fusion de ceux courants. Elle est avant tout anticapitaliste et anti-prométhéenne. C’est-à-dire que l’homme par nature est néfaste et doit être bridé.
A ce moment, le nucléaire devient l’incarnation du mal. Le président du conseil d’administration de l’association écologiste américaine Sierra Club, le biophysicien William Siri, est favorable à cette énergie, qui permettrait à une population en croissance de préserver les terres sauvages, les grands espaces et les paysages. Mais son président, l’éditeur David Brower, y est opposé et claque la porte en 1969 pour créer son propre mouvement, les Amis de la Terre, grâce à un énorme chèque de la compagnie pétrolière Atlantic Richfield Company. Comme l’a dit très franchement l’astrophysicien Aurélien Barreau, “une source d’énergie presque propre et presque infinie serait donc – évidemment – la pire nouvelle possible”. Car elle empêcherait la décroissance…
Il y a eu une prise de conscience sur l’énergie, car nous étions au pied du mur. Mais il se produira la même chose avec l’agriculture.
Géraldine Woessner
Selon vous, cette opposition existentielle au nucléaire dans les mouvements de l’écologie politique a pu expliquer un retard chez certains d’entre eux dans la prise de conscience de l’enjeu du réchauffement climatique…
G.W. Cela a joué un rôle prépondérant. Dans l’émission Les Dossiers de l’écran en 1979, Haroun Tazieff s’inquiète de la concentration de “gaz carbonique présent dans l’atmosphère” qui menace de provoquer “un effet de serre général et un réchauffement de 2 ou 3 degrés de la température de l’atmosphère”. Mais le commandant Jacques‐Yves Cousteau, très engagé dans le mouvement antinucléaire, lui répond que “c’est un baratin”. La même année, il y a une grande réunion de scientifiques à Genève pour parler du problème du réchauffement. Le Giec est créé en 1988. Mais les écologistes en France ne le savent pas, ils sont focalisés sur la lutte contre le nucléaire, comme le confesse aujourd’hui Brice Lalonde. Les manifestations se concentrent notamment sur la centrale de Fessenheim, près de l’Allemagne, sous l’influence des mouvements communistes et pacifistes allemands, activement soutenus par la RDA, ravie de voir ces groupes saper les avantages compétitifs de l’Ouest… Mais les écologistes politiques ne réalisent pas qu’entre 1980 et 1990, les émissions de CO2 baissent de 30 % en France, uniquement grâce à l’ouverture du parc nucléaire qui se substitue au charbon.
Pendant des années, les Verts ont même soutenu ouvertement le développement du gaz pour sortir du nucléaire. Ministre de l’Environnement sous Jospin, Dominique Voynet entame une campagne active en faveur du gaz et des “technologies modernes d’utilisation du charbon”, appelant la France à “jouer un rôle actif” dans la construction des grands gazoducs internationaux. “J’entends dire que le charbon c’est forcément mauvais. Je ne suis pas d’accord”, déclare‐t‐elle en 1998 à Libération. Greenpeace a aussi appelé à l’interdiction du chauffage électrique dans les logements en faveur du gaz et du bois, toutes des options beaucoup plus polluantes.
Comment expliquer le récent tournant dans l’opinion publique et chez les décideurs ? Aujourd’hui, une très grande majorité de Français se disent en faveur de l’énergie nucléaire…
G.W. Le cas allemand a été un tournant. On peut mentir pendant des années en disant qu’on va faire 100 % d’énergies renouvelables. Des agences comme l’Ademe ont longtemps produit des rapports biaisés, niant notamment le fait qu’on ne peut toujours pas stocker d’électricité. Mais quand on se retrouve au pied du mur et que le gaz russe est coupé, on ne peut éviter le réel. Et la réalité, c’est que le mix énergétique allemand est huit fois plus carboné que le mix français, car l’Allemagne a conservé ses centrales à charbon, et a même dû en rouvrir une en 2020. Malgré près de 700 milliards d’euros dépensés, l’Energiewende n’a permis d’augmenter la production d’électricité que de 5 %.
Il y a eu une prise de conscience sur l’énergie, car nous étions au pied du mur. Mais il se produira la même chose avec l’agriculture. Faut-il en arriver à des pénuries ? L’agriculture française et européenne prend un chemin de décroissance assumé. On nie à grande échelle la réalité, à savoir qu’une agriculture sans engrais de synthèse n’est pas capable de nourrir 8 milliards d’humains. On nie le fait que le bio implique d’occuper beaucoup plus d’espace, tout en faisant chuter les rendements. Il faut traiter les vrais problèmes, celui des intrants. Pour cela, il y a des révolutions à accomplir. Mais l’écologie politique est très ouvertement l’idiot utile de lobbys puissants, que ce soit le lobby gazier pour l’énergie ou celui de la grande distribution pour le bio, qui y fait des marges importantes.
E.S. Au moment de la guerre en Ukraine, les gens ont bien vu qu’il y avait un problème manifeste. On ne peut pas dire en même temps qu’il faudrait moins d’électricité tout en appelant à électrifier les logements, le parc automobile et l’industrie… Aujourd’hui, l’écologie politique se retrouve face à ses contradictions.
G.W. Nous sommes convaincus que le réchauffement climatique est l’enjeu du siècle. L’Europe, parce qu’elle est riche, peut et a le devoir d’apporter des solutions à des pays moins favorisés. Nous avons besoin de vrais débats, et ne pas laisser cet enjeu majeur à une idéologie qui ne prône que la décroissance et la limitation de la population humaine. Dans l’histoire, cela a pourtant débouché sur des drames, comme la politique de l’enfant unique en Chine, ou les stérilisations forcées en Inde, directement inspirées d’auteurs comme Paul Ehrlich que l’écologie politique remet aujourd’hui au goût du jour.
Quel bilan tirez-vous de la gestion des maires écologistes dans les grandes villes (Bordeaux, Strasbourg, Grenoble…) ?
E.S. Dans toutes ces villes, on peut constater que ces maires ne sont ni décroissants, ni sobres. Il est pourtant facile d’organiser la décroissance au niveau d’une municipalité. Vous arrêtez de délivrer des permis de construire, il n’y a plus de familles qui s’installent, plus d’enfants, et au bout de cinq ans, vous commencez à fermer des classes. Mais les maires écologistes gèrent très bien sur le plan budgétaire. Au début de leur mandat, il y a eu deux ou trois polémiques médiatiques sur les sapins ou les aéroclubs, mais en réalité, ils font un super boulot. Ils investissent, ils font tourner le secteur de la construction‐rénovation et ils en sont fiers. Toutes les villes tenues par les écologistes sont en croissance démographique. Les élus locaux EELV sont décroissants pour la planète, mais pas pour leur commune. C’est d’ailleurs bien pour ça qu’aucun d’entre eux ne prend la tête du parti, car ils ont fait un tour dans le réel. Les Verts sont ainsi le seul parti qui se méfie de ses propres élus locaux, car eux ont été confrontés au dogme de la décroissance. Quand un groupe de semi-conducteurs comme Soitec dépose un permis de construction à Grenoble, Eric Piolle, ingénieur de formation, est pour.
Andreas Malm est un militant pro-palestinien, sans qu’on ne sache trop ce que l’écologie vient faire là-dedans.
Erwan Seznec
Jean-Marc Jancovici, polytechnicien, pro-nucléaire, incarne une écologie plus scientifique, loin des présupposés religieux et mystiques que vous avez décrits. Et pourtant, vous le critiquez. Pourquoi ?
G.W. Jean-Marc Jancovici est un esprit brillant. Il a été l’un des premiers à comprendre l’enjeu du CO2, et dans les années 1990, a même converti des écologistes qui n’avaient pas perçu l’importance du sujet. Jancovici a permis la jonction entre la droite pro-nucléaire et la France insoumise anti-capitaliste. C’est là où il peut être dangereux, car il est perçu comme un gourou par des personnes qui ne voient pas ce qui sous-tend son engagement. Jancovici est pro-nucléaire parce qu’il est tellement convaincu que l’humanité court à sa perte, qu’il faut un peu adoucir la fin du monde. Il a déclaré que le régime autoritaire chinois a certaines vertus, que le bon peuple a besoin de sachants qui l’éclairent. Son discours, très élitiste, prône la confiscation du pouvoir par des élites éclairées, scientifiques, qui seules pourraient imposer des mesures difficiles de décroissance. C’est une pente anti-démocratique. Par ailleurs, il connaît parfaitement le secteur de l’énergie, mais bien moins celui de l’agriculture.
E.S. Jancovici nous explique même combien d’avions on a le droit de prendre dans sa vie, proposant d’instaurer un quota de quatre vols pour toute une existence. Il est allé jusqu’à dire qu’on pourrait laisser mourir des personnes âgées malades pour réguler la population…
Vous évoquez aussi l’universitaire suédois Andreas Malm, qui fait la jonction entre écologie, léninisme, lutte pro-palestinienne et est devenu la star intellectuelle de la gauche radicale française…
E.S. Il y a un vrai mystère Malm. Au départ, c’est un maître de conférences de l’université de Lund. Il publie une thèse en 2016 selon laquelle, durant la révolution industrielle, le capitalisme aurait promu la machine à vapeur car celle-ci lui donnait plus de pouvoir sur les travailleurs. Le fossile aurait donc supplanté le renouvelable, non pour des questions d’efficacité énergétique, mais parce qu’il permettait de concentrer la force de travail humaine, et donc de la contrôler. Une thèse évidemment très contestable sur le plan historique. A l’époque, personne n’en parle. Mais Malm devient célèbre plus tard parce qu’il offre une justification théorique au sabotage, là où la défense de l’environnement était traditionnellement pacifiste. Malm est aussi un militant pro-palestinien, sans qu’on ne sache trop ce que l’écologie vient faire là-dedans. Il soutient le Front populaire de libération de la Palestine, d’obédience marxiste‐léniniste, qui a activement participé aux massacres du 7 octobre 2023.
G.W. Malm, un léniniste, se fiche en réalité de l’environnement. Tout comme les Soulèvements de la terre, dont il est devenu le mentor idéologique, qui sont des opportunistes et qui veulent avant tout la chute du capitalisme. Le problème, c’est que nos responsables politiques ont été très lâches au moment de Notre-Dame-des-Landes, en donnant crédit à la fiction que ces zadistes représenteraient un mouvement écologiste. Les médias sont aussi responsables. A Sainte-Soline, il y a eu désinformation de masse. On a fait croire que des réserves de substitution, adaptées à leur territoire, allaient ruiner l’environnement, avec l’aide de figures médiatiques et militantes comme l’hydrologue Emma Haziza. Alors que tous les experts sérieux qui ont travaillé sur le sujet sont eux menacés et placés sous protection policière.
Le nouveau Premier ministre Michel Barnier est aussi celui qui, en tant que ministre de l’Environnement, a en 1995 inscrit dans la loi le principe de précaution…
G.W. Cela s’est fait sous l’influence de ses amis de l’époque, Nicolas Hulot et Corinne Lepage, qui, eux, avaient bien compris la portée réelle de cette loi, entraînant l’Europe dans une spirale de la trouille. Le principe de précaution est devenu un principe de populisme, comme l’explique bien Gérald Bronner. C’est un texte qui assume qu’on puisse prendre des décisions détachées de la raison. Qu’on ait pu s’en glorifier est assez surprenant. Effectivement, il y a eu des excès. Mais notre délire au sujet des OGM est criminel. En dépit des appels de milliers de scientifiques à travers le monde, dont plus de 150 Prix Nobel qui ont signé une tribune commune en 2023 les appelant à assouplir leurs positions, les écologistes n’ont pas bougé d’un pouce sur le sujet. Notre refus d’organiser le partage de l’eau devient lui aussi criminel. Tout comme notre acharnement contre les agriculteurs, qui usent encore trop de certains produits phytosanitaires, mais qui ont considérablement réduit leur usage depuis une quinzaine d’années. L’écologie politique a laissé derrière elle un champ de ruines, décrédibilisant la parole des experts. Le cas du glyphosate est emblématique. Aujourd’hui, les Français sont convaincus qu’il y a un complot mondial, ourdi par toutes les agences sanitaires, pour les empoisonner au bénéfice de l’agro-industrie. Cela devrait nous inquiéter, car c’est un danger terrible pour la démocratie.
Il faut remettre des faits, de la science, du doute, de la concertation dans l’écologie. Le réchauffement climatique frappe plus durement la France, avec un risque d’augmentation de 4 degrés à la fin du siècle. Face à la violence de l’expression de l’écologie politique, on note d’ailleurs un retour de bâton, avec un regain de climatoscepticisme. Par ailleurs, je ne vois pas comment on pourrait faire les transitions nécessaires sans les financer et fabriquer de la richesse pour cela. Enfin, l’écologie politique pousse aussi à un repli sur soi. On se dit que finalement on n’a pas besoin de produire pour des pays qui n’ont pas assez de terres arables ou des moyens économiques suffisants. Certains se disent même que des grandes famines ne seraient pas finalement pas si catastrophiques que ça, car elles permettraient de réduire l’empreinte écologique de l’homme. C’est un antihumanisme inquiétant.
Les Illusionnistes, par Géraldine Woessner et Erwan Seznec (Robert Laffont, 440 p., 21,90 €)
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