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Frappes israéliennes au Liban : après Gaza, le risque d’une nouvelle guerre sans fin


Comme “Beyrouth” ou “Vietnam”, le mot “Gaza” est désormais chargé d’un sens qui symbolise l’horreur. Reflétant les craintes de nombreux observateurs, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est ainsi inquiété le dimanche 22 septembre du risque que le Liban devienne “un autre Gaza”.

A l’heure où les bombardements israéliens s’intensifient contre des cibles du Hezbollah dans le sud et l’est du pays, sur fond d’appels à la population à évacuer les zones concernées, les ressemblances avec le début des opérations dans la bande de Gaza – après les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre -, sont troublantes. Et font craindre le pire. D’ores et déjà, les frappes du 23 septembre ont fait plus de 550 morts (dont 50 enfants) en une seule journée, en “grande majorité des personnes non armées”, selon le gouvernement libanais, et plus de 1 800 blessés.

Bilan humain effrayant

Il reste à espérer que l’Etat hébreu, dix-huit ans après la dernière guerre sanglante contre le pays du Cèdre, ne se lance pas au nord dans une offensive aussi désastreuse qu’au sud-ouest pour éradiquer un autre ennemi ayant juré sa perte : la milice libanaise pro-iranienne.

Car outre la perspective de reproduire le cauchemar – un bilan humain effrayant démontrant un mépris total pour le sort des civils -, un “autre Gaza” au Liban signifierait une nouvelle guerre sans fin, faute de perspective diplomatique, devant une communauté internationale impuissante. Un tel scénario, qui fait planer la menace d’un embrasement régional, risquerait d’emporter tout un pays déjà meurtri par une situation économique et politique catastrophique.

Officiellement, l’armée israélienne cherche à fragiliser le Hezbollah – qui a ouvert un “front de soutien” à Gaza le 8 octobre et multiplie depuis les tirs de roquette auxquels riposte l’Etat hébreu – en frappant sa hiérarchie et ses dépôts de munition. Les autorités israéliennes ont notamment promis aux populations du nord du pays, déplacées depuis le début des hostilités, qu’elles pourraient retourner chez elles.

L’opération pourrait aussi servir à détourner l’attention de Gaza où, malgré plus de 40 000 morts selon le Hamas, Tsahal n’est pas parvenu à détruire complètement le mouvement terroriste, armé par l’Iran, ni à rapatrier la centaine d’otages, vivants ou morts, encore détenus sur place.

Au vu de sa progression dans les sondages depuis que les coups portés au Hezbollah se multiplient, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou pourrait se sentir encouragé dans cette “nouvelle phase”, qui consiste à déplacer “le centre de gravité” de la guerre “vers le nord”. Reste que l’organisation chiite, même affaiblie par deux vagues d’explosions de bipers et de talkies-walkies, et l’élimination de plusieurs de ses haut gradés, constitue un adversaire bien plus redoutable que le Hamas.




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