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Cibles visées, objectifs… Ce que l’on sait des frappes israéliennes au Liban

Les tensions entre le Hezbollah libanais et Israël redoublent d’intensité depuis plusieurs jours. Depuis lundi 23 septembre, d’intenses frappes israéliennes visent les bastions du mouvement chiite pro-iranien dans le sud et l’est du Liban ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth. Elles ont fait des centaines de morts, tandis que le nombre de Libanais déplacés approche le demi-million, a indiqué mardi 24 septembre le ministre libanais des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib.

Ces attaques sont survenues après plusieurs coups durs pour le Hezbollah la semaine dernière : des explosions meurtrières ont touché les appareils de transmission du mouvement tandis qu’une frappe israélienne a fait 55 morts, décapitant sa force d’élite, al-Radwan, dont le chef Ibrahim Aqil. Le Hezbollah riposte en tirant vers le nord d’Israël : le mouvement islamiste a annoncé ce mercredi 25 septembre avoir visé, avec un missile balistique, le quartier général du Mossad, les services de renseignements extérieurs israéliens, près de Tel-Aviv. L’armée israélienne a dit avoir intercepté le projectile.

Les cibles visées

L’armée israélienne a indiqué ce mercredi matin qu’elle menait des frappes de “grande envergure dans le sud du Liban et dans la région de la Békaa (est)”. Elle a précisé dans un communiqué avoir frappé des cibles du Hezbollah et des installations de stockage d’armes. Dans la nuit de mardi à mercredi, des avions de chasse israéliens ont mené une série de frappes sur des cibles du Hezbollah sur le territoire libanais, a également indiqué l’armée israélienne. Celle-ci dit avoir “frappé des terroristes opérant au sein de l’infrastructure terroriste, des installations de stockage d’armes, des lanceurs et d’autres cibles terroristes du Hezbollah”, selon le communiqué.

Carte du sud du Liban et du nord d’Israël montrant le nombre de frappes aériennes ou d’artillerie des forces militaires israéliennes et du Hezbollah par localité entre le 7 octobre 2023 et le 20 septembre 2024.

La veille, déjà, l’armée israélienne avait annoncé de nouvelles frappes visant des infrastructures et des armements du mouvement islamiste. “Au cours des dernières heures, l’armée a frappé des cibles terroristes du Hezbollah dans le sud du Liban, notamment des lance-roquettes, des sites d’infrastructures terroristes et des bâtiments dans lesquels des armes étaient stockées”, avait-elle indiqué dans un communiqué.

Une frappe israélienne a par ailleurs visé ce mercredi matin pour la première fois un village de la montagne au nord de Beyrouth, ont indiqué l’Agence nationale d’information (ANI, officielle) et des habitants. Des habitants du village chiite de Maaysara, situé dans la région montagneuse du Kesrouan, majoritairement chrétienne, ont confirmé à l’AFP avoir entendu deux fortes explosions dans leur localité située à une trentaine de km de la capitale du Liban. “Nous continuerons à frapper le Hezbollah. Et je dis au peuple libanais : notre guerre n’est pas contre vous” mais “contre le Hezbollah”, a déclaré Benyamin Netanyahou dans une vidéo diffusée par son bureau.

Les commandants du Hezbollah tués

Le Hezbollah a confirmé ce mercredi que l’un de ses responsables militaires, Ibrahim Mohammed Kobeissi, avait été tué dans un bombardement israélien mardi sur la banlieue sud de la capitale. “Mohammed Kobeissi était une source importante de connaissances dans le domaine des missiles et entretenait des liens étroits avec les hauts responsables militaires du Hezbollah”, selon l’armée israélienne. “Au moins deux” autres commandants de la force d’Ibrahim Kobeissi ont également été “éliminés”, a affirmé le porte-parole militaire israélien, le contre-amiral Daniel Hagari, lors d’un point presse.

Ibrahim Kobeissi avait rejoint le mouvement chiite libanais dans les années 1980 et occupé plusieurs postes militaires, dont celui de chef de l’unité Badr, chargée de l’une des trois zones d’opérations du Hezbollah dans le sud du Liban, selon l’armée israélienne.

La semaine dernière, des explosions meurtrières ont touché les appareils de transmission du mouvement, et une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth le 20 septembre a porté un nouveau coup au Hezbollah, tuant notamment 16 combattants de son unité d’élite dont Ibrahim Aqil.

Les objectifs poursuivis par Israël

Selon Kobi Michael, analyste à l’Institut Misgav pour la sécurité nationale et la stratégie sioniste interrogé par l’AFP, les objectifs militaires israéliens seraient de chasser les combattants du Hezbollah de la zone située entre le fleuve Litani, au Liban, et la frontière israélo-libanaise à une trentaine de km, et d’empêcher leur retour.

Les autorités israéliennes ont indiqué que ces frappes visent à sécuriser la zone nord d’Israël et à permettre aux familles de ces zones de pouvoir retourner chez elles. Entre 60 000 et 90 000 citoyens israéliens ont quitté le nord de leur pays depuis près d’un an par crainte d’une guerre avec le Liban. “Nous utiliserons tous les moyens nécessaires pour rétablir la sécurité à notre frontière nord, de manière que nos citoyens puissent rentrer chez eux en toute sécurité”, a déclaré Benyamin Netanyahou la semaine dernière lors d’une visite dans le nord du pays. Dimanche 22 septembre, le Premier ministre israélien a déclaré que son pays ne pouvait “tolérer qu’on tire sur ses habitants” et redit qu’il était déterminé à agir pour le retour des personnes évacuées du nord.

Mais ce retour nécessite la paix dans le nord d’Israël, ce qui est très peu probable à court terme, comme l’a indiqué à l’AFP Calev Ben-Dor, un ancien analyste au ministère israélien des Affaires étrangères. “La logique initiale, partagée par Israël et l’administration de Joe Biden, était qu’un cessez-le-feu à Gaza conduirait à la tranquillité dans le nord”, a-t-il déclaré. Toutefois, avec le temps, “les chances d’un cessez-le-feu à Gaza s’amenuisent”, au moment même où “la plupart des objectifs militaires d’Israël à Gaza ont été atteints”, ce qui laisserait à Israël une marge de manœuvre pour réaffecter ses unités.




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