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Gaza : qu’est-ce que le FPLP, accusé de détenir des otages israéliens ?


Le FPLP, ou Front populaire de libération de la Palestine. Si son nom retentit un peu moins fort que par le passé en Europe, le FPLP est en réalité un mouvement palestinien historique responsable d’attentats spectaculaires dans les années 1970, et classé organisation terroriste en occident. Peu à peu devenu minoritaire dans la bande de Gaza, il revient sur le devant de la scène depuis le 7 octobre 2023, pour son rôle présumé dans la détention d’otages israéliens… Et pour la polémique qu’il a récemment créée sur la scène politique française.

Ces derniers jours, le FPLP est même devenu une cible privilégiée pour Israël : trois des membres de sa branche libanaise ont été abattus dans une frappe de missile de l’armée israélienne lancée au cœur de Beyrouth, ce lundi 30 septembre au matin. Pour cause : le groupe appuie le Hezbollah libanais dans ses opérations menées sur le nord d’Israël “en soutien” au Hamas.

A Gaza aussi, le FPLP est un allié direct du Hamas. Parmi ses actions de soutien : l’organisation marxiste-léniniste est accusée par les autorités israéliennes de détenir en otage la famille Bibas, enlevée lors des attaques du 7 octobre 2023.

Un mouvement historiquement connu pour ses attentats

Classée comme une organisation terroriste par l’Union européenne, les Etats-Unis, Israël, le Japon, le Canada et l’Australie, le Front populaire de libération de la Palestine est l’un des premiers mouvements palestiniens, créé en 1967 par Georges Habache. Lié à une forme de nationalisme arabe radical, le FPLP a hérité d’une influence révolutionnaire et marxiste dans les années 1970. A l’époque, il rejoint l’OLP de Yasser Arafat, mais présente une ligne plus dure que le parti majoritaire, le Fatah. Il ne reconnaît pas les accords d’Oslo, qui posent alors les jalons d’une résolution du conflit israélo-palestinien, et milite alors pour un seul Etat comprenant Juifs et Arabes.

Il est responsable de nombreux attentats. Le plus célèbre : le détournement d’un avion d’Air France, en 1976, reliant Tel Aviv à Paris, à la suite duquel les 240 passagers sont retenus en otage en Ouganda, finalement libérés par un raid des forces armées israéliennes durant lequel le frère de Benyamin Netanyahou est tué. Les attentats se multiplient ensuite sur le territoire israélien dans les années 2000, la branche armée du FPLP, les “Brigades des signes rouges” procédant principalement par attentats suicides. Son secrétaire général, Ahmad Saadat, serait d’ailleurs toujours détenu dans les prisons israéliennes, condamné en 2008 à trente ans de réclusion.

Le FPLP et la politique française

Aujourd’hui, le mouvement laïque marxiste se mélange aux mouvements islamistes palestiniens dans la lutte contre l’Etat d’Israël. Si son influence a largement diminué depuis l’arrivée du Hamas au pouvoir en 2006 (il n’obtient alors que trois sièges au Parlement), il fait depuis peu les gros titres jusqu’en France. Le 10 juillet dernier, le mouvement publiait en effet un communiqué ayant retenu l’attention des médias de l’Hexagone et dont le Nouveau Front populaire, alors ressorti en très bonne position des législatives anticipées, se serait bien passé.

“Le Front populaire de libération de la Palestine a suivi avec beaucoup d’intérêt l’Alliance des gauches françaises en tête des résultats des élections législatives et confirme qu’il s’agit d’un changement important en France qui pourrait contribuer à intensifier la pression sur le régime officiel français pour qu’il change sa politique sur de nombreuses questions, notamment la question palestinienne”, énonçait ainsi le communiqué. Provoquant une réaction embarrassée de la gauche. “Il n’y a pas de lien entre le NFP et cette organisation”, a affirmé Manuel Bompard, le coordinateur de La France insoumise. Plusieurs connexions entre des personnalités de La France Insoumise et des membres du FPLP ont pourtant été rendus publiques.

En octobre 2023 notamment, la députée insoumise Ersilia Soudais avait invité la militante Mariam Abou Daqqa, membre du FPLP, à l’Assemblée Nationale, quelques semaines avant son expulsion du territoire français. En mai 2023, plusieurs membres des Insoumis avaient également signé une tribune exigeant la libération de Georges Ibrahim Abdallah, membre de du FPLP détenu en France, condamné à perpétuité pour complicité d’assassinat de diplomates israéliens et américains en 1987.




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