Alors que Donald Trump a récemment refusé de débattre à nouveau avec Kamala Harris, c’est au tour de leurs colistiers de monter au front. Trois semaines exactement après le débat tendu entre les deux candidats à la présidence des Etats-Unis, le sénateur républicain J.D. Vance et le gouverneur démocrate Tim Walz doivent se retrouver ce mardi 1er octobre pour leur premier (et vraisemblablement dernier) débat télévisé.
Pendant 90 minutes, les aspirants à la vice-présidence américaine ferrailleront sur la chaîne américaine CBS sans autre public que les dizaines de millions de téléspectateurs attendus. Les règles du duel sont fixées : ils n’auront pas le droit de se munir de notes écrites et, à l’inverse du dernier débat entre Trump et Harris, les micros resteront ouverts, permettant aux adversaires de se couper la parole. Cette joute verbale sera l’occasion pour ces lieutenants de combler leur manque de notoriété avant le scrutin du 5 novembre, bien que Tim Walz soit déjà plus populaire que son J.D. Vance dans les sondages.
Deux élus du Midwest encore peu connus
Sur le papier, tous deux ont pourtant un profil similaire. En effet, les deux élus ont été choisis pour séduire un électorat plutôt blanc et populaire du nord et du centre des Etats-Unis, d’où ils viennent. D’un côté, Tim Walz, ancien enseignant aux origines rurales, natif du Nebraska et gouverneur du Minnesota. De l’autre, J.D. Vance, qui a relaté dans un livre à succès son enfance difficile dans une Amérique meurtrie par la désindustrialisation.
Surtout, tous deux restent relativement peu connus du grand public américain. Tim Walz, gouverneur du Minnesota, était peu connu en dehors de son Etat quand Kamala Harris l’a choisi en août pour former avec lui le ticket démocrate. Quant à J.D. Vance, malgré le succès de son livre, le sénateur avait très peu d’expérience politique avant que Donald Trump lui propose de le seconder, en juillet. Dès lors, ce duel de colistiers est vu pour chacun comme une occasion de combler leur déficit de notoriété.
Pourtant, les sondages donnent pour le moment J.D. Vance perdant dans cette course à la popularité. C’est ce que confirme un sondage récent, révélé mercredi 25 septembre par l’agence américaine Associated Press et le Centre national de recherche sur l’opinion publique (NORC) de Chicago. Ainsi, “près de la moitié des électeurs inscrits ont une opinion plutôt ou très défavorable de Vance, contre environ 4 sur 10 fin juillet, tandis qu’environ un quart ont une opinion plutôt ou très favorable de lui”, indique le sondage.
Walz plus populaire dans plusieurs sondages
À l’inverse, l’agence précise qu’environ “3 électeurs sur 10 ont une opinion négative de Walz, tandis qu’environ 4 sur 10 ont une opinion positive”. En effet, bien que le colistier républicain avait au départ de l’avance sur son adversaire démocrate grâce à son livre et ses déclarations anti-immigration médiatiques, Tim Walz a gagné en popularité depuis sa nomination sur le ticket présidentiel. Il a notamment trouvé un certain écho dans les médias en qualifiant plusieurs fois de “louche” (weird, en anglais) le tandem Trump-Vance.
La légère avance du candidat à la vice-présidence Tim Walz semble également se retrouver dans plusieurs Etats du Midwest américain, d’où les deux colistiers sont issus, selon un autre sondage publié dimanche 29 septembre et réalisé par le quotidien américain New York Times avec l’université new-yorkaise Siena. Dans ce questionnaire, les électeurs du Michigan, de l’Ohio et du Wisconsin indiquent préférer le démocrate à son adversaire républicain.
“Walz était perçu favorablement par 44 % des électeurs et défavorablement par 41 %, tandis que Vance était perçu favorablement par 42 % des électeurs et défavorablement par 48 %”, rapporte ainsi le média américain Forbes. Un détail qui n’en est pas un, puisque le Michigan et le Wisconsin sont considérés comme des états pivots (ou swing states), capables de voter autant démocrate que républicain et faire pencher la balance de l’élection.
Une avance faible mais notable chez les électrices
Cet écart se perçoit aussi du côté des intentions de vote selon le genre des électeurs. Si les candidats démocrates ont habituellement plus de soutien de la part des femmes, et les républicains de meilleurs résultats auprès des hommes, Walz semble cette fois “plus apprécié que Vance tant par les hommes que par les femmes”, met en avant le sondage d’Associated Press.
Ainsi, “environ 4 électeurs sur 10” tous genres confondus “ont une opinion positive de Walz. A l’inverse, pour J.D. Vance, “environ 3 hommes sur 10 et un quart des femmes” ont exprimé une opinion positive à son encontre. Cet écart pourrait notamment s’expliquer par une déclaration polémique du colistier républicain formulée en 2021 et qui a refait surface en juillet dernier. J.D. Vance s’était alors moqué des “femmes à chats malheureuses”, en référence aux personnes sans enfants.
Malgré les différences mises en avant par ces sondages, Associated Press ne nomme aucun favori pour ce duel Walz-Vance : “Aucun des deux candidats à la vice-présidence ne surpasse Harris ou Trump auprès des principaux groupes démographiques”, précise l’agence. Et le débat télévisé de ce mardi pourrait ne rien y changer, puisqu’il est généralement admis que ces face-à-face entre colistiers ont une influence relativement faible sur le scrutin. Mais dans cette élection présidentielle qui s’annonce serrée, “même de petits coups de pouce de la part des vice-présidents pourraient changer la donne”, analyse Forbes.
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