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Michel Barnier sur France 2 : impôts, immigration, agriculture… Ce qu’il faut retenir


Invité de l’émission L’Evénement sur France 2 ce jeudi soir, le Premier ministre Michel Barnier a détaillé plusieurs mesures présentes dans son programme gouvernemental. Sujet ô combien sensible, la question d’une hausse des impôts pour les plus fortunés ainsi que pour certaines entreprises a été abordée, alors que l’exécutif doit dévoiler la semaine prochaine son projet de budget pour 2025. Ces hausses d’impôts permettront selon lui “de récupérer 2 milliards d’euros”. Michel Barnier a également promis de “faire une pause” sur les normes dans l’agriculture avant de s’attarder sur la fonction publique, indiquant sa volonté de “fusionner des services publics” et “ne pas remplacer tous les fonctionnaires”.

Le chef du gouvernement a par ailleurs tenu à préciser que c’était bien lui qui “fixait la ligne” sur l’immigration après des propos controversés du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, notamment sur l’Etat de droit.

Ces entreprises concernées par des hausses d’impôts

Quelque “300 entreprises” seront concernées par des hausses d’impôts, pendant un an ou deux, a affirmé Michel Barnier, réfutant tout “choc fiscal”. “Nous allons demander un effort aux plus grandes entreprises qui font plus de 1 milliard (NDLR : d’euros de chiffre d’affaires) et un effort exceptionnel temporaire”, a développé le Premier ministre. Le “temps” de cette contribution supplémentaire “sera fixé dans la loi”, et “ce sera un an et peut-être deux ans”, a-t-il précisé. “Mais il n’y aura pas d’impôts nouveaux sur la quasi-totalité des 4 millions d’entreprises”, a-t-il dit.

Pour ces entreprises, “il y aura des efforts sur les aides qu'(elles) touchent pour les allocations, les charges sociales qu’on va essayer de mieux s’ajuster pour qu’elles soient plus efficaces, pour qu’elles ne constituent pas des trappes sur les bas salaires, comme c’est le cas aujourd’hui”, a ajouté Michel Barnier.

Les personnes les plus fortunées également concernées

Le Premier ministre a aussi annoncé que les hausses d’impôts qui viseront les personnes les plus fortunées permettront “de récupérer 2 milliards d’euros”. Cela concerne par exemple un couple au revenu fiscal de 500 000 euros par an “mais pas en dessous”, selon lui. “L’effort que nous allons demander est fondé sur un dispositif fiscal sur les très hauts revenus qui a été mis en place par François Fillon et Nicolas Sarkozy il y a quelques années. On va ajouter quelque chose à ce dispositif pour la participation exceptionnelle et temporaire des personnes les plus fortunées”, a ajouté le chef du gouvernement. “Dans l’effort que nous allons faire pour réduire la dette, 60 milliards (d’euros), il y aura deux tiers de réduction des dépenses publiques. Et ça va être très dur”, a prévenu le Premier ministre.

Les fonctionnaires dans le viseur

“On va fusionner des services publics. On va sans doute ne pas remplacer tous les fonctionnaires quand ils ne sont pas en contact direct avec les citoyens, tous les fonctionnaires qui partent en retraite.” Michel Barnier s’est également interrogé sur l’apprentissage où “on dépense heureusement et positivement beaucoup d’argent”. “On va regarder si certaines aides à l’apprentissage ne peuvent pas être ciblées”, a-t-il dit. Il a aussi évoqué les “milliards” dépensés pour les transports sanitaires. “Est-ce qu’on ne peut pas faire mieux ou aussi bien avec un peu moins d’argent ?”, s’est-il interrogé.

@lexpress

???? Qui est capable de citer une phrase, une punchline de Michel Barnier lors de sa déclaration de politique générale ? C’était hier, personne ne s’en souvient. L’analyse de notre journaliste Eric Mandonnet. #gouvernement #barnier #politique #assembléenationale #apprendresurtiktok #tiktokacademie #sinformersurtiktok #newsattiktok

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Un chantier de “l’allocation sociale unique”

Le Premier ministre Michel Barnier a par ailleurs annoncé son intention de lancer “pour l’année prochaine” un chantier de “l’allocation sociale unique”. L’objectif de cette mesure sera “de telle sorte qu’au bout de ce travail, ça paye plus de travailler que de ne pas travailler”, a-t-il déclaré, en précisant que ce “chantier va prendre un peu de temps”. Michel Barnier a considéré qu'”il faut que le travail paie plus que l’addition des allocations”. Mais aussi qu’il fallait “débureaucratiser” les allocations et “peut-être parfois en augmenter certaines”, comme par exemple celle destinée aux “personnes en situation de handicap”. Le Premier ministre a ajouté ne pas avoir “trouvé de propositions concrètes sur ce sujet” de l’allocation unique.

Ce projet fait partie de ceux présentés mercredi par Laurent Wauquiez, président des députés Droite républicaine (ex-LR). Avec ses troupes, il préconise une “allocation sociale unique plafonnée” à “70 % du Smic”, destinée selon lui à lutter contre l'”assistanat”.

Agriculture : une “pause sur les normes”

Le Premier ministre a enfin promis de “faire une pause sur les normes” pour “encourager” les agriculteurs touchés par les crises. “Ces agriculteurs qui sont touchés par des crises sanitaires, des mauvaises récoltes, méritent d’être encouragés. Ils en ont ras-le-bol. Ras-le-bol des contraintes, des règles et des contrôles. Donc on va faire une pause sur les normes”, a-t-il déclaré sur France 2. “Ils travaillent beaucoup de manière vitale pour faire vivre, pour nourrir les Français avec de la nourriture saine, équilibrée, diversifiée, traçable”, a souligné Michel Barnier qui fut ministre de l’Agriculture de 2007 à 2009 sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

Le Premier ministre doit se rendre ce vendredi 4 octobre au Sommet de l’élevage à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme), auprès d’une profession dont les troupeaux sont touchés par plusieurs maladies pour son deuxième déplacement en province après le congrès des pompiers à Mâcon samedi. Mercredi, il a reçu à Matignon le patron du puissant syndicat agricole FNSEA, Arnaud Rousseau.

Dans sa déclaration de politique générale mardi Michel Barnier a promis de “soutenir” les agriculteurs “lorsqu’ils sont frappés par des crises, qu’elles soient climatiques ou sanitaires comme c’est le cas en ce moment avec la fièvre catarrhale ovine”. Il a également annoncé que son gouvernement “reprendrait sans délai” le projet de loi d’orientation pour la souveraineté agricole, qui avait été modifié après les manifestations du secteur début 2024. Mais son examen avait été interrompu par la dissolution. Ce projet de loi place l’agriculture au rang d’intérêt général majeur, met en place un guichet unique pour l’installation de nouveaux agriculteurs, facilite la construction de bâtiments d’élevage ou de réserves d’eau.

Immigration : “c’est moi qui fixe la ligne”

“C’est moi qui fixe la ligne” sur l’immigration, et “il y aura des mesures rigoureuses pour (la) maîtriser”, a assuré Michel Barnier après des propos controversés du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, notamment sur l’Etat de droit.

Le Premier ministre a semblé écarter l’idée d’une nouvelle loi sur l’immigration, comme réclamée par la cheffe de file des députés du Rassemblement national Marine Le Pen. “Je ne vais pas annoncer des lois à l’avance”, a-t-il dit, mais “peut-être qu’il y aura des changements de la loi (actuelle) si c’est nécessaire”. “Je ne vais pas me lancer dans des grands débats idéologiques”.





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