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Sommet de la francophonie : quand le président Macron contredit… le candidat Macron


C’est une idée généreuse que défend régulièrement Emmanuel Macron : il ne s’agit pas de défendre le français contre l’anglais par simple nationalisme, mais au nom d’une valeur supérieure, la diversité culturelle. “La francophonie doit faire droit […] à toutes les langues que la mondialisation fragilise ou isole”, déclarait-il ainsi en 2018. Noble ambition !

On ne pourrait donc qu’applaudir cette orientation si… son action ne contredisait ce beau discours. Difficile en effet d’exhorter des pays étrangers à accorder des droits à leurs langues minoritaires en refusant d’appliquer ces mêmes droits aux langues régionales de France. Or, non seulement le chef de l’Etat n’a pas pris une seule mesure en leur faveur, mais il s’est opposé en 2021 à la loi du député Paul Molac, la seule jamais votée sur ce thème sous la Ve République ! Il a refusé également d’instaurer la co-officialité du créole en Martinique ou du corse en Corse. Des dispositifs semblables sont pourtant en usage dans de très nombreuses démocraties, et pour cause : il s’agit de la meilleure méthode connue pour assurer la survie des langues minoritaires.

Pendant sa campagne présidentielle de 2017, Emmanuel Macron avait assuré : “Le respect et la valorisation de sa propre diversité linguistique permettront à la France sur le plan international de mieux faire respecter celle du monde et ainsi contribueront à son retentissement international.”

Si l’on osait, on conseillerait au président Macron de relire le candidat Macron.




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