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Tabac : les gains spectaculaires des buralistes français


“A l’opposé du discours qu’ils souhaitent véhiculer, les buralistes représentent une profession particulièrement lucrative”, dénonce dans un rapport publié jeudi 3 octobre, l’Alliance contre le tabac (ACT), qui regroupe une vingtaine d’associations de lutte contre le tabagisme. Sur l’année 2023, la vente de cigarettes et de tabac à rouler aurait permis de dégager un chiffre d’affaires de deux milliards d’euros, soit environ 90 000 euros par buraliste, avant impôts. L’ACT s’inquiète de ces résultats : “En 2007, un buraliste retirait en moyenne 30 000 euros de ces ventes. C’était trois fois moins qu’aujourd’hui.”

En cause notamment : l’augmentation continue des prix du tabac qui accroît mécaniquement les recettes des détaillants. Ces derniers sont rémunérés via une remise de 8,25 % en France métropolitaine et de 10,19 % en Corse. “La hausse de la fiscalité́ sur les produits du tabac bénéficie donc aux buralistes”, analyse l’Alliance. Et pendant ce temps, le nombre de fumeurs ne baisse pas de manière drastique. D’après Santé Publique France, la proportion de consommateurs quotidiens oscille entre 24 et 25,5 % depuis 2018.

Des aides publiques “mortifères”

Chez les représentants des buralistes, on déplore régulièrement la disparition de presque un tiers des bureaux de tabac entre 2000 et 2020. La France comptait 23 300 buralistes en 2021 (contre 33 000 vingt ans plus tôt), ce qui correspond toujours à un vivier de 80 000 emplois. L’ACT, elle, dénonce un “discours victimaire”, qui mettrait en scène “le risque que font peser les politiques de santé publique sur la situation économique” des détaillants. En tout cas, la profession bénéficie de nombreuses aides publiques – 4,4 milliards en 20 ans – réparties entre des aides à la transformation, des aides à la reprise d’activité et des mesures de soutien forfaitaires annuelles pour les buralistes les plus fragiles.

A plusieurs reprises, la Cour des comptes a épinglé ces dépenses budgétaires peu ciblées et difficiles à contrôler. Elle les juge aussi souvent excessives au regard de la situation des débitants : en 2020, les buralistes étaient ainsi au quatrième rang des professions les plus rémunératrices parmi les 77 professions de très petites entreprises du commerce et de l’artisanat. L’ACT parle d’une profession aussi “lucrative” que “mortifère”. Chaque année, le tabac provoque 73 000 décès prématurés en France.




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