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Qui est Hachem Safieddine, pressenti pour remplacer Hassan Nasrallah et “probablement” tué par Israël ?


Hachem Safieddine a-t-il été tué ? “Nous avons éliminé des milliers de terroristes dont Hassan Nasrallah (NDLR : le chef du Hezbollah tué le 27 septembre dernier dans une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth) et le remplaçant d’Hassan Nasrallah et le remplaçant de son remplaçant”, a affirmé le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou mardi 8 octobre dans une vidéo en anglais à l’attention des Libanais, sans toutefois fournir de noms. Un peu plus tôt, c’est le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, qui avait déclaré que le “remplaçant” de Nasrallah avait “probablement” été abattu.

Samedi 5 octobre, un responsable du Hezbollah avait déclaré à l’AFP que le contact avec Hachem Safieddine, pressenti pour succéder à Hassan Nasrallah à la tête du Hezbollah, avait été “perdu” depuis des frappes israéliennes près de Beyrouth survenues la veille. S’exprimant à la télévision après la publication de la vidéo de Benyamin Netanyahou, le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, n’a toutefois pas confirmé la mort de Hachem Safieddine. “Nous avons attaqué un quartier général (du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth) et nous savons que Hachem Safieddine y était”, a-t-il dit. “Les résultats de cette attaque font encore actuellement l’objet d’un examen. Le Hezbollah essaye de dissimuler les faits”, a-t-il indiqué, mais “dès que nous saurons nous en informerons l’opinion”.

Des liens étroits avec l’Iran

Barbe grise, lunettes et turban noir des Sayyed – les descendants du prophète Mahomet – Hachem Safieddine, né en 1964 dans le village de Deir Qanoun En Nahr, dans le sud du Liban, comme le précise CNN, ressemble de façon frappante à Hassan Nasrallah, son cousin maternel avec qui il a étudié en Iran au début des années 1980.

La semaine dernière, une source proche du Hezbollah indiquait à l’AFP que Hachem Safieddine, à la tête du conseil exécutif du Hezbollah, était “le candidat le plus susceptible” de lui succéder à la tête du mouvement chiite financé et armé par l’Iran. La chercheuse Amal Saad, spécialiste du Hezbollah à l’université de Cardiff, le décrivait samedi auprès de l’AFP comme ayant “beaucoup d’autorité”, ce qui en faisait “le candidat le plus fort”. Parmi les conditions à remplir pour prendre les rênes du mouvement, il faut “être membre du Conseil de la Choura” et “être une personnalité religieuse”, explique la chercheuse. Ce candidat idoine n’a peut-être pas eu le temps de le prouver.

Hachem Safieddine a des liens étroits avec l’Iran. Son fils est marié à Zeinab, fille du puissant général iranien Qassem Soleimani, tué en 2020 dans une frappe américaine en Irak. Parmi les membres les plus importants du Conseil de la Choura, la plus haute instance du parti, il a été désigné “terroriste” par le département d’Etat américain en 2017 et par l’Arabie saoudite. Hachem Safieddine est depuis longtemps un critique virulent de la politique américaine, qu’il considère comme une aide et une incitation aux actions d’Israël à Gaza et dans le sud du Liban. En 2021, rappelle CNN, il a accusé Washington “d’interférer” dans la politique intérieure libanaise, affirmant que la “tyrannie américaine sabotait” les nations de la région, citant l’Irak et l’Afghanistan parmi les exemples.

Des apparitions publiques

Après la mort de Hassan Nasrallah, le numéro 2 du Hezbollah Naïm Qassem a automatiquement pris la tête du mouvement, et annoncé qu’un successeur serait désigné au plus tôt. C’est le Conseil de la Choura, composé de sept membres, qui élit le chef du mouvement.

Contrairement à Hassan Nasrallah, qui vivait dans la clandestinité et n’apparaissait que très rarement en public depuis la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, Hachem Safieddine est lui le visage du parti dans de nombreux événements politiques et religieux. Il s’est fait remarquer pour ses discours enflammés lors des funérailles de commandants du parti tués par Israël. “Dans notre résistance, […] lorsqu’un commandant devient un martyr, un autre reprend la bannière […] avec force et détermination”, avait-il déclaré début juillet dernier lors des funérailles du commandant Mohammed Nasser, tué dans une frappe israélienne dans le sud du Liban.




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