À 27 jours de l’élection présidentielle américaine, que disent les instituts de sondages du duel entre Kamala Harrris et son rival Donald Trump ? Mardi 8 octobre, une enquête Ipsos réalisée pour Reuters indiquait que l’écart entre l’actuelle vice-présidente démocrate et le républicain se resserrait, cette dernière obtenant 46 % des intentions de vote, contre 43 % pour le milliardaire, quand ce dernier affichait six points de retard dans une étude publiée deux semaines plus tôt.
Cet écart de trois points, que l’on retrouve également dans le dernier sondage du 6 octobre du Siena College pour le New York Times (NYT), correspond cependant à la marge d’erreur, si bien qu’il est difficile d’avoir une certitude sur l’issue de l’élection du 5 novembre. Le quotidien new-yorkais révèle néanmoins que, pour la première fois, une majorité d’électeurs considère que la marque du changement serait plutôt incarnée par Kamala Harris que par Donald Trump.
Les questions économiques au cœur de la campagne
Quels thèmes pourraient faire pencher la balance en faveur d’un côté ou de l’autre ? Pour les sondés, le principal problème auquel les Etats-Unis sont confrontés à l’heure actuelle est celui de l’économie, et un plus grand nombre d’électeurs (44 %) pensent que Donald Trump est plus crédible au sujet de l’amélioration du pouvoir d’achat que Kamala Harris, qui n’obtient que 38 % d’opinions favorables dans l’enquête de Reuters. D’ailleurs, 42 % des personnes interrogées par le Siena Collège ont déclaré “que les politiques de Donald Trump les avaient aidées personnellement, contre 22 % seulement à propos de celles de Joe Biden”.
Une majeure partie des personnes interrogées fait également plus confiance au républicain qu’à la démocrate en ce qui concerne l’amélioration du marché de l’emploi, de la situation financière des Américains, ou sur la question des impôts.
La candidate “du changement”
Néanmoins, toujours selon Reuters, les personnes interrogées croient plus facilement que les démocrates seront en mesure de réduire les inégalités entre les riches et les pauvres. D’ailleurs, selon le NYT, une majorité indique aussi que Kamala Harris est plus encline à “se soucier des gens comme eux”, et pour la première fois, que c’est elle la candidate qui, selon les sondés, incarne le plus le changement (à 46 contre 44 %).
Cette croyance est encore plus importante chez les électeurs non-blancs (à 61 % contre 29 %) et chez les jeunes (58 % contre 34 %). Kamala Harris gagne aussi en popularité parmi les électeurs “les plus âgés et a commencé à gagner du terrain parmi les républicains : 9 % d’entre eux ont déclaré qu’ils envisageaient de la soutenir, contre 5 % le mois dernier.” En termes de capital sympathie, cette fois, “Kamala Harris, dont la campagne a fait la promotion de vidéos et de mèmes la montrant en train de rire, de plaisanter et de danser, est considérée comme la plus amusante des deux candidates”, indique le New York Times.
Clivage sur la question de l’immigration
Autre sujet clivant, celui de l’immigration : “Certains électeurs pourraient être influencés par les affirmations de Trump selon lesquelles les immigrés présents de manière illégale dans le pays constituent un danger pour la sécurité publique – bien que ces affirmations aient été largement discréditées par les études”, révèle l’enquête Ipsos/Reuters. Ce qui n’empêche pas 53 % des personnes interrogées d’être d’accord avec cette affirmation. “Les électeurs étaient plus divisés sur cette question lors d’un sondage de mai, où 45 % étaient d’accord et 46 % étaient contre”, note l’étude.
Des doutes sur l’acuité mentale de Trump
S’il y a une qualité sur laquelle Kamala Harris se démarque sans trop de problèmes de son rival, c’est sur celle de la vivacité d’esprit. Les électeurs font en effet “davantage confiance (à 55 %) à l’acuité mentale de Harris qu’à celle de Trump (46 %)”, c’est-à-dire qu’un plus grand nombre d’interrogés indique que la démocrate est “mentalement plus vive et capable de relever des défis” que son concurrent (Reuters), et plus digne de confiance, affirme le NYT.
Néanmoins, il faut noter qu’à moins d’un mois du scrutin, et alors que l’écart se resserre entre les deux candidats, l’issue de l’élection demeure incertaine. Le groupe des indécis a légèrement diminué pour atteindre 17 % des électeurs, contre 20 % début septembre (NYT/Sienna). Mais le sort des Etats-Unis pourrait se jouer dans les sept États pivots, susceptibles de faire basculer le scrutin.
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