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Comment le Hamas voulait que l’Iran participe au 7 octobre : les révélations de documents secrets


Dans quelle mesure les alliés du Hamas étaient-ils au courant des plans du 7 octobre ? Des documents confidentiels lèvent le voile sur cette question primordiale. Une trentaine de pages montrent que l’organisation islamiste, responsable de la mort de 1 200 personnes ce jour-là, a tenté de persuader l’Iran de participer à ce massacre programmé depuis des années.

Les procès-verbaux de dix réunions du Hamas – saisis par l’armée israélienne et obtenus par le New York Times – fournissent un compte rendu détaillé de la planification de l’attaque terroriste du 7 octobre. Ils ont été découverts sur un ordinateur trouvé fin janvier 2024 par des soldats israéliens dans la ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza, d’où les dirigeants du groupe s’étaient récemment évadés.

À l’origine, ce que le Hamas avait baptisé “le grand projet” était prévu pour l’automne 2022. Sauf que le groupe islamiste palestinien a préféré retarder l’exécution du plan alors que son chef, Yahya Sinwar, tentait de convaincre l’Iran et le Hezbollah, milice paramilitaire libanaise au service de Téhéran, de se joindre à l’assaut. Ou du moins de s’engager dans une alliance plus large contre Israël. Objectif : monter une agression combinée contre l’Etat hébreu depuis le nord, le sud et l’est.

“Un soutien général de ses alliés”

D’après le procès-verbal du mois d’août 2023, Khalil al-Hayya, haut responsable du Hamas, avait informé Mohammed Said Izadi, du Corps des Gardiens de la révolution islamique iraniens, que ses hommes auraient besoin d’aide pour frapper des sites sensibles pendant “la première heure” de l’assaut. “Selon le document, M. Izadi a déclaré que le Hezbollah et l’Iran étaient en principe favorables au plan, mais qu’ils avaient besoin de temps ‘pour préparer l’environnement'”, rapporte le New York Times. Un procès-verbal indique aussi que Khalil al-Hayya avait l’intention d’en parler avec Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah – décédé depuis.

“Le Hamas s’est senti assuré du soutien général de ses alliés, mais a conclu qu’il lui faudrait peut-être aller de l’avant sans leur pleine participation”, rembobine le New York Times. Si l’organisation islamiste a décidé de faire cavalier seul, c’était pour mieux anticiper “l’imminente mise en place d’un nouveau système de défense aérienne israélien”.

On apprend aussi, dans ces procès-verbaux de réunions, que les dirigeants du Hamas planifiaient une offensive terroriste encore plus meurtrière que celle du 7 octobre, avec l’idée de perforer un gratte-ciel de Tel-Aviv. Et afin de ne pas dissiper l’effet de surprise, ils ont tout mis en œuvre pour camoufler leurs grands projets, donnant l’illusion d’une période de calme jusqu’en octobre 2023. “Les archives montrent que le groupe militaire a évité plusieurs escalades depuis 2021 pour laisser faussement entendre qu’il avait été dissuadé”, reprend le New York Times.

“Un des moments les plus cruciaux de l’histoire moderne du Moyen-Orient”

Dans un autre article détaillé, le Washington Post évoque des lettres du Hamas, cette fois-ci datant de 2021, destinées aux plus hauts dirigeants iraniens demandant des centaines de millions de dollars de financement et de formation pour 12 000 combattants supplémentaires du Hamas. “Dans ces lettres, Yahya Sinwar décrit les dégâts considérables subis par le Hamas lors des affrontements avec Israël en mai 2021 et demande aux Iraniens de compenser les pertes et d’aider le groupe à se préparer à des batailles bien plus importantes à venir”, indique le quotidien.

À noter que la décision du Hamas de s’en prendre à Israël s’explique par le contexte géopolitique tendu dans la région à ce moment-là. En effet, l’organisation palestinienne souhaitait perturber les efforts visant à normaliser les relations entre Israël et l’Arabie saoudite, ainsi que le renforcement de l’occupation israélienne de la Cisjordanie. À cela s’ajoutait la volonté d’enrayer les efforts israéliens pour exercer un plus grand contrôle sur l’enceinte de la mosquée Aqsa, à Jérusalem, sacrée dans l’Islam et le judaïsme et connu des Juifs sous le nom de Mont du Temple.

“Les documents fournissent un meilleur contexte à l’un des moments les plus cruciaux de l’histoire moderne du Moyen-Orient”, constatent les journalistes du New York Times. Ces révélations sont d’autant plus importantes qu’elles surviennent après de nombreuses contradictions. Si le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a publiquement nié tout rôle de l’Iran dans les assassinats du 7 octobre, les dirigeants du Hamas ont largement parlé du soutien reçu de la part de leurs alliés régionaux. L’armée israélienne, dans un rapport interne distinct aussi obtenu par le New York Times, a conclu que les documents étaient réels.




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