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Covoiturage, vélo, applications : ces initiatives qui ont la cote dans les entreprises


Avec un marché en berne, après une année 2023 exceptionnelle, le secteur automobile s’installe Porte de Versailles à Paris (du 15 au 20 octobre). Dans ce contexte morose, les constructeurs doivent relever de nombreux défis : lancer de nouveaux modèles, faire face à l’implantation des concurrents étrangers en France, répondre au succès des véhicules électriques qui ne se dément pas, surtout au sein des flottes automobiles, inventer des transports alternatifs avec la multiplication incontestable des voitures sans permis pour le marché des particuliers ou encore d’adapter à l’explosion des enseignes en faveur du vélotaf. Les professionnels de l’automobile doivent s’adapter à de nouveaux modes de mobilité.

Gagner des points à pied ou à bicyclette, les transformer en espèces et en bons de réduction chez des partenaires engagés dans l’écodéveloppement ? Voilà de quoi allécher nombre de salariés et les motiver à trotter même les jours de grand froid.

En un seul clic, il leur suffit d’enregistrer leur trajet sur Moovance, une application gratuite. “Valoriser nos efforts individuels pour le climat auprès de la communauté, recevoir une récompense, découvrir des associations qui œuvrent à préserver la nature… autant d’incitations qui concourent aux changements de comportement de façon positive”, souligne Anas Mbasso, son concepteur. Destinée initialement au grand public, Moovance intéresse les entreprises qui déploient de nouvelles mobilités.

Des locations de vélos avec option d’achat

A Bordeaux, Nemea, groupe spécialiste des résidences de vacances, s’est doté d’une flotte de vélos à assistance électrique en location avec option d’achat. “L’initiative s’inscrit dans la prolongation d’une démarche de valorisation du sport et de la santé au travail. Nous disposions déjà d’une salle, d’un coach et de douches”, explique Tatiana Hamon, sa DRH. Une vingtaine de personnes, sur les 80 présentes au siège social, profitent de cet avantage. “Sans aucune obligation. Certains l’utilisent tous les jours, d’autres deux fois par semaine”, précise Tatiana Hamon.

Paris-Habitat a préféré la formule du forfait mobilité pour encourager l’usage du deux-roues auprès de ses 1 800 collaborateurs. “Notre premier plan de déplacement remonte à 2018. Après le Covid, nous avons mis en place les actions du référentiel “pro-vélo” de la Fédération des usagers de la bicyclette qui cofinance les équipements. Nous avons obtenu le label d’or”, se réjouit Caroline Delaveau-Pieracci, responsable des performances développement durable du bailleur social.

Avec succès. Le taux d’adhésion s’élève à 25 %. L’intermodalité fonctionne surtout via le train pour la grande banlieue. “Le prêt de 40 exemplaires pendant un mois a permis de démontrer à nos salariés la faisabilité du projet, poursuit Caroline Delaveau-Pieracci. La start-up BeeToGreen, spécialisée dans la micromobilité, nous accompagne sur le choix des bons modèles et la sensibilisation à la sécurité routière.” Car un accident sur le parcours domicile-travail est considéré comme un accident du travail. “Le salarié signe un contrat avec nous grâce au “forfait mobilité durable” de son entreprise, puis nous l’adressons à une boutique partenaire”, détaille François Barteau, gestionnaire de compte chez BeeToGreen.

Des solutions de covoiturage

SEI aurait aimé promouvoir la petite reine. Cet éditeur de logiciels occupe des bureaux sur Izarbel, la technopole du Pays basque. “Ce site réunit cent sociétés, mille employés et autant d’étudiants de l’école d’ingénieurs Estia… un potentiel énorme, s’enthousiasme Margot Saubiette, chargée de mission RH. Mais notre localisation en sortie d’autoroute nous oblige à emprunter des accès interdits aux deux-roues et il n’existe aucune piste cyclable.” Alors SEI a décidé de se rabattre sur le covoiturage, mutualisé aux établissements voisins. “Le passager ne paye rien et le conducteur perçoit une prime de 100 euros tous les dix voyages, octroyée par la Région. Plus il embarque de passagers, mieux il est indemnisé”, précise Margot Saubiette. L’instauration d’horaires flexibles n’a pas manqué de contribuer à la réussite du système.

“Quelle que soit la taille de l’entreprise, les nouvelles mobilités s’imposent. Tout l’enjeu consiste à choisir les meilleures solutions, tant pour l’employeur que pour l’utilisateur”, constate Guillaume Maureau, DG adjoint au commerce d’Ayvens, acteur de la mobilité durable. Un mouvement qui s’annonce irréversible.




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