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Avec le Starship, SpaceX creuse l’écart avec la Chine et l’Europe


Ce sont quelques minutes qui ont changé l’histoire de l’industrie spatiale à tout jamais. Le dimanche 13 octobre, SpaceX a accompli un exploit : après avoir lancé dans l’espace Starship, la fusée la plus puissante jamais construite, l’entreprise d’Elon Musk a réussi à en récupérer le premier étage. Les images, partagées en direct sur les réseaux sociaux, sont impressionnantes. On peut voir un gigantesque tube de métal de 70 m de haut, dont d’immenses flammes s’échappent, arriver à toute vitesse vers le sol dans un angle périlleux, avant de finalement se stabiliser et d’être attrapé par de gigantesques bras en métal, conçus spécifiquement dans ce but.

Ce succès confirme l’avancée technologique de SpaceX sur les autres acteurs mondiaux de l’industrie spatiale. En réussissant à rattraper les lanceurs, y compris celui du gigantesque Starship, l’entreprise réalise d’importantes économies, et fait donc drastiquement chuter les prix des mises en orbites de satellites ou les ravitaillements de stations spatiales. Plus important encore : SpaceX est pour l’instant la seule à pouvoir accomplir un tel exploit.

La Chine ne maîtrise pas encore totalement cette technologie. Certes, une entreprise privée a récemment réussi à faire réatterrir sans dommage deux fusées lors de vols tests. Et d’autres sont prévus en 2025 et 2026. Mais les spécialistes les plus optimistes estiment qu’il faudra encore cinq ans pour que le pays réussisse à fabriquer une fusée réutilisable viable. Les plus prudents évaluent même le temps nécessaire à développer l’équivalent du programme SpaceX en Chine à deux décennies. Quant à la Russie, son projet de lanceur réutilisable Amur prend du retard : au départ annoncé pour 2026, il est désormais attendu en 2028 ou 2029, d’après le chef de Roscosmos.

Le Vieux Continent n’est guère mieux loti. Son fleuron, la fusée Ariane 6, a été lancée pour la première fois en juillet, avec près de quatre ans de retard. Tant et si bien que les satellites Galileo, censés assurer l’indépendance européenne pour les GPS, ont dû être mis en orbite en avril par… SpaceX.

Ariane 6 n’est du reste pas réutilisable et n’a pas été pensée pour l’être un jour. Cette capacité ne devrait arriver qu’avec la prochaine génération de fusée, ArianeNext, qui ne succédera à Ariane 6 qu’au cours de la décennie 2030. Une éternité. Plus que jamais, SpaceX fait la course en tête.




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