Lucie Castets bientôt sur les bancs de l’Assemblée ? La France insoumise envisage d’investir la candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon dans l’Isère, où aura lieu une élection législative partielle après la démission du député LFI Hugo Prevost. “Ça fait partie des scénarios. On en discute avec elle”, a fait savoir le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, sur LCP.
Mercredi 9 octobre, le député de la première circonscription de l’Isère Hugo Prevost, 25 ans, a annoncé sa démission après des accusations de violence sexuelle à son encontre. Il a aussi été exclu de La France insoumise et du groupe parlementaire du mouvement de gauche radicale. De quoi offrir un tremplin vers le Palais-Bourbon à celle qui a quitté la mairie de Paris ? Une chose est sûre : cette circonscription est plus “gagnable” que celle laissée libre dans les Ardennes par la démission du député RN, Flavien Termet, pour “des raisons personnelles, d’ordre médical”.
Législative partielle dans l’Isère : “Je ne sais pas si @LucieCastets souhaite être candidate” mais “ça fait partie des scénarios”, dit @mbompard.#LCPol pic.twitter.com/ihUADUgMF0
— LCP (@LCP) October 14, 2024
De son côté, la députée EELV dans la 2ᵉ circonscription de l’Isère, Cyrielle Chatelain, se réjouit d’avance au micro de Franceinfo : “Si elle se présente, j’irais avec grand plaisir faire sa campagne !” Dans l’émission Dimanche en politique, sur France 3, l’élu LFI Éric Coquerel a également commenté la situation en Isère. Invité à réagir à la rumeur d’une candidature de Lucie Castets, l’un des tauliers du parti insoumis a déclaré : “Déjà, je milite pour qu’elle continue d’être une candidate pour Matignon, dans le cas où Emmanuel Macron serait battu par une motion de censure… Mais oui, concernant une candidature en Isère, je suis pour cette solution, oui, ce serait positif, mais il faut, dans le cas où elle remplacerait un député France Insoumise, qu’elle rejoigne le groupe France Insoumise”.
Où siégera Lucie Castets ?
Aux dernières élections législatives, Hugo Prevost avait été élu lors d’une triangulaire avec seulement 1 300 voix d’avance sur le candidat macroniste, Olivier Véran. Difficile d’ailleurs de savoir si l’ancien ministre de la Santé aimerait retourner au combat : silence radio de son côté.
Cette circonscription ayant été attribuée à LFI dans le cadre de l’accord du NFP, les Insoumis souhaitent y présenter un candidat lors de l’élection partielle – qui devrait avoir lieu d’ici trois mois. Et ce candidat, s’il est élu, devra siéger avec le groupe parlementaire de LFI à l’Assemblée, qui compte actuellement 71 élus, a insisté lundi Manuel Bompard. Pourrait-il accueillir Lucie Castets dans leurs rangs ? Libération rappelle que lors des universités d’été de LFI, Jean-Luc Mélenchon avait affirmé que Lucie Castets “mériterait d’être insoumise”.
Vers une plus grande légitimité
Malgré ces appels du pied, pas sûr que la haute fonctionnaire de 37 ans, issue de la société civile et n’étant pas affiliée à un parti politique, se jette dans les bras des Insoumis. Se présenter sous l’étiquette LFI représenterait un virage à 180 degrés pour l’ancienne de la mairie de Paris, qui a fait de sa neutralité un point d’honneur. “Tout le monde veut qu’elle soit candidate dans l’Isère, elle y compris. Mais la question c’est dans quel groupe elle siège… Ce n’est pas gagné d’avance mais c’est faisable”, précisait lundi un cadre insoumis à l’AFP.
Du côté des socialistes, l’engouement autour du nom de Lucie Castets est moins palpable. “Si elle a envie d’aller au contact des Français, je dis pourquoi pas ? Elle est courageuse si elle y va. Une législative partielle, ce n’est jamais gagné d’avance”, fait remarquer la députée Dieynana Diop, porte-parole du Parti socialiste, auprès de BFMTV. Si la Normande se lance dans la course aux législatives, son élection lui permettrait de s’ancrer en politique française et de lui donner une légitimité. Un point crucial.
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