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Comment le conflit au Moyen-Orient provoque des remous sur les marchés pétroliers


En l’espace de quelques heures, le prix du pétrole s’enfonce. Vers 11 heures 55 (heure de Paris), ce mardi 15 octobre, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, a chuté de 5,02 % à 73,57 dollars. Tandis que son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en novembre, a dérapé de 5,19 %, à 70,00 dollars.

La baisse des prix de la veille s’est accélérée après la publication d’un article du Washington Post, qui avance que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré à l’administration Biden qu’il était prêt à frapper des installations militaires plutôt que pétrolières ou nucléaires en Iran, selon deux responsables proches du dossier, suggérant une contre-attaque plus limitée visant à empêcher une guerre à grande échelle.

Des cours fluctuants en fonction des discours politiques

L’évolution des prix du pétrole “dépendra à présent de la mesure dans laquelle le marché croira à ce nouveau discours politique conciliant”, a estimé auprès de l’AFP John Evans, analyste chez PVM Energy. Une frappe israélienne sur les installations pétrolières iraniennes pourrait faire grimper les prix de l’énergie, selon divers analystes cités par le Washington Post. Néanmoins, une attaque contre le programme de recherche nucléaire du pays pourrait effacer toutes les lignes rouges restantes dans le conflit entre Israël et Téhéran, déclenchant une nouvelle escalade et risquant d’entraîner un rôle militaire plus direct des Etats-Unis, analyse le quotidien américain.

Début octobre, les cours du pétrole s’étaient à l’inverse envolés au diapason des inquiétudes du marché quant à de possibles frappes israéliennes sur des infrastructures iraniennes. Les deux variétés (Brent de la mer du Nord et le West Texas Intermediate) étaient remontées à leur plus haut niveau depuis un mois. Les déclarations, à la volée, du président américain Joe Biden, lors d’un bref échange avec la presse, avaient alors affolé le marché. Interrogé sur sa position quant à une possible attaque d’Israël sur des sites pétroliers en Iran, le chef de l’Etat avait répondu qu’il était “en discussion” avec le gouvernement israélien sur le sujet. “Je pense que ce serait un peu… Bref”, avait poursuivi Joe Biden, évasif, au sujet de la riposte attendue d’Israël à la centaine de missiles iraniens qui ont visé son territoire.

Baisse de la demande de pétrole

L’Iran a produit 3,4 millions de barils par jour en août, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). En cas de dommages sur ses infrastructures, l’Iran pourrait “fermer le détroit d’Ormuz”, unique point de passage pour les exportations maritimes de plusieurs producteurs majeurs du Moyen-Orient, estiment des analystes. Les précédents d’attaques majeures sur des infrastructures pétrolières sont rares.

Si l’escalade au Moyen-Orient est bien réelle, beaucoup voient dans les mouvements constatés depuis trois jours sur le marché du brut le résultat d’un mouvement de panique d’opérateurs spéculatifs. Nombre d’entre eux pariaient, en effet, à la baisse sur les cours du fait des perspectives mitigées de demande en 2025. Et pour cause : si l’Opep + (Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés), d’ordinaire optimiste sur la demande, mise toujours sur une croissance, son dernier rapport mensuel publié lundi 14 octobre revoit ses prévisions précédentes à la baisse. Le marché reste ainsi plombé par le manque de vivacité de la demande et la perspective d’une augmentation de la production de l’Opep et de ses alliés de l’accord Opep + à partir de décembre. Pour 2025, l’Opep + table sur une consommation mondiale de 105,7 millions de barils par jour, là où il misait auparavant sur 210 000 barils de plus.

En outre, l’escalade des tensions dans la région ne s’est pas traduite à ce stade par des perturbations sur l’offre, dans un marché qui reste “suffisamment approvisionné”, a indiqué mardi l’AIE, qui se dit prête à “agir” en cas de difficulté importante. Plusieurs facteurs ont contribué à “stabiliser les marchés”, comme “la résolution d’un conflit politique en Libye qui a brièvement réduit de moitié ses exportations de pétrole, les pertes de production relativement modestes dues aux ouragans majeurs” aux Etats-Unis et “la faible demande”. “L’AIE se tient prête à agir en cas de perturbation importante de l’approvisionnement – et si les conditions du marché le justifient”, a précisé une porte-parole à l’AFP. Selon l’AIE, le monde peut compter sur des stocks de pétrole importants. “Pour l’instant, l’offre continue d’affluer et, en l’absence d’une perturbation majeure, le marché devra faire face à un excédent considérable” en 2025, note-t-elle.




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