A l’heure où les Etats-Unis s’apprêtent à voter pour élire leur 47e président, l’exigence démocratique flirte avec l’urgence climatique. Sur la côte orientale du Maryland, dans l’est des Etats-Unis, se produit une petite apocalypse. Une montée des eaux de trois millimètres fait déjà sentir ses effets, porteuse d’enjeux écologiques, économiques et humains.
Trois millimètres : c’est le niveau d’élévation de la mer, chaque année. Une quantité en apparence dérisoire, mais qui menace à moyen terme des terres et des villages entiers d’une lente noyade.
C’est aussi le nom de ce reportage photographique, produit sur une dizaine d’années par l’Américain Greg Kahn, cofondateur du collectif GRAIN. Son projet “3 Millimeters” explore l’épuisement silencieux des terres, mettant en lumière ces transformations. Kahn révèle l’impact de la montée des eaux sur les communautés locales. Les rivages, jadis solides, s’effritent, menaçant des écosystèmes déjà fragiles.
“S’adapter au raz de marée”
Les infrastructures côtières, vitales pour le commerce et le tourisme, sont mises à rude épreuve, affectant pêcheurs, restaurateurs et artisans. “Ces photographies décrivent les derniers souffles d’une communauté forcée de s’adapter au raz-de-marée le plus petit mais le plus dévastateur”, selon Greg Kahn.
D’après les projections du Maryland Geological Survey, plus de la moitié du Dorchester, l’un des plus grands comtés du Maryland, situé à seulement une heure et demie de route de Washington DC, sera sous l’eau d’ici la fin du siècle, menaçant l’une des premières régions colonisées par les Européens en Amérique du Nord.
Cette catastrophe naturelle est loin d’être isolée. Aujourd’hui, 20 % de la population mondiale vit à moins de 30 kilomètres des côtes et fait face aux submersions marines. Une menace qui touche le monde entier, Etats-Unis compris.
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