C’est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le gouvernement Attal est déjà tombé, les élections européennes sont à peine terminées que le président décide de convoquer des élections législatives. Avec le résultat qu’on connaît… Et quelque soixante jours plus tard, voici Michel Barnier à Matignon. Pour combien de temps ?
Hollande griffe Bayrou
Depuis 2017, François Hollande porte un regard plein d’ironie sur son successeur, qui le lui rend bien. Et ses moqueries éclaboussent souvent tous ceux qui ont eu le malheur de soutenir Emmanuel Macron. Exemple quand, devant les siens, l’ancien président déclare, placide : “Il y a des martyrs du macronisme, François Bayrou en est un : il a participé mais n’a jamais été récompensé.” L’intéressé ne doit pas tout à fait être en désaccord avec cette analyse.
Attal-Wauquiez, la paix armée
L’élection d’une députée LFI à la présidence de la commission de l’Economie ne laissera pas un cadavre dans le placard des nouvelles relations entre Laurent Wauquiez et Gabriel Attal. C’est en tout cas la volonté du président du groupe La Droite républicaine : “Il ne peut rien me reprocher et je ne peux rien lui reprocher, on ne s’est pas entendu, c’est tout, il n’y a pas eu de trahison.” L’idylle peut continuer…
Barnier parle le bruxellois : “Tu arrives à l’heure”
Le Premier ministre, qui participe ce jeudi 17 octobre à une réunion des dirigeants du Parti populaire européen, a une expérience quasi inégalée en France des us et coutumes à Bruxelles. D’où le conseil donné par Michel Barnier – voire l’instruction – au nouveau ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, pour ses participations aux conseils des ministres européens : “Tu arrives à l’heure, tu ne pars pas en avance et évidemment c’est long. Tu peux regarder ton téléphone ou tes notes de temps en temps, mais quand la Lettone ou le Danois parle, tu croises bien le regard. On parle à tout le monde, on écoute tout le monde.”
Marine Le Pen : écrire ou pas
Il y a deux événements qui percutent le Rassemblement national ces derniers jours. Le procès de Marine Le Pen et la publication du premier livre de Jordan Bardella. L’ouvrage de ce dernier a d’ailleurs réveillé quelques ambitions chez la patronne du groupe d’extrême droite. Ne serait-il pas temps qu’elle se remette à l’écriture ? Son ouvrage autobiographique, A Contreflots, reste salué par ses proches, dont la plupart l’encouragent à se lancer de nouveau dans un “récit personnel”. “La question revient régulièrement sur le tapis, tous les deux-trois mois généralement, concède un proche. Mais peut-être que l’échéance 2027 la décidera…”
Le RN prend goût aux contre-propositions
Après le budget, l’immigration. Tandis qu’une nouvelle loi immigration vient d’être annoncée, le parti d’extrême droite planche déjà sur son propre projet qui contiendra les propositions traditionnelles du RN en la matière. Un stratège mariniste verrait bien une présentation “en janvier”. Seule contrainte, de taille pour les frontistes : “Il faudra que ce contre-projet soit à droit constitutionnel constant.”
Les Insoumis ont faim de villes
Exit le temps où le mouvement de Jean-Luc Mélenchon ne s’intéressait qu’à la présidentielle et rien d’autre. Cette fois-ci, feu sur les municipales de 2026. “On peut démontrer que notre programme national peut s’appliquer localement. C’est la gauche par l’exemple”, se justifie Manuel Bompard, coordinateur de LFI. Les Insoumis regardent de près les villes moyennes, celles qui comptent plus de 10 000 inscrits sur les listes électorales, et y ont autopsié les résultats des dernières européennes… Dans 31 d’entre elles, la liste LFI a obtenu entre 30 et 40 % des suffrages ; et même plus de 20 % dans 150 communes de ce type. De quoi partir confiant selon les stratèges de Mélenchon, qui se préparent à la joute dans les grandes métropoles françaises et notamment Lille, Strasbourg, Toulouse, Montpellier et Marseille où la liste LFI a fait plus de 20 % aux européennes.
Dans ces deux dernières villes du Sud, ils se tiennent même prêts à y aller contre la gauche sortante, menée par les actuels maires Michael Delafosse et Benoît Payan. “Puisque les deux ne veulent pas de nous, on présentera une liste”, fait savoir Manuel Bompard. Un duel entre les deux gauches en perspective pour le plus grands plaisir de leurs adversaires…
Hidalgo et Place Publique : le mariage c’est pour plus tard
Anne Hidalgo a été séduite par la campagne européenne de Raphaël Glucksmann… À tel point que certains la disent toujours en partance pour le mouvement de l’essayiste. “Je me sens très proche de ses idées et de celles de Place publique. Je suis même en adhésion totale”, disait-elle d’ailleurs à Libération en septembre, tout en assurant, dans un même souffle, que “le combat à mener est au sein du Parti socialiste”. Les proches de l’ancienne tête de liste assurent que l’édile de la capitale prendra prochainement sa carte. Mais qu’après tout, le plus tard sera le mieux. “Si elle annonçait dès maintenant son ralliement à nous, elle s’affaiblirait auprès des siens, analyse un stratège de la nouvelle formation. Et vu qu’il faut qu’elle pèse sur le prochain congrès pour décrocher le PS de son inféodation aux Insoumis…” Une condition, dit-il, pour tester le projet de “confédération”, que certains au PS appellent de leurs voeux entre les deux formations.
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