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Ukraine : l’inquiétude face au renforcement du soutien militaire nord-coréen à la Russie


L’intensification du soutien militaire de la Corée du nord à la Russie concentre toutes les inquiétudes de la communauté internationale, alors que l’Ukraine de Volodymyr Zelensky cherche à obtenir un renforcement de l’aide de ses alliés face à l’avancée des troupes de Vladimir Poutine.

Les services de renseignement sud-coréens ont assuré ce vendredi 18 octobre que la Corée du Nord avait déployé un premier contingent de 1 500 soldats de ses forces spéciales à Vladivostok, dans l’Extrême-orient russe, et en enverrait d’autres prochainement.

Si l’Otan a dit ne pas être en mesure de confirmer “à ce stade” ce déploiement présumé, un haut responsable de la présidence ukrainienne a estimé auprès de l’AFP qu’il montrait une volonté de Moscou de chercher une “guerre plus grande et plus longue” en Ukraine, en essayant “d’y entraîner ses alliés”. “Cela peut compliquer la situation” sur le champ de bataille, a ajouté ce responsable. La Chine, alliée de Pyongyang et de Moscou, a elle réitéré son espoir d’une “désescalade” en Ukraine.

“L’accroissement de la coopération croisée et du soutien militaire de la Corée du Nord à l’effort de guerre russe en Ukraine est très inquiétant”, a déclaré de son côté Christophe Lemoine, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. D’après le Premier ministre britannique Keir Starmer, cela démontrerait surtout “le niveau de désespoir” du côté de Moscou dans sa guerre contre l’Ukraine.

Jusqu’à 12 000 soldats nord-coréens

Selon le Service de renseignement national sud-coréen (NIS), la Corée du Nord a décidé d’envoyer jusqu’à 12 000 soldats pour aider la Russie. Le NIS a diffusé des images satellites détaillées montrant, selon lui, le premier déploiement de ces militaires. Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a convoqué une réunion d’urgence sur la situation sécuritaire vendredi.

Le soutien croissant de Pyongyang à la guerre menée par Moscou en Ukraine, qui va “au-delà du transfert de matériel militaire et se traduit par des déploiements de troupes”, représente “une menace importante pour la sécurité non seulement de notre pays mais aussi de la communauté internationale”, a estimé la présidence sud-coréenne dans un communiqué.

Dans un autre communiqué, le NIS a expliqué avoir “détecté du 8 au 13 (octobre) que la Corée du Nord a transporté ses forces spéciales en Russie dans un navire de transport de la marine russe, confirmant le début de la participation militaire de la Corée du Nord” dans la guerre de la Russie contre l’Ukraine. Toujours selon le NIS, plusieurs navires de débarquement et frégates russes ont déjà achevé le transport du premier contingent de troupes nord-coréennes, qui sont actuellement stationnées dans des bases militaires de l’Extrême-Orient russe. Ces soldats “devraient être déployés sur les lignes de front (du conflit ukrainien) dès qu’ils auront achevé leur entraînement d’acclimatation”, a précisé le renseignement sud-coréen. “Cela semble être une tentative de cacher le fait qu’ils sont des soldats nord-coréens en les faisant passer pour des soldats russes”, a accusé le NIS. D’après la même source, plus de troupes nord-coréennes devraient être envoyées bientôt et le Nord pourrait envoyer un total de 12 000 soldats. “Une seconde opération de transport devrait avoir lieu d’ici peu”, a ajouté le NIS.

13 000 conteneurs d’armes

En visite à Berlin, le président américain Joe Biden a appelé les pays de l’Otan à “maintenir leur soutien” jusqu’à ce que l’Ukraine obtienne “une paix juste et durable”, alors que l’aide occidentale donne des signes de faiblesses et que les Etats-Unis, en cas de victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle de novembre, pourraient revoir radicalement leur politique.

A mesure que les relations entre Pyongyang et Séoul se sont dégradées ces derniers mois, la Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire, s’est encore rapprochée de la Russie, alliée du régime nord-coréen depuis sa création après la Seconde guerre mondiale. La Corée du Sud et les Etats-Unis affirment de longue date que le leader nord-coréen Kim Jong Un envoie en Russie des armes utilisées en Ukraine. Le président russe Vladimir Poutine avait fait une rare visite à Pyongyang en juin, lors de laquelle les deux pays avaient signé un traité de défense mutuelle dont les détails n’ont pas été dévoilés, alimentant les spéculations sur de nouveaux transferts d’armes – qui violent les séries de sanctions prises par l’ONU contre la Russie et la Corée du Nord.

Le NIS a assuré vendredi que la Corée du Nord avait “fourni à la Russie l’équivalent de plus de 13 000 conteneurs de munitions d’artillerie, de missiles, de roquettes anti-chars et d’autres armes létales” depuis août. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait déclaré jeudi disposer d’informations selon lesquelles la Corée du Nord entraînait quelque 10 000 soldats pour soutenir la Russie dans sa campagne militaire contre Kiev. Des médias ukrainiens ont rapporté récemment que six militaires nord-coréens ont été tués lors d’une frappe de missiles ukrainienne sur une zone occupée par la Russie près de Donetsk (est de l’Ukraine) le 3 octobre. Le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Yong-hyun, avait à l’époque jugé ces informations “très probablement” exactes.

Pour Hong Sung-pyo, chercheur à l’Institut coréen des affaires militaires, le Nord considère probablement l’Ukraine “comme un conflit dont il peut tirer des renseignements précieux”, car “l’armée nord-coréenne s’est principalement entraînée de façon isolée”, en utilisant “des armes obsolètes, et manque d’expérience à l’étranger”.




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