“L’une des affaires les plus graves de ces dernières années” en matière d’espionnage. Voilà comment le ministère de la Justice israélien décrit une opération d’espionnage présumée pour le compte de l’Iran. La police israélienne a annoncé ce lundi 21 octobre avoir arrêté sept Israéliens accusés d’espionnage au profit de Téhéran, ayant rassemblé des informations “sensibles” sur des bases militaires et des sites énergétiques. lls ont été arrêtés lors d’une opération conjointe de la police, des services de renseignements intérieurs (Shin Bet) et de l’armée après plus de deux ans d’enquête.
Selon cette enquête, cinq adultes et deux mineurs ont été recrutés par des agents des services de renseignement iraniens et les informations qu’ils ont rassemblées ont “causé des dommages en matière de sécurité”, a indiqué la police dans un communiqué. Les sept suspects, des Juifs israéliens d’origine azérie originaires de Haïfa et de sa banlieue, ont été placés en détention depuis environ 35 jours, précise The Jerusalem Post.
Quelque 600 missions pour l’Iran
“Ce réseau était chargé de recueillir des informations sensibles sur les bases (militaires) des Forces de défense israéliennes et les infrastructures énergétiques”, a précisé la police. Selon les enquêteurs, ce réseau a mené des missions de reconnaissance approfondies sur des bases militaires dans tout le pays en se concentrant sur des sites de l’aviation et de la marine, des ports, des bases du système de défense antimissiles Dôme de fer et des infrastructures énergétiques comme la centrale électrique de Hadera, au nord du pays. Ils auraient également rassemblé des informations sur des ressortissants israéliens.
The Jerusalem Post donne des détails sur les sites notables impliqués dans ces opérations d’espionnage présumé : la base aérienne de Ramat David, la base aérienne de Nevatim, celle de Glilot et la base de la brigade Golani, où quatre soldats ont été tués dans une attaque de drone du Hezbollah la semaine dernière. Au total, les suspects ont accompli quelque 600 missions pour l’Iran, selon la justice israélienne.
Une “atteinte à la sécurité de l’Etat”
“Dans le cadre de l’enquête, de nombreux documents saisis ont été collectés par les membres du réseau et remis aux agents iraniens”, a indiqué une source haut placée du Shin Bet à The Jerusalem Post. Le groupe aurait été dirigé par deux agents des renseignements iraniens, appelés “Alkhan” et “Orkhan”, précise le quotidien israélien. Les suspects “ont reçu de la part de leurs responsables des cartes de sites stratégiques, notamment de la base de la brigade Golani”, a également indiqué le procureur général.
Les membres du réseau étaient conscients que les informations rassemblées “menaçaient la sécurité nationale et pouvaient potentiellement aider les attaques de missiles de l’ennemi”, a souligné la police. Ils devraient être formellement inculpés vendredi 25 octobre, a indiqué dans un communiqué séparé le ministère de la Justice. Les actions des suspects “ont porté atteinte à la sécurité de l’Etat”, a déclaré ce lundi un haut responsable du Shin Bet à The Jerusalem Post.
Appât du gain et paiement en cryptomonnaie
Selon les responsables de la police, les suspects étaient motivés uniquement par le gain financier, recevant des paiements variables en fonction du risque de l’opération. Ils auraient au total reçu plusieurs centaines de milliers de dollars pour ces missions, notamment en cryptomonnaie. Les paiements étaient acheminés par des intermédiaires russes qui se sont rendus en Israël. Les suspects ont “porté atteinte à l’Etat d’Israël et à ses citoyens”, a indiqué la police.
“Ceux qui espionnent pour le compte de l’Iran perdront leur citoyenneté”, a déclaré le ministre de l’Intérieur Moshe Arbel auprès du site israélien Ynet. Comme le relate The Jerusalem Post, le procureur général a souligné que cette affaire s’ajoute à une série d’affaires similaires révélées ces dernières semaines, dont certaines ont conduit à des arrestations et à des inculpations.
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