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Dérapage des finances publiques de la France : l’alerte du FMI


Le Fonds monétaire international (FMI) a alerté, ce mercredi 23 octobre, sur un risque de large dérapage budgétaire de la France sans efforts de consolidation, au moment où l’assemblée nationale examine le projet de loi de finances pour 2025 prévoyant “60 milliards d’euros” d’effort budgétaire.

Après une glissade à 6 % du PIB pour 2024, le déficit public pourrait légèrement redescendre à 5,9 % l’année prochaine, avant de passer à 5,8 % en 2026 et stagner à 5,9 % en 2027, 2028 et 2029, selon un rapport budgétaire de l’institution de Washington publié mercredi. Sans efforts supplémentaires, la dette publique pourrait aussi grimper un peu plus au fil des années et culminer à 124,1 % du PIB en 2029, estime le FMI qui la voit à 112,3 % à la fin de cette année.

La France a vu son déficit public dépasser largement ses prévisions pour 2024, initialement prévu à 4,4 % du PIB mais qui devrait finalement culminer au-dessus de 6 %. Selon le rapport du FMI citant spécifiquement le cas de la France, “dans les économies avancées où la charge fiscale est déjà élevée, les ajustements devraient reposer davantage sur une redéfinition des priorités en matière de dépenses (par exemple, par le biais d’un examen général des dépenses) dans le cadre d’une réduction globale des dépenses publiques”.

Le FMI attend “plus de clarté” du gouvernement

Les estimations sur le déficit et la dette ne tiennent toutefois pas compte des 60 milliards d’euros que le gouvernement veut dégager. “Le gouvernement a présenté des idées, des propositions qui vont dans la bonne direction, mais nous attendons plus de clarté sur les mesures qui seront réellement mises en œuvre en France”, a affirmé Vitor Gaspar, directeur du département des affaires budgétaires auprès de l’institution de Washington, lors d’une conférence de presse.

“La France fait partie des pays dont la dette a considérablement augmenté par rapport au niveau pré-pandémie et, en l’état actuel, nos projections anticipent une hausse d’environ deux points de pourcentage par an”, a-t-il ajouté.

“Il est normal et souhaitable qu’il y ait une consolidation des comptes publics en France”, a souligné auprès de l’AFP le chef économiste du FMI Pierre-Olivier Gourinchas mardi, “pour montrer que, de manière décisive, la trajectoire des finances publiques va revenir vers un sentier soutenable”. Un point qu’a appuyé Vitor Gaspar mercredi, qui estime nécessaire de “montrer que la France garde sa dette sous contrôle, de manière crédible, et dans le cadre européen”.




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