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Maroc – Algérie : pourquoi le projet de l’ONU sur le Sahara occidental ne convainc personne


Évoquée par Staffan de Mistura, envoyé des Nations unies chargé de la question du Sahara occidental, l’éventualité d’une partition de ce territoire africain dont le statut postcolonial n’est toujours pas réglé, a été rejetée par les indépendantistes du Front Polisario, soutenu par l’Algérie, et par le Maroc.

“Inacceptable” pour le Maroc

L’envoyé de l’ONU a déclaré lors d’un Conseil des Nations unies qui s’est tenu à huis clos mercredi 16 octobre, selon l’Agence France Presse (AFP), avoir “en toute discrétion, repris et réactivé avec toutes les parties concernées le concept de partition du territoire”. Ce concept de partition du territoire avait déjà été mis sur la table par son prédécesseur en 2002. Concrètement, il propose de “permettre la création d’un Etat indépendant dans la partie sud et, d’une autre part, l’intégration du reste du territoire au sein du Maroc, dont la souveraineté sur celui-ci serait reconnue internationalement”. Le 18 octobre, Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général, Antonio Guterres, a toutefois tenu à nuancer devant la presse qu’il ne s’agissait pas d’une “soumission d’une proposition”, mais que Staffan de Mistura ne faisait qu’informer le Conseil de son travail.

Lors d’un point presse ce lundi 21 octobre, le ministre des affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, a réagi à cette éventualité de partage territorial, la qualifiant d’inacceptable”. Il s’agit selon lui d’une “fausse nouveauté” qui ne sera pas écoutée car elle “entre en conflit avec la position de principe du royaume et de tous les Marocains, que le Sahara est marocain et fait partie intégrante du sol marocain”, selon des propos rapportés par le média Jeune Afrique. “Le Maroc ne négocie pas son Sahara, ne négocie pas sa souveraineté sur le Sahara et ne négocie pas son unité nationale”, a-t-il fait savoir.

Le Front Polisario réclame toujours l’autodétermination

Dans un communiqué officiel de son secrétariat national, également cité par Jeune Afrique, le Front Polisario a de son côté assuré opposer un “ferme rejet total et catégorique de la partie sahraouie de toute’proposition’ou’initiative’, qui ne garantirait pas l’autodétermination du peuple sahraoui”.

Le Sahara occidental, ex-colonie espagnole, est considéré comme un “territoire non autonome” par l’ONU, dont le Maroc contrôle aujourd’hui 80 %. Le royaume est en conflit depuis 1975 avec le Front Polisario, des indépendantistes sahraouis, soutenu par l’Algérie. Il propose depuis 2007 un plan d’autonomie, mais sous sa souveraineté. Le Front Polisario, lui, souhaite un référendum d’autodétermination, prévu lors de la signature en 1991 d’un cessez-le-feu, “une possibilité que tout le monde considère comme morte”, d’après le quotidien espagnol El Pais, alors même qu’elle a donné son nom à la Minurso, la mission de l’ONU créée à cette occasion, “acronyme de Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental”.

Des “progrès difficiles” selon Antonio Guterres

Ces dernières années, plusieurs Etats de l’ONU ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental. Les Etats-Unis, avec la reconnaissance par Donald Trump en 2020, mais aussi Israël en 2023 ou encore, plus récemment, la France par la voix d’Emmanuel Macron le 30 juillet dernier dans une lettre adressée au roi du Maroc, Mohammed VI, une déclaration jugée “inopportune” par l’Algérie.

Une résolution adoptée par la 4e commission de l’Assemblée générale de l’ONU, qui s’est tenue à New York du 3 au 17 octobre, appuie le processus de négociation et se félicite “des efforts déployés par le secrétaire général et son envoyé personnel pour trouver au différend une solution politique qui soit mutuellement acceptable et assure l’autodétermination du peuple du Sahara occidental”. Dans son rapport annuel sur la question publié la semaine dernière, Antonio Guterres a estimé que “les progrès dans le processus politique sont restés difficiles” et que la situation était devenue “plus urgente que jamais”. Il demande de “parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental”. La Minurso devrait être renouvelée à la fin du mois jusqu’au 31 octobre 2025.




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