* . * . * .

Guerre en Ukraine : ce que l’on sait de la présence de soldats nord-coréens sur le front russe


Des milliers de soldats nord-coréens ont pénétré sur le territoire russe ces dernières semaines pour aider Vladimir Poutine à poursuivre son projet de conquête de l’Ukraine. D’après des informations rassemblées par les Etats-Unis, l’Otan et les renseignements sud-coréens des soldats d’élite auraient quitté le territoire nord-coréen début octobre pour se rendre à Vladivostok, avant d’être rejoints par 3 000 Nord-Coréens, aperçus en train de s’entraîner dans quelques bases militaires de l’Extrême-Orient russe et vêtus d’uniformes russes. 12 000 autres hommes sont attendus pour leur prêter main forte. Explications.

Les députés russes ont voté ce jeudi 24 octobre la ratification d’un traité entre Moscou et Pyongyang prévoyant notamment “une aide militaire immédiate” en cas d’agression armée de pays tiers. “Les premières unités de l’armée de la Corée du Nord, qui ont été formées sur des terrains d’entraînement de l’est de la Russie, sont déjà arrivées dans la zone de combat” entre l’Ukraine et la Russie, ont indiqué les services ukrainiens de renseignement militaire dans un communiqué. Mercredi, leur présence a été détectée dans la région de Koursk. L’Ukraine a appelé mercredi à la reddition des combattants nord-coréens qui seraient déjà sur son territoire.

Des “soldats-mercenaires”

La signature de ce traité peut s’expliquer par le manque de personnel sur le front dont souffre la Russie. Des Nord-Coréens vont ainsi prendre en charge des fonctions à l’arrière du front, afin de libérer des soldats russes, jusqu’ici en charge de la logistique de la guerre. Pour Moscou, ce déploiement pourrait aussi constituer un test, après plus de deux ans et demi de guerre, afin de “jauger la réaction de l’Otan ou de la communauté internationale” à l’implication de nouveaux acteurs, estime Lee Dong-gyu, chercheur à l’institut Asan, basé à Séoul.

Les raisons de la présence de ces soldats sur le territoire russe pourraient aussi être financières : chaque soldat sera payé environ 2 000 dollars (environ 1 800 euros) par mois, soit l’équivalent d’un an de salaire en Corée du Nord. La Russie recrute actuellement des interprètes pour former ces “soldats-mercenaires” au maniement de drones et autres équipements high-tech utilisés pour mener la guerre en Ukraine, d’après des informations des services de renseignements sud-coréens.

Escalade du conflit

Cet envoi de troupes pourrait avoir des conséquences géopolitiques importantes : alors que les relations entre Pyongyang et Séoul sont au plus bas depuis des décennies, les autorités sud-coréennes ont réagi avec force et prévenu qu’elles ne resteraient pas “les bras croisés” face à cet envoi de troupes. La Corée du Sud, qui est un exportateur majeur d’armements, suit traditionnellement une politique qui consiste à ne pas fournir d’armes vers des zones de conflit actifs. Si la Corée du Nord venait à s’engager frontalement dans le conflit russo-ukrainien, le pays pourrait décider de changer de doctrine : “Nous pourrions revoir cette question avec plus de souplesse en fonction des actions des forces nord-coréennes”, a déclaré le président Yoon Suk Yeol. La Corée du Sud pourrait ainsi, en fonction des événements, s’engager à soutenir militairement l’Ukraine, par exemple avec des armes défensives.

Les Etats-Unis ont estimé que la possibilité que des soldats issus de Corée du Nord s’engagent en Ukraine était une “possibilité très inquiétante”. Si ces soldats ont bel et bien prévu de combattre sur le front ukrainien, alors ils pourraient devenir des “cibles militaires légitimes”. De son côté, la Corée du Nord a nié fournir à la Russie des forces pour son offensive en Ukraine, un représentant de Pyongyang à l’ONU et évoqué une “rumeur sans fondement”.




Source
Exit mobile version

.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . %%%. . . * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - . . . . .