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Guerre en Ukraine : ce que le chef de l’ONU a dit à Vladimir Poutine


Ils ne s’étaient pas rencontrés depuis plus de deux ans : ce jeudi 24 octobre, le secrétaire général de l’ONU s’est entretenu avec Vladimir Poutine à l’occasion du sommet des Brics à Kazan, en Russie. Lors de leur entretien, Antonio Guterres “a répété sa position selon laquelle l’invasion russe de l’Ukraine était en violation de la Charte des Nations unies et du droit international”, selon un communiqué du bureau du porte-parole du secrétaire général diffusé à New York.

Comme il l’avait fait devant les participants au sommet, le chef de l’ONU a également redit son soutien à une “paix juste” en accord avec la charte et le droit international. “Le secrétaire général a dit que nous devrions tous vivre comme une grande famille”, “malheureusement, dans les familles, il y a souvent des disputes, des scandales, des litiges de propriété, et parfois il y a même des bagarres”, avait déclaré Vladimir Poutine un peu plus tôt, lors de sa conférence de presse de clôture du sommet.

Antonio Guterres a d’autre part souligné au président russe son attachement à “la liberté de navigation en mer Noire”, capitale pour l’Ukraine et la sécurité alimentaire et énergétique mondiale. “Il soutient totalement la poursuite des négociations à cet égard”, a ajouté le communiqué, saluant notamment les efforts de la Turquie sur ce dossier.

La mer Noire est une voie commerciale cruciale pour l’Ukraine, un des plus gros producteurs et exportateurs de céréales du monde, mais elle est devenue un champ de bataille depuis le début de l’invasion russe en février 2022. Après le retrait de la Russie en juillet 2023 de l’accord céréalier négocié sous l’égide de la Turquie et de l’ONU à l’été 2022, l’Ukraine a mis en place un couloir en mer Noire pour exporter ses produits agricoles, surtout les céréales, malgré les menaces de Moscou de tirs sur les bateaux naviguant dans la zone.

“Mauvais choix”

Antonio Guterres et Vladimir Poutine ont d’autre part discuté de la situation au Proche-Orient, en particulier “l’absolue nécessité d’un cessez-le-feu à Gaza et au Liban, ainsi que le besoin d’éviter une nouvelle escalade régionale”, a précisé le communiqué.

Le secrétaire général de l’ONU, qui s’est présenté en médiateur disponible, a régulièrement souligné que l’annexion de territoires ukrainiens n’avait “pas de place dans le monde moderne”. “La guerre en Ukraine demeure une plaie ouverte au cœur de l’Europe”, a-t-il encore dit en février. Mais son entretien avec le président russe lui vaut de nombreuses critiques. Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a ainsi estimé lundi soir qu’Antonio Guterres avait fait “le mauvais choix” en acceptant de se rendre à Kazan. “Cela ne fait que nuire à la réputation de l’ONU”, a critiqué le ministère sur X.

En amont de cette rencontre, l’opposante russe en exil Ioulia Navalnaïa, veuve d’Alexeï Navalny, a quant à elle déploré jeudi qu’Antonio Guterres ait serré la main du président russe Vladimir Poutine, un “meurtrier”. “C’est la troisième année de la guerre, et le secrétaire général des Nations unies serre la main d’un meurtrier”, a-t-elle taclé dans un message posté sur X.




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