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Donald au McDrive, Harris rejoue la carte du “fasciste”, les machines à voter encore ciblées


J-9 avant le grand jour de l’élection présidentielle américaine. Kamala Harris et Donald Trump jettent leurs dernières forces dans ces derniers jours de campagne, multipliant chacun les événements grandiloquents et les déclarations chocs.

Donald Trump va tenter de remplir le légendaire Madison Square Garden de New York ce dimanche, alors que son réquisitoire contre Kamala Harris – une “droguée”, une “idiote” qui devrait “passer un test cognitif”, ou encore une “vice-présidente de merde” – s’avère toujours plus violent. De son côté, la candidate démocrate n’a pas hésité à qualifier son rival de “fasciste” cette semaine, tout en faisant le plein de stars à ses meetings cette semaine, de Bruce Springsteen à Beyoncé en passant par Eminem. Suffisant pour faire basculer l’élection dans un camp ou l’autre ? Une question à laquelle les sondages, toujours aussi serrés, sont jusqu’ici bien incapables de répondre.

L’accusation de la semaine : Harris traite Trump de “fasciste”

“Pensez-vous que Donald Trump est un fasciste ?” Lorsqu’un journaliste de CNN pose cette question à Kamala Harris jeudi 24 octobre, la candidate démocrate n’a pas hésité longtemps. “Oui, je le pense”, lui rétorque-t-elle alors.

Elle n’est pas la première à avoir utilisé ce terme à l’encontre de l’ex-président. Il vient d’ailleurs même de l’ancien directeur de cabinet de Donald Trump de 2017 à 2019, John Kelly, qui a affirmé que le candidat républicain avait le profil d’un “fasciste qui pourrait gouverner comme un dictateur s’il était élu”. Assurant par ailleurs que celui-ci aurait… encensé Hitler en privé lors de son premier mandat – des propos démentis par l’actuel porte-parole de Donald Trump. Mais si Kamala Harris semble jouer son va-tout, ces propos très forts pourraient bien lui revenir en pleine figure.

L’engagement de la semaine : le couple Obama se jette à corps perdu dans la bataille

On pourrait presque en venir à se demander qui est vraiment le candidat du camp démocrate. Ce jeudi, c’est tout d’abord Barack Obama qui s’est de nouveau affiché en meeting aux côtés de Kamala Harris en Géorgie, notamment dans l’optique de mobiliser un électorat afro-américain au vote très incertain.

Et ce samedi, c’était Michelle Obama qui était en meeting avec la candidate démocrate, pour sa deuxième grande apparition de la campagne après son passage très remarqué à la convention démocrate en août dernier. L’ex-première dame américaine, toujours l’une des personnalités les plus populaires outre-Atlantique, a assuré que Kamala Harris serait une “extraordinaire présidente”, en s’impliquant notamment sur un registre féministe. “Nous devons faire entendre nos voix pour faire comprendre ce qui est en jeu aux hommes que nous aimons. Nos vies valent mieux que leur colère et leur déception, et nous ne sommes pas que des machines à faire des bébés”, a-t-elle lancé.

L’image de la semaine : Donald Trump à la friteuse chez McDonald’s

C’est une mise en scène comme les Etats-Unis en raffolent. Donald Trump dans un McDonald’s, dans l’Etat de Pennsylvanie, qui enfile le tablier, égoutte et sale les frites, les met en sachet, et vient les distribuer à des clients en voiture – évidemment sélectionnés pour l’occasion par le camp républicain.

Une opération de communication rondement menée, qui visait directement Kamala Harris. La candidate démocrate a en effet plusieurs fois mis en avant son job d’été dans le fast-food américain pour témoigner de sa proximité avec la classe moyenne américaine. “J’ai désormais travaillé 15 minutes de plus que Kamala, elle n’a jamais travaillé ici”, a d’ailleurs assené Donald Trump à peine arrivé dans le restaurant.

Si le groupe McDonald’s a envoyé un communiqué en interne affirmant que le siège de l’entreprise n’était pas au courant de cette opération de communication et rappelant ne soutenir aucun des deux candidats, difficile de les imaginer si malheureux d’avoir été l’espace de quelques jours au centre de l’attention.

Les excuses de la semaine : Joe Biden au chevet de la population amérindienne

“Un péché qui entache notre âme”. Le président américain Joe Biden a présenté ce vendredi des excuses historiques aux peuples amérindiens, “l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de notre pays”, évoquant notamment les enfants arrachés à leur famille durant plus d’un siècle par l’Etat pour les placer dans des pensionnats où ils étaient maltraités dans un but d’assimilation forcée.

Si ces excuses ne sont pas forcément insincères, il est aussi difficile de ne pas les voir à travers au prisme du scrutin présidentiel à venir. L’Arizona, l’un des Etats clés de cette élection et que Joe Biden avait remporté de justesse en 2020, devrait encore se jouer à une poignée de voix. Or il s’agit aussi de l’Etat à la plus forte proportion amérindienne dans le pays, et pour qui ces déclarations pourraient avoir une importance le 5 novembre.

La bromance de la semaine : entre Viktor Orban et Donald Trump, l’amour ouf

Un pays 10 fois plus petit en superficie, 34 fois moins peuplé, et au PIB plus de 200 fois inférieur. Et pourtant, la Hongrie de Viktor Orban se révèle être un véritable modèle pour l’Amérique rêvée de Donald Trump. Le candidat républicain n’est jamais avare en compliments envers le Premier ministre hongrois, qu’il avait reçu à de multiples reprises à la Maison-Blanche lorsqu’il était président, mais aussi dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride. Les deux hommes n’ont cessé de se rapprocher sur fond d’hostilité aux migrants, d’exaltation des valeurs traditionnelles, de haine envers les progressistes et de lutte anti-“wokisme”. Depuis 2020, leurs réseaux coopèrent activement et se nourrissent mutuellement d’idéologie illibérale.

La fake news de la semaine : déjà le retour des accusations de fraude électorale

Il n’en fallait pas plus pour alimenter tous les fantasmes. Dans le comté de Whitfield, une électrice qui utilisait une machine à voter avec un écran tactile a sélectionné par erreur le nom d’un candidat qu’elle ne souhaitait pas élire. Si l’incident a été évité – l’électrice a pu instantanément corriger son erreur et voter pour le bon candidat -, l’affaire a pris d’énormes proportions sur les réseaux sociaux. Avec de premières accusations de fraude électorale massive de la part des militants trumpistes, qui rappellent déjà évidemment la campagne de 2020.

De façon générale, cette campagne américaine est encore marquée par une nouvelle prépondérance de fake news et de fausses informations. Avec de nombreuses fake news également venues tout droit… de Russie, qui n’hésite pas à utiliser l’intelligence artificielle pour démultiplier sa force de frappe en ligne.

La vidéo de la semaine : le risque d’un nouvel assaut du Capitole ?

C’était il y a quatre ans. En 2020, Donald Trump avait refusé de reconnaître les résultats de l’élection présidentielle, “truquée” selon lui, et avait appelé ses partisans à protester contre le dépouillement du collège électoral, le 6 janvier 2021 au Congrès. Le résultat est encore dans toutes les mémoires : des milliers de partisans pro-Trump prennent d’assaut le Capitole.

Le 5 novembre prochain, les Etats-Unis connaîtront le nom de leur nouveau président : Kamala Harris ou Donald Trump. Mais ce dernier n’a pas oublié l’épisode de 2020 et laisse encore planer le doute sur son intention de reconnaître ou non la légitimité du scrutin. De quoi faire craindre le scénario du pire.




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