Le 5 novembre prochain pourrait bien être l’élection présidentielle la plus serrée de l’histoire américaine. A une semaine jour pour jour de la date fatidique, aucun vainqueur ne semble se dessiner dans les sondages. Au contraire, selon l’agrégateur des intentions de vote, FiveThirtyEight, la course à la Maison-Blanche deviendrait même de plus en plus serrée. Au 29 octobre, la candidate démocrate Kamala Harris figure en tête des sondages, avec un timide score de 48,1 % contre 46,7 % pour son rival républicain. La semaine passée, l’actuelle vice-présidente des Etats-Unis bénéficiait de 48,2 % de soutien, tandis que Donald Trump était légèrement distancé avec 46,4 %.
La démocrate disposait pourtant d’une avance décisive jusqu’au débat du 10 septembre opposant les deux candidats, avant que celle-ci ne commence à s’effriter à la mi-octobre. Aujourd’hui, Kamala Harris concède sa plus faible avance depuis mi-août. Selon un sondage du New York Times, Donald Trump serait même monté à 48 % dans les intentions de vote, contre 49 % pour la démocrate.
Une marge d’erreur
Alors que les sondages nationaux tendent à s’équilibrer, ceux des Etats clés pourraient bien ajouter une dose d’incertitude. D’après FiveThirtEight, la vice-présidente serait en tête dans le Michigan avec une avance de 0,7 point. Le Wisconsin, le Nevada et la Pennsylvanie seraient, quant à eux, le théâtre d’un véritable coude-à-coude entre les candidats, les plaçant à égalité dans les sondages. Enfin, le milliardaire serait toujours désigné 47e président des Etats-Unis en Arizona avec 1,8 point de plus que sa rivale, en Géorgie avec 1,5 point, ainsi qu’en Caroline du Nord avec 1,2 point. Une avance confortable dans ces trois Etats susceptibles de décider de la présidence, mais insuffisante au vu de l’inexorable marge d’erreur des sondages.
Selon le New York Times, entre 1988 et 2020, l’ultime estimation des sondages nationaux se trompait de 2,3 points en moyenne. Une marge d’erreur qui pourrait faire basculer le courant de l’élection présidentielle 2024. D’autant plus qu’en 2016 et 2020, la quasi-totalité des moyennes des sondages réalisés au niveau de chaque Etat avait sous-estimé le soutien des électeurs apporté à Donald Trump.
Selon le rapport d’une organisation professionnelle d’instituts de sondage, mis en lumière par le New York Times, la principale cause de ces marges d’erreur serait l’absence de prise en compte du niveau de formation des électeurs. En 2016, les sondages ont surreprésenté les électeurs ayant effectué des études supérieures et sous-estimé ceux n’ayant pas atteint ce niveau de diplôme. Mais en 2016, à l’instar des années qui ont suivi, les électeurs sans diplôme universitaire faisaient partie des principaux soutiens des républicains, et plus particulièrement, de Donald Trump. Seulement, depuis, des analyses ont permis de montrer que les marges d’erreur jouent aussi bien en faveur des républicains que des démocrates, compliquant davantage les prévisions.
De précieuses voix
Pour l’emporter, les candidats n’ont aucune autre solution : ils doivent établir une avance confortable dans les sondages. En commençant par gagner le soutien des électeurs afro-américains et hispaniques, des minorités ethniques précieuses pour s’emparer du Bureau ovale. Le 5 novembre prochain, près de 36 millions d’électeurs latino-américains devraient se rendre aux urnes. Une communauté de plus en plus séduite par le camp républicain. Selon le New York Times, 37 % des hispaniques auraient l’intention de voter pour Donald Trump le mois prochain, contre 28 % en 2016. A l’inverse, 56 % de la minorité ethnique serait décidée à soutenir les démocrates cette année, contre 68 % en 2016.
Même constat du côté des électeurs noirs. 7 % d’entre eux votaient républicain en 2016 contre 15 % à l’heure actuelle, et 92 % votaient démocrate en 2016 contre 78 % en 2024. Et ce, malgré l’accumulation de remarques racistes prononcées par le camp républicain. Le 27 octobre, lors du meeting de clôture de Donald Trump au Madison Square Garden à New York, l’humoriste Tony Hinchcliffe a comparé le territoire américain Porto Rico, à “une île flottante d’ordures au milieu de l’océan”. L’un des conseillers de Donald Trump, Stephen Miller, a, quant à lui, clamé que “l’Amérique [était] pour les Américains et les Américains seulement”. Des sorties racistes qui pourraient peut-être coûter cher au candidat républicain.
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