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Trente euros contre un vote ? En Moldavie et en Géorgie, le prix de la démocratie et de notre passivité


Il y a quelque chose de dérangeant à voir, d’un côté, ces dizaines de milliers de Géorgiens dénoncer ce 29 octobre sur l’avenue Roustavéli, à Tbilissi, des élections législatives “volées” et, de l’autre, d’entendre les molles protestations des Occidentaux, tout juste capables d’exprimer leurs inquiétudes et d’appeler à recompter les voix. Quelque chose d’indécent, aussi, à voir l’illibéral Viktor Orban, parti en Géorgie soutenir le gouvernement prorusse, alors même que le dirigeant hongrois préside le Conseil de l’Union européenne – cette même UE que les Géorgiens rêvent d’intégrer.

Oui, la Russie a certainement eu recours à des méthodes de fraudes “sophistiquées”, comme l’affirme la présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili. Oui, elle a su effrayer la population en brandissant le spectre d’une intervention militaire, alors que les Occidentaux ont les yeux rivés sur l’Ukraine et le Proche-Orient. Mais un jour, il faudra se poser la question : qu’avons-nous fait pour assurer un avenir européen à cette ex-république soviétique ? Pourquoi l’oligarque au pouvoir Bidzina Ivanichvili, qui a violemment réprimé des manifestations contre une loi sur les ONG en mai dernier, ne fait-il toujours pas l’objet de sanctions ?

Au Kremlin, un homme se frotte les mains : le “domino géorgien” est en train de tomber dans son escarcelle. Dimanche 3 novembre, un autre pourrait suivre. En Moldavie a lieu le second tour de l’élection présidentielle. Des fraudes massives vont, on le sait déjà, favoriser le candidat prorusse, en toute impunité. A Chisinau, un vote s’achète à partir de 30 euros. Le prix de la démocratie. Le prix de notre passivité.




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