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Espagne : pourquoi les inondations ont-elles été si meurtrières ?


Localiser d’éventuels survivants. Désobstruer les zones sinistrées. Telles sont les missions des milliers de pompiers, secouristes et forces de l’ordre en ce jeudi 31 octobre, premier jour de deuil national décrété par le gouvernement espagnol. Mardi et mercredi, l’Espagne a été le théâtre d’inondations meurtrières. Une gravité sans égale dans le pays depuis les inondations d’octobre 1973, qui avaient fait 300 morts.

Selon le dernier bilan établi mercredi soir, 95 personnes ont péri dans le sud-est du pays, dont 92 dans la seule région de Valence. Dans le village de Chiva, dans l’arrière-pays de Valence, près de 491 litres d’eau par m2 sont tombés en huit heures, soit l’équivalent d’une année de précipitations. Un bilan dramatique qui a soulevé une interrogation majeure : comment expliquer un tel nombre de victimes ?

Une alerte tardive ?

Première piste étudiée : le retard du gouvernement régional à alerter la population. Il est 07h31 ce mardi 29 octobre lorsque l’Agence de l’Etat de Météorologie (Aemet) émet une alerte rouge pour la région de Valence. “Grande prudence ! Le danger est extrême”, annonce l’agence. Le signal semble ne laisser aucun doute : de violentes inondations sont attendues. Mais ce n’est qu’à 17 heures, alors que la situation s’est dégradée au fil de la journée, que le Centre de coordination opérationnelle intégrée (Cecopi), chargé de coordonner l’action des organismes de secours en cas d’urgence, se met en place à Valence.

Le gouvernement finira par envoyer un message d’alerte aux habitants de la “terreta” peu après 20 heures via le service de Protection civile, leur demandant de ne pas sortir de chez eux. Soit près de 13 heures après la première alerte. Selon le quotidien espagnol El País, le SMS aurait même été envoyé après 21 heures dans certains villages, qui figurent actuellement parmi les plus dévastés par les eaux.

Ces heures perdues, cruciales pour la sécurité de la population, font actuellement l’objet de spéculations. Les autorités ont-elles mis trop de temps à réagir ? Des victimes auraient-elles pu être évitées sans un tel retard dans la diffusion de l’alerte ? Des milliers de personnes ont été emportées par les flots après s’être retrouvées bloquées sur les routes, parce qu’elles étaient d’abord restées sur leur lieu de travail, ou parce qu’elles étaient sorties de chez elles dans l’après-midi. Interrogé sur la question, le ministre de la politique territoriale Angel Víctor Torres n’a pas souhaité s’étendre, rappelant simplement l’heure de l’alerte de l’Aemet et celle de l’envoi du message de la Protection civile.

L’impact du réchauffement climatique

Une chose est certaine : le gouvernement n’aurait pas pu éviter ces inondations. Si ces catastrophes naturelles arrivent fréquemment dans la région de Valence, celles-ci ont probablement été amplifiées par le réchauffement climatique. “Nous vivons sur une planète plus chaude [qu’autrefois], avec une atmosphère qui retient davantage d’énergie”, a souligné l’Aemet sur X. “Les régimes de précipitations évoluent […] Il peut pleuvoir le même volume annuel, voire un peu plus, mais de manière différente, en moins de jours de précipitations”.

Pour l’heure, s’il est impossible de connaître le véritable rôle joué par le réchauffement climatique dans ces inondations, l’Union européenne œuvre déjà sur les façons de s’en prémunir. “En quelques mois seulement, des inondations ont touché l’Europe centrale et orientale, l’Italie et maintenant l’Espagne. C’est la réalité dramatique du changement climatique et nous devons nous préparer à y faire face dans toute notre Union et avec tous les outils à notre disposition”, a réagi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Ce jeudi, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a appelé les habitants de la région de Valence à “rester chez eux”, le risque n’étant pas encore écarté. “S’il vous plaît, restez chez vous […] écoutez les appels des secours d’urgence”, a-t-il déclaré. Une nouvelle alerte rouge a été émise pour la province de Castellón, au nord de Valence. De quoi faire craindre de nouvelles victimes, alors même que le bilan des inondations de mardi et mercredi n’est pas définitif.




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