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Kamala Harris : ses cinq mesures phares pour battre Donald Trump


Lorsque Joe Biden a annoncé son retrait de la campagne pour l’élection présidentielle le 21 juillet dernier, il laissait un camp démocrate apathique et déconfit face au scrutin présidentiel qui arrivait moins de quatre mois après. Mais, investie presque dans la foulée et sans aucune contestation en interne, sa vice-présidente Kamala Harris aura su en quelques semaines renverser la tendance, avec un net gain de popularité dans les sondages et le retour de l’optimisme dans son camp.

Pourtant, la “Kamalamania” semble s’être quelque peu enlisée ces dernières semaines, laissant place à un scrutin qui s’annonce une nouvelle fois extrêmement serré. Pour tenter de remporter la course à la Maison-Blanche, Kamala Harris a volontairement maintenu le flou sur une grande partie de son programme, à l’exception de quelques propositions phares. Retour sur cinq mesures clés voulues par la démocrate.

Pour contrer l’inflation, relancer la consommation

Kamala Harris l’assure : elle est la candidate des classes moyennes. Sa promesse est celle de créer une “économie des possibles”, comme elle l’a répété durant sa campagne. Pour cela, elle compte notamment relancer la consommation et stimuler la demande, que ce soit par le biais d’un crédit d’impôt à la naissance, ou encore des aides à l’accession à la propriété immobilière ou à la création d’entreprise.

Pour lutter contre l’inflation, la candidate démocrate veut également lutter contre les pratiques “anticompétitives” de certaines entreprises, accusées de monter les prix pour augmenter leurs marges, sans pour autant détailler sa méthode. Elle promet encore un “système fiscal plus équitable”, en augmentant les taxes sur les grandes entreprises et sur les personnes les plus riches, afin de permettre une meilleure redistribution envers les ménages les plus précaires.

Le droit à l’avortement au cœur de la campagne

C’est peut-être le sujet sur lequel Kamala Harris a le plus axé sa campagne : la défense du droit à l’avortement. Lorsque la Cour suprême américaine, à majorité conservatrice, a mis fin en 2022 à la garantie constitutionnelle du droit à l’IVG, laissant la liberté à chaque Etat de légiférer sur le sujet, Kamala Harris était l’une des plus investies dans le camp démocrate pour dénoncer ce revirement.

La candidate souhaite notamment faire voter une loi fédérale qui reprendrait les dispositions de ce désormais fameux arrêt Roe vs Wade, et garantirait de nouveau cette liberté. Et ce, afin de garantir la liberté pour les femmes de “prendre les décisions concernant leur propre corps”, a-t-elle affirmé. Un angle d’attaque choisi face aux tâtonnements de Donald Trump sur le sujet, dans une élection qui s’annonce peut-être plus genrée que jamais.

Sur le climat, une volte-face partielle

L’aspect environnemental est particulièrement symbolique des trois mois de campagne express que vient de mener Kamala Harris pour tenter de renverser la dynamique de Donald Trump. Si la candidate démocrate a assuré vouloir faire progresser “la justice environnementale”, et a défendu lors de la convention démocrate “le droit de respirer un air propre, de boire une eau propre et de vivre sans la pollution qui nourrit la crise climatique”, l’aspect climatique est loin d’être au cœur de son programme. De quoi être interprété par certains comme une volonté de mener une campagne la moins clivante et la plus au centre possible, contrastant avec la radicalité de son rival.

Un exemple est particulièrement criant : son revirement sur la fracturation hydraulique, une méthode d’extraction d’hydrocarbures dénoncée par les défenseurs de l’environnement car jugée très polluante. Alors qu’elle appelait à interdire cette pratique lors de sa campagne aux primaires démocrates en 2019, Kamala Harris la défend désormais, ne la jugeant plus incompatible avec les objectifs climatiques, au grand dam de certains. Durant son débat face à Donald Trump, elle s’est également enorgueilli du fait que les Etats-Unis aient “connu la plus forte augmentation de la production nationale de pétrole de l’histoire” durant les quatre dernières années. La candidate démocrate appelle cependant à poursuivre les investissements massifs pour la décarbonation de l’économie américaine lancés durant la présidence de Joe Biden.

La défense du port d’armes

C’est un sujet toujours hautement sensible aux Etats-Unis, où près d’un tiers des adultes et 40 % des foyers américains possèdent au moins une arme à feu. Kamala Harris a promis durant sa campagne de mieux réguler la circulation d’armes, en bannissant notamment la vente de fusils d’assaut à grande capacité – autrement dit, des armes de guerre, à l’image de celle utilisée lors de la tentative d’assassinat contre Donald Trump. Mais aussi en systématisant la vérification des antécédents judiciaires et psychiatriques des acquéreurs d’armes.

Mais, d’une façon similaire à ses propositions sur le climat, Kamala Harris est loin de vouloir faire la guerre au second amendement américain, en dépit des accusations de Donald Trump qui affirme que celle-ci veut “saisir” les armes des citoyens américains. La candidate démocrate a d’ailleurs mis en avant un aspect de sa vie qu’elle n’avait jamais vraiment évoqué jusqu’ici : oui, elle possède elle-même une arme chez elle. Et si quelqu’un entrait par effraction chez elle, “il se fera tirer dessus”, avait-elle affirmé sur le plateau de la présentatrice star Oprah Winfrey. Une manière de donner des gages sur le sujet. Peut-être trop ?

A l’international, une continuité, mais…

Sur le volet international, Kamala Harris semble aller dans la continuité du mandat de Joe Biden. Au Proche-Orient, la candidate démocrate entend maintenir son soutien à Israël. Elle a promis qu’elle veillerait “toujours à ce qu’Israël dispose de ce dont il a besoin pour se défendre”, assurant qu’elle ne comptait pas suspendre la livraison d’armes des Etats-Unis à l’Etat hébreu. Comme Joe Biden, la candidate démocrate insiste par ailleurs pour un cessez-le-feu à Gaza, malgré l’incapacité de l’actuel président américain à y parvenir jusqu’ici.

Sur le continent européen, Kamala Harris a assuré elle se tiendrait “fermement aux côtés de l’Ukraine et (des) alliés de l’Otan” et ne ferait pas “ami-ami avec les dictateurs”. De quoi laisser présager d’une certaine continuité du soutien militaire et économique des Etats-Unis envers Kiev. Même si rien ne présage que tout continuera comme avant, même en cas d’élection de l’actuelle vice-présidente à la tête du pays. “Kamala Harris, comme Obama, est représentative d’une élite américaine qui n’est pas le produit de la guerre froide, et n’a pas des liens intimes, culturels avec l’Europe, contrairement à Joe Biden”, expliquait ainsi l’ancien diplomate Jérémie Gallon auprès de L’Express. “Les Européens feraient toutefois une grosse erreur s’ils se disaient qu’avec Harris, tout continuera comme avant. Ils doivent au contraire se mettre en ordre de marche pour faire évoluer cette relation”. Réponse le 5 novembre prochain.




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