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Présidentielle américaine : les méthodes de Moscou pour perturber la campagne


“La Russie est la menace la plus active” dans les États pivots, où va se jouer l’élection américaine du mardi 5 novembre. Des services de renseignement américains ont accusé lundi Moscou d’être “activement” impliqué dans des opérations de désinformation dans ces localités. Ces sept Etats dits clés (Arizona, Nevada, Géorgie, Caroline du Nord, Pennsylvanie, Michigan et Wisconsin), car ils peuvent basculer d’un côté politique comme de l’autre, sont déjà la cible d’allégations par des républicains de “triches” et de “fraudes” qui seraient menées par des démocrates. Pour rappel, Donald Trump refuse toujours de reconnaître sa défaite à l’élection de 2020, répétant régulièrement qu’elle a été “volée” par le président Joe Biden.

La crainte des services américains est que ces tentatives de désinformation n’incitent à la violence, “y compris contre des responsables électoraux”, s’alarment dans un communiqué commun la police fédérale (FBI), le bureau de la directrice du renseignement national (ODNI) et l’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA). Selon l’ODNI, une vidéo a par exemple récemment circulé sur les réseaux sociaux avec une interview d’une personne affirmant qu’une fraude avec des faux bulletins et des altérations de listes électorales devait favoriser Kamala Harris en Arizona.

Rémunération d’influenceurs

Le secrétaire d’Etat de l’Arizona, Adrian Fontes, a qualifié cette vidéo de “complètement bidon” et son Etat, considéré comme un bastion du complotisme électoral, a pris des mesures pour protéger ses agents électoraux et les opérations de vote. Son homologue en Géorgie (sud-est), Brad Raffensperger, a lui fait état jeudi d'”une vidéo censée montrer un immigré haïtien possédant plusieurs cartes d’identité de Géorgie et prétendant avoir voté plusieurs fois”. Les FBI, ODNI et CISA ont confirmé que “des agents d’influence russes avaient fabriqué de toutes pièces” cette vidéo.

Celle-ci avait été publiée pour la première fois sur le compte d’un influenceur pro-Trump, qui a par la suite avoué avoir reçu à plusieurs reprises de l’argent d’un agent russe pour poster des vidéos diffusant des fausses informations, comme l’a notamment révélé CNN lundi 4 novembre. “L’homme a déclaré que Simeon Boikov, un podcasteur propagandiste russe connu en ligne sous le nom de ‘AussieCossack’, lui avait proposé 100 dollars pour publier la vidéo, ce qu’il a accepté”.

Tout comme une entreprise légitime s’appuierait sur un influenceur populaire pour augmenter ses ventes, les agents russes ciblent des personnalités en ligne pour tirer parti de leurs abonnés très engagés, explique auprès de la chaîne américaine Darren Linvill, expert en désinformation et codirecteur du Media Forensics Hub de l’Université de Clemson. “Il y a une raison pour laquelle les entreprises de marketing et les campagnes politiques utilisent les influenceurs des médias sociaux pour promouvoir leurs messages : ils le font parce que cela fonctionne”, souligne-t-il, ajoutant : “Le monde numérique est devenu le monde réel, et les gens font confiance aux influenceurs des médias sociaux comme ils font confiance à leurs amis du monde réel”

Moscou avait dénoncé samedi ces “allégations sans fondement” et “toutes les insinuations sur des “machinations russes (comme) des calomnies malveillantes”. Ce n’est pas la première fois durant cette campagne présidentielle américaine que Washington accuse Moscou, mais aussi Téhéran, de se livrer à des opérations de désinformation sur les réseaux sociaux afin de provoquer des troubles. Comme lors de la campagne victorieuse de Donald Trump en 2016, la Russie a nié toute activité de déstabilisation sur Internet et assuré “respecter la volonté du peuple américain”.




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