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L’incroyable come-back de Donald Trump : ce K.-O que les démocrates n’ont pas vu venir


Comme Sylvester Stallone dans Rocky III, le président élu Donald Trump – lui-même organisateur de combats de boxe dans les années 1980 et 1990 – accomplit aujourd’hui ce dont les scénaristes de Hollywood raffolent par-dessus tout : un incroyable come-back. Donné pour mort politiquement après sa défaite contre Joe Biden voilà quatre ans, il triomphe dans les urnes en écrasant Kamala Harris.

Le 20 janvier, il deviendra le 47e président des Etats-Unis après avoir été le 45e (de 2016 à 2020.) Dans l’histoire des Etats-Unis, ce cas de figure ne s’est présenté qu’une seule fois, à la fin du XIXe siècle, avec le démocrate Grover Cleveland qui fut à la fois le 22e et le 24e locataire de la Maison-Blanche. “Les démocrates ont commis une erreur majeure : ils ont manqué d’imagination, remarque l’historien Patrick Weil. Après la victoire de Joe Biden en 2020, ils n’ont pas cru une seconde que Donald Trump serait capable de se relever et de remonter sur le ring politique”, ajoute l’auteur d’Un fou à la Maison-Blanche (Odile Jacob). Ils le croyaient K.-O. alors qu’il était simplement sonné.

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♬ son original – L’Express

Un homme dans les cordes

En novembre 2020, Donald Trump est un homme dans les cordes. Alors que la fin de son mandat a été marquée par une procédure de destitution (impeachment), le voici battu dans les urnes par son adversaire démocrate. Désespéré, il tente, le 2 janvier, d’inverser le résultat de l’élection dans l’Etat de Géorgie, en faisant pression sur l’organisateur du scrutin pour qu’il “trouve 11 780 bulletins de votes supplémentaires”, ce qui lui permettrait d’emporter cet Etat-clé et de contester l’élection de Joe Biden. Quatre jours plus tard, refusant toujours d’admettre sa défaite, il incite ses partisans à s’insurger. Lors d’un meeting à Washington qui se déroule au moment précis où les élus du Congrès doivent valider définitivement l’élection de Joe Biden, il est à l’origine de l’insurrection du Capitole, le 6 janvier 2021, qui lui vaudra une seconde procédure – express – d’impeachment. Comme pour la première fois, il est acquitté par les sénateurs le mois suivant. Un an et demi plus tard, en novembre 2022, Donald Trump lance officiellement sa campagne électorale avec deux ans d’avance sur le scrutin.

Toutefois, le candidat sait qu’il va devoir répondre de quatre inculpations. L’une est liée son interférence dans le décompte du scrutin en Géorgie. Une autre affaire a éclaté en août 2022 lorsque le FBI découvre chez lui, en Floride, des documents secrets que l’ex-président a illégalement emporté par-devers lui en quittant la Maison-Blanche. Une troisième concerne l’argent versé à la star du porno Stormy Daniels pour acheter son silence avant la présidentielle 2016. Enfin, quatrième affaire, Donald Trump est accusé d’avoir conspiré contre l’Etat américain en étant à l’origine de l’Insurrection du Capitole. A cela s’ajoute, en mai 2023, la condamnation de Donald Trump par un jury d’un tribunal civil de New York reconnu responsable d’agression sexuelle sur E. Jean Carroll (les faits remontent à 1996 et se seraient déroulés dans la cabine d’essayage du rayon lingerie d’un grand magasin de luxe à New York).

Une photo d’identité judiciaire qui fait événement

Il en faut plus pour décourager l’animal politique Trump. Et pourtant le 24 août 2023 semble sonner le début de la fin de sa carrière politique… Convoqué par la justice de l’Etat de Géorgie dans “l’affaire de l’interférence électorale”, l’ancien animateur de télé et milliardaire new-yorkais se rend aux autorités à la prison du comté de Fulton à Atlanta (Géorgie), ce qui donne lieu à une photo d’identité judiciaire (mugshot, en anglais) qui fait événement. Rendue publique, celle-ci montre l’ancien président dans la situation peu flatteuse d’un simple justiciable, à l’égal d’un délinquant ou d’un criminel du calibre d’Al Capone. L’image aurait détruit n’importe quel homme politique. Donald Trump, lui tourne, cet événement à son avantage. Le jour même, le cliché illustre des tee-shirts que ses supporters s’arrachent. En avril 2024 démarre à New York le procès Stormy Daniels, l’actrice à qui il a fait donner par son avocat une enveloppe contenant 130 000 dollars en cash. Le 30 mai, Donald Trump est reconnu coupable de 34 chefs d’accusations par le tribunal. Le prononcé de la peine est prévu le 26 novembre prochain.

Indifférent à ses tracas judiciaires, Donald Trump se lance à corps perdu dans sa campagne. En juin, il écrase Joe Biden dans un débat où le président en exercice perd les pédales, ce qui l’oblige à renoncer à se présenter le 21 juillet au profit de Kamala Harris. Une semaine plus tôt, dans une scène qu’aucun scénariste n’aurait osé imaginer, Donald Trump réchappe miraculeusement à une tentative d’assassinat alors qu’il est en meeting en Pennsylvanie. Au passage, les démocrates sont ainsi privés de l’argument selon lequel le camp trumpiste aurait le monopole de la violence et la candidate Kamala Harris, celui de la défense de l’Etat de droit et de démocratie.

Des coups médiatiques réussis

Le 10 septembre, les deux candidats s’affrontent lors d’un débat que la démocrate semble avoir emporté, comme le point d’orgue à une succession de coups médiatique réussis : choix jugé astucieux de son colisiter Tim Walz, prestation acclamée lors de la convention du parti démocrate mi-août, unification du parti derrière la candidate et, donc, débat réussi. Mais le succès est en trompe-l’œil. En affirmant en direct que certains immigrés mangent des “chats, des chiens et des animaux domestiques”, Donald Trump fait scandale mais rappelle qu’il n’a peur de rien ni d’aucune outrance, ce qui plaît à sa base électorale.

Ce faisant, il occupe le centre de la scène, accapare l’attention et prive d’oxygène médiatique son adversaire. Au surplus, il s’appuie sur des thèmes de campagnes simples (l’immigration et le pouvoir d’achat) tandis que Kamala Harris peine à formuler un discours clair et intelligible par la classe ouvrière et la classe moyenne. Après avoir dépassé Donald Trump dans les sondages et creusé l’écart, celui-ci se resserre à mesure que la candidate, souffrant d’un déficit de notoriété, peine à s’imposer. Donald Trump lui bat la campagne et parle à son électorat, y compris en s’improvisant serveur de frites chez McDonald’s et se déguisant en éboueur au volant d’un camion-poubelle. Lors de meetings qui ressemblent à des grand-messes, il “fait le show” et continue de faire preuve d’un art consommé du spectacle. Qui lui permet de réaliser un incroyable come-back sur scène.





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