Donald Trump a remporté l’élection présidentielle américaine dans les urnes ce mardi 5 novembre, mais son retour à la Maison-Blanche ne sera acté qu’en janvier. Comme à l’accoutumée, un certain nombre d’étapes attendent les équipes du 47e président américain. L’Express fait le point.

Le brief du président

Une période de transition de deux mois et demi s’ouvre, jusqu’à l’investiture le 20 janvier 2025, durant laquelle les responsables de l’administration Biden, sur le départ, sont censés transmettre aux nouveaux arrivants une quantité de dossiers et d’informations confidentielles. La transition peut être plus ou moins rapide. En 2016, Donald Trump avait été reçu par Barack Obama à la Maison-Blanche dès le 10 novembre. Tandis qu’en 2020, Joe Biden avait eu droit à une transition plus tardive et mouvementée, le 23 novembre, et sans réception par Donald Trump.

En outre, à partir du 11 novembre, les principales agences fédérales sont censées commencer à préparer la transition gouvernementale avec Donald Trump et ses équipes. Il est à noter que si un gagnant clair ne s’était pas dégagé d’ici au 11 novembre, les deux candidats auraient été briefés. Ce dernier point est issu d’une réforme électorale votée en 2022 par les membres du Congrès pour éviter qu’un président récalcitrant n’obstrue le processus de transition. Lorsqu’il avait refusé de concéder sa défaite en 2020, Donald Trump, alors président sortant, avait empêché Joe Biden de participer à ces briefings.

La certification des votes d’ici début décembre

Une fois les bulletins dépouillés, les votes doivent être certifiés par les autorités fédérales. En vertu de l’Electoral Count Act de 1877, les Etats disposent d’une “période de sécurité” de cinq semaines après le jour de l’élection – soit jusqu’au 11 décembre – pour résoudre tout contentieux lié au scrutin et permettre aux grands électeurs du collège électoral de se réunir le 17 décembre. D’ici là, la candidate démocrate vaincue peut multiplier les recours devant des tribunaux locaux. C’est ce qu’avait fait Donald Trump, il y a quatre ans, alors qu’il accusait Joe Biden et le camp démocrate de fraude électorale.

17 décembre 2024 : vote du collège électoral

L’élection présidentielle américaine repose sur un système particulier de proportionnel à un seul tour. Au cœur de ce système, il y a les grands électeurs qui composent le collège électoral. Au total, ils sont 538 grands répartis entre les Etats selon leur population. C’est ainsi que le 17 décembre prochain, ces grands électeurs se réuniront dans leur tat respectif pour voter officiellement pour le président et le vice-président. Le candidat qui obtient la majorité absolue (au moins 270 voix) est déclaré vainqueur.

Chaque Etat doit alors communiquer son résultat final au collège électoral et présenter un “certificate of ascertainment” (certificat de vérification, en français). Il s’agit d’un document garantissant la validité des votes et des opérations de dépouillement. Ces certificats attribuent officiellement les grands électeurs à tel ou tel candidat. Si le dépouillement des votes se poursuit aux Etats-Unis, Donald Trump a déjà acquis une majorité de ces grands électeurs, 277, face à Kamala Harris, 224.

20 janvier 2025 : l’investiture

C’est seulement le 6 janvier 2025 que les votes électoraux seront officiellement comptés lors d’une session conjointe du Congrès. Il revient au président du Sénat, en l’occurrence la vice-présidente Kamala Harris d’annoncer le résultat des élections.

Enfin, quelques jours plus tard, soit le 20 janvier, l’ultime étape de cette élection devrait se dérouler : l’investiture. Elle aura lieu en face du Capitole, à Washington, où nouveau président devra prêter serment en déclarant : “Je jure solennellement que j’exécuterai loyalement la charge de président des Etats-Unis et que, du mieux de mes capacités, je préserverai, protégerai et défendrai la Constitution des Etats-Unis.” C’est à cette date que Joe Biden quittera officiellement la Maison-Blanche, et que Donald Trump pourra de nouveau s’y installer. Parallèlement à toutes ses étapes, le milliardaire devra constituer sa future équipe gouvernementale, afin d’être opérationnel dès le premier jour. Reste à savoir quelles seront les premières mesures prises par Donald Trump dès son accession au pouvoir.