C’est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le gouvernement Attal est déjà tombé, les élections européennes sont à peine terminées que le président décide de convoquer des élections législatives. Avec le résultat qu’on connaît… Et quelque soixante jours plus tard, voici Michel Barnier à Matignon. Pour combien de temps ?
Le RN nourrit des rêves de propriété
Le XVIe arrondissement de Paris aurait-il déjà lassé le parti d’extrême droite ? Locataire, pour l’heure, de ses locaux situés rue Michel-Ange, le Rassemblement national réfléchit en tout cas à investir dans un nouveau siège bien à lui. Maintenant que les finances se portent mieux, les cadres du parti aimeraient retrouver un peu d’espace. Le projet d’achat a donc été mis en haut de la pile de dossiers, une fois que l’intégralité de sa dette – qui s’élève toujours à 15 millions d’euros – sera remboursée.
Immigration : comment Retailleau tente de convaincre Barnier
Bruno Retailleau est bien décidé à défendre deux textes législatifs sur l’immigration au Parlement. Le premier transpose le pacte européen sur la migration et l’asile. Le ministre de l’Intérieur compte surtout pousser une proposition de loi sénatoriale recyclant les dispositions censurées en janvier 2024 par le Conseil constitutionnel pour des raisons procédurales. Il tente de convaincre le Premier ministre de l’utilité de deux véhicules législatifs. Avec deux arguments. Le premier texte est trop dense pour accueillir d’autres dispositions. Un projet unique risquerait aussi de “coaguler les oppositions”. Et de réduire à néant les ambitions de l’exécutif.
Quand le PS ne voulait pas de Lucie Castets
C’était une époque où personne ne la connaissait vraiment, pas même Olivier Faure… Fin 2023, Raphaël Glucksmann mijote sa liste pour les élections européennes à venir. Un moment de tension entre lui et le Premier secrétaire. Ce dernier a plusieurs noms socialistes à intégrer dans la liste, des personnes à récompenser autant que des adversaires internes à intégrer pour apaiser les conflits au sein du PS. Mais le leader de Place publique veut embarquer avec lui des personnalités issues de la société civile, à des places éligibles il va sans dire. Glucksmann a deux noms en tête : Thomas Pellerin-Carlin, un spécialiste de la politique européenne de l’énergie et du climat de l’Institut Jacques Delors et une certaine Lucie Castets. Elle et lui auront même une discussion sur le sujet et notamment leurs ambitions partagées de service public européen. La direction du PS fait la mou, biffera son nom, lui préférant alors ses propres élus qu’elle ne souhaite pas faire perdre.
Borne à Attal : “Si tu te fais renverser par un bus…”
L’argument de Gabriel Attal pour se maintenir à la tête du groupe EPR – il serait le seul à pouvoir en préserver le périmètre – tout en guignant la tête du parti ne convainc pas Elisabeth Borne. Qui le lui a dit, avec son franc-parler habituel : “Si tu te fais renverser par un bus, notre parti disparaît ?” Une version cash de “Nul n’est irremplaçable”…
Barnier-Vautrin : les liens du sang
Quelles sont les différences entre Michel Barnier et Gabriel Attal à Matignon ? Selon les ministres qui ont œuvré aux côtés des deux chefs de gouvernement, elles sont nombreuses. Leur style, leur méthode, leurs idées… Mais le vrai changement est résumé en ces termes par Catherine Vautrin, ministre de la Santé et du Travail d’Attal devenue ministre des Collectivités territoriales de Barnier : “J’aurais pu être la maman du précédent Premier ministre, là je pourrais être la petite sœur.” Et cette maturité du locataire de Matignon est évidemment un atout selon la ministre : “Il est très expérimenté, ne dévie pas, et il est très impliqué sur de nombreux sujets.” Un élan de fraternité dans ce monde politique de brutes.
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