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Retraite : ces avantages non-négligeables d’épargner 100 euros par mois


Préparer sa retraite est un chantier de longue haleine, qu’il faut anticiper au maximum, et cela d’autant plus que les nombreuses décisions prises au cours de votre vie active vont avoir des conséquences dont il faut mesurer l’ampleur. “Il faut connaître les règles du jeu le plus tôt possible, même avant d’entrer dans la vie active, pour éviter de passer à côté d’opportunités, estime Valérie Batigne, présidente de Sapiendo. Par exemple, opter pour un stage ou une alternance n’a pas les mêmes effets.”

Le temps est l’allié le plus précieux de l’épargnant désireux de se constituer un capital retraite. Ainsi, pour disposer de 100 000 euros à 65 ans, il faut mettre de côté 100 euros par mois si l’on commence à 30 ans, 200 euros à 40 ans et 400 euros à 50 ans. Non seulement vous accumulerez davantage en épargnant de petites sommes chaque mois dès l’entrée dans la vie active mais, en plus, vous profiterez des effets des intérêts cumulés : chaque euro placé fructifie et les intérêts engendrés une année créeront à leur tour des intérêts l’année suivante, et ainsi de suite. “Moins vous avez de pouvoir d’achat et plus vous devez commencer tôt car les petits ruisseaux font les grandes rivières”, souligne Georges Valente Monteiro, directeur général adjoint de Groupama Gan Vie.

De fortes contraintes financières

Voilà pour la théorie. En pratique, il faut composer avec des contraintes financières et une multiplicité de projets de vie à financer. Traditionnellement c’est vers 50-55 ans que les épargnants se préoccupent du sujet. Toutefois, les pratiques évoluent. Selon la dernière vague du baromètre Odoxa pour Groupama, la dernière réforme des retraites a incité un tiers des Français à modifier leurs comportements d’épargne dans ce domaine. De plus, la part de ses clients de moins de 35 ans à l’ouverture d’un contrat de ce type augmente année après année. Ils représentent désormais 23 % des nouveaux souscripteurs. “La priorité des jeunes actifs consiste à s’installer et à financer l’achat de leur résidence principale mais l’idéal est de parvenir à placer, en parallèle, 100 à 200 euros par mois, indique Valérie Bentz, responsable des études patrimoniales à l’Union financière de France. Par ailleurs, acquérir son logement, c’est aussi préparer ses vieux jours car cela permettra le moment venu d’éviter la charge d’une location ou bien de disposer d’un capital en cas de revente.”

Tout au long de la vie active, il est donc utile d’effectuer des points d’étape réguliers. Pour cela, il suffit de télécharger et d’étudier son Relevé individuel de situation (RIS), accessible sur le portail d’informations info-retraite.fr. Ce document renseigne sur le détail des droits que vous vous êtes constitués dans les différents régimes obligatoires. “Grâce à des outils comme ‘Ma carrière’, la visualisation est simplifiée car elle met en évidence les éventuels trous ou anomalies de carrière”, explique Mehdi Tahir, responsable agence conseil retraite à l’Agirc-Arrco. Réaliser ce travail une fois par an rendra la tâche plus légère par la suite. “En cas d’erreur, il faut disposer des justificatifs pour demander les corrections. Or plus le temps passe, plus la probabilité de les perdre augmente”, souligne Valérie Batigne.

De même, il ne faut pas hésiter à se renseigner sur l’impact de certaines décisions telles qu’une expatriation, un passage à temps partiel ou la prise d’un congé parental. Pour cela, de nombreux simulateurs sont mis à disposition. Même si les critères peuvent évoluer par la suite, les résultats vous permettront de mieux appréhender la situation. Pour aller plus loin, des rendez-vous en agence Agirc-Arrco sont possibles à tout moment et de nombreux prestataires proposent des bilans pour vous conseiller. En toute connaissance de cause, vous pourrez alors prendre les mesures qui s’imposent pour préserver vos futures pensions et éviterez les mauvaises surprises à l’approche de la date fatidique.” Le message clé, c’est d’anticiper afin qu’à cinq ans de la retraite, vous sachiez à quoi vous attendre et éviter ainsi une vague de stress”, souligne Mehdi Tahir.

En parallèle, il faut se fixer des objectifs et se constituer progressivement un patrimoine pour les atteindre. “Une fois qu’on sait à peu près ce qui va nous arriver, on peut agir et mettre en place une planification qui portera ses fruits et qu’on pourra adapter au fil des ans, indique Georges Valente Monteiro. Ainsi, si vous anticipez un taux de remplacement de 50 % et que vous mettez en place des actions pour atteindre les 80 %, le chemin sera moins ardu si une nouvelle réforme réduit votre taux de remplacement à 40 %.”

Il est possible d’ouvrir un PER à titre individuel

Le plan d’épargne retraite (PER) a été créé spécifiquement pour cela. Certains salariés y ont accès au sein de leur entreprise. A défaut, il est possible d’en ouvrir un à titre individuel. L’avantage du plan collectif ? Il est parfois assorti d’avantages tels que l’abondement. Dans ce cas, vos versements volontaires sont encouragés par l’entreprise qui réalise un versement en complément, dans des proportions et des limites fixées par chaque société. Pour les travailleurs n’ayant pas accès à ce dispositif, la souscription d’un plan individuel est simple et peut se faire dans sa banque, chez son assureur ou sa mutuelle, en ligne, etc.

“Le PER répond à un besoin spécifique consistant à investir à long terme tout en défiscalisant, commente Georges Valente Monteiro. En effet, les versements réalisés dans cette enveloppe sont déductibles des revenus imposables. Ce n’est en revanche pas le produit le plus intéressant pour ceux qui sont faiblement imposés. Ces derniers auront plutôt intérêt à se tourner vers l’assurance-vie, qui est plus flexible.”

L’immobilier représente une autre option. “J’emprunte pour investir dans un bien locatif dont les loyers contribuent au remboursement du crédit, détaille Valérie Bentz. Ce peut être une solution pertinente pour un jeune couple qui n’a pas envie d’acheter sa résidence principale et n’est pas encore endetté.” Il ne faut pas non plus écarter le plan d’épargne en actions (PEA), qui permet de profiter d’une rente viagère totalement défiscalisée, ni le plan d’épargne entreprise (PEE), à la fois souple et fiscalement avantageux. “Plus vous avez de moyens et plus il faut faire le plein partout”, résume Valérie Bentz. En clair, l’essentiel, c’est d’agir.

A la cinquantaine, les choses commencent à se préciser. Sur le plan patrimonial, les revenus sont généralement au sommet et la capacité d’épargne est à son maximum. C’est le moment de profiter de l’avantage fiscal du PER et d’investir dans les entreprises non cotées (le private equity). Certains foyers retrouvent aussi à cet âge une capacité d’endettement, qui leur permet d’envisager des stratégies immobilières génératrices de déficit foncier, qui permettent de limiter la pression fiscale. Par ailleurs, “nous proposons des entretiens d’information afin de préciser la date de départ et les options existantes pour aménager sa fin de carrière, telles que la retraite progressive, le cumul emploi-retraite ou encore le rachat de trimestres”, indique Mehdi Tahir. Les simulations sont globalement fiables, même s’il reste encore de nombreuses années à couvrir avant l’âge légal. “A partir de 50 ans, il est important d’avoir une vision du futur mais il reste des aléas, et notamment le risque de se retrouver au chômage. Il faut donc continuer de suivre l’évolution de cette trajectoire”, alerte Valérie Bentz.

C’est pourquoi il faudra refaire un topo plus précis quelques années avant la date souhaitée, afin d’aller encore un cran plus loin et de commencer à monter son dossier. Ce dernier devra être déposé six mois avant l’échéance pour éviter une rupture de ressources. “Il existe un service en ligne de demande unique, qui permet de déposer un seul dossier pour l’ensemble des régimes, précise Mehdi Tahir. Nos conseillers sont par ailleurs à disposition par téléphone ou en agence pour apporter leurs conseils personnalisés et un accompagnement dans les démarches.”

Vous pensez être arrivé aux bouts de vos peines ? Pas tout à fait. “La retraite se prépare pendant la carrière professionnelle, mais aussi après, prévient Georges Valente Monteiro. A 60-65 ans, il vous faudra anticiper des questions comme la dépendance pour ne pas devenir une charge pour ses enfants et petits-enfants. “Et donc de garder une poire pour la soif en cas de besoins financiers inattendus.

Carrière : des erreurs à vérifier d’urgence !

Attention, les relevés comportent parfois des inexactitudes et des oublis. Mais si vous n’allez pas chercher l’information, elle viendra à vous. A partir de 35 ans et tous les cinq ans, vous recevez votre relevé individuel de situation. Ce document vous donne une vision globale de vos droits à la retraite. Prenez le temps de le vérifier scrupuleusement !

La première page récapitule les droits que vous avez acquis, lesquels sont ensuite détaillés régime par régime. Pour les salariés du privé figurent ainsi année après année le ou les employeurs, les revenus soumis à cotisation et le nombre de trimestre engrangés. A ces informations s’ajoute le nombre de points Agirc-Arrco au titre de la complémentaire. “Les données de carrières sont pour l’essentiel bien enregistrées, mais il peut subvenir des problèmes d’homonymes ou de matricule, reconnaît Mehdi Tahir. Si un salarié multiplie les employeurs, nous lui recommandons de consulter régulièrement son relevé de carrière pour s’assurer de la bonne prise en compte de ses droits.”

Vérifiez tout d’abord qu’il ne manque aucune année. Pour cela, ressortez vos anciens bulletins de salaire et vérifiez qu’aucun employeur ne manque à l’appel. Ne laissez passer aucun oubli car un emploi étudiant, même à temps partiel, peut rapporter de précieux trimestres. Etudiez également les incohérences entre régimes : le régime de base aura été oublié alors que des points sont affectés au titre de la complémentaire et inversement. Cela doit vous mettre la puce à l’oreille et vous inciter à pousser les investigations. Montrez-vous particulièrement méfiant sur les périodes de chômage ou de service militaire. Ce dernier permet de valider un trimestre tous les quatre-vingt-dix jours passés sous les drapeaux. Quant aux phases d’inactivité indemnisées par France Travail, elles octroient un trimestre tous les cinquante jours. Vous continuez aussi de cotiser à la retraite complémentaire. Si vous avez travaillé à l’étranger ou si vous avez créé votre entreprise : redoublez de vigilance. A noter que les trimestres accordés au titre de la maternité et de l’éducation des enfants ne figurent pas dans ces relevés. Vous pouvez néanmoins renseigner ces informations sur votre profil.

Que faire en cas d’erreur ? Avant 55 ans, il vous faut contacter les caisses concernées directement, par courriel ou par recommandé. A partir de 55 ans, vous pouvez le faire en ligne, directement depuis votre espace personnel. N’attendez pas !




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