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Brevet obligatoire, groupes de besoin… Comment le gouvernement compte relever le niveau au collège et au lycée


Elle veut “relancer l’ascenseur scolaire” : dans un entretien à l’AFP, la ministre de l’Education Anne Genetet a dévoilé ce mardi 12 novembre l'”acte II” du choc des savoirs, mis en place l’an dernier par son prédécesseur Gabriel Attal. “Il s’agit d’un ensemble très cohérent pour élever le niveau du primaire jusqu’au lycée, avec deux composantes : une pédagogique et une sur le climat scolaire”, explique la ministre, qui souhaite donner “un coup d’accélérateur au collège”.

Les groupes de besoin partiellement étendus

Parmi les annonces : les groupes de besoins au collège, mis en place cette année en classe de 6e et 5e, ne seront que partiellement étendus l’an prochain en 4e et 3e, avec “une heure par semaine, soit en maths, soit en français”. En 4e et 3e, les groupes de besoins seront maintenus, mais “de manière différente car les besoins ne sont pas les mêmes”, a souligné Anne Genetet. Cet ensemble de mesures avait été annoncé en décembre dernier par Gabriel Attal, alors ministre de l’Education pour “élever le niveau” de l’école. Parmi les mesures phares figurait le dispositif controversé des “groupes de niveau” – rebaptisés depuis “groupes de besoins” – entré en vigueur en cette rentrée en 6e et 5e en français et mathématiques, qui devaient être étendus l’an prochain en 4e et 3e.

En septembre 2025, en 4e et 3e, les groupes “se tiendront une heure par semaine, en alternance entre mathématiques et français. Les élèves les plus en difficulté seront dans des effectifs réduits”, a expliqué la ministre à l’AFP. Cette mesure, qui demandera plus de professeurs de français et de mathématiques, nécessiterait la création au maximum de 1 500 postes, avec une partie redéploiement, une partie recrutement de nouveaux enseignants, a-t-elle précisé, estimant qu’il s’agit de proportions tout à fait raisonnables et absorbables dans le contexte budgétaire contraint.

Ces groupes de besoins seront par ailleurs accompagnés du renforcement d’autres dispositifs de soutien, “devoirs faits” (dispositif qui permet aux élèves de faire leurs devoirs au collège) et stages de réussite (stages pour les élèves en difficulté lors des vacances scolaires, dispensés par des professeurs volontaires). “Je décide de doubler le nombre d’élèves qui y auront accès. Cela concernera 800 000 collégiens de 4e et 3e dès l’an prochain”, a dit Anne Genetet, soulignant que “l’objectif, c’est d’offrir à chaque élève un accompagnement sur-mesure tout au long du collège”.

L’obtention du Brevet obligatoire pour le passage en seconde

Autre mesure annoncée, et pas des moindres : à compter de juin 2027, l’obtention du Brevet en classe de troisième sera obligatoire pour passer en seconde. En juin 2026, la répartition entre le contrôle continu et le contrôle terminal sera modifiée de manière à ce que le contrôle terminal pèse plus : 60 % de la note finale contre 50 % aujourd’hui, a-t-elle précisé. Et en juin 2027 arriveront au Brevet les premiers élèves qui auront bénéficié des différentes mesures destinées à élever leur niveau, selon la ministre.

Pour ceux qui n’auraient pas leur brevet, deux options : “soit ils iront vers une voie plus professionnalisante telle que la 1ère année de CAP, soit ils entreront pendant une année en ‘prépa seconde’ afin de réussir le lycée en quatre ans”, a-t-elle expliqué. Des classes de “prépa-seconde” sont aujourd’hui en expérimentation dans toutes les académies. “Mon ambition, c’est qu’il y ait le plus d’élèves possible qui obtiennent le Brevet”, a dit Anne Genetet.

Celle-ci annonce par ailleurs que la mention “Très bien avec félicitations du jury” sera ajoutée “dès qu’un élève aura plus de 18 sur 20 au Brevet, afin de “valoriser sa réussite”.

Une épreuve de maths au bac en première

Pour les élèves qui passeront le bac en 2027, une épreuve de bac de mathématiques sera instaurée en première à partir de juin 2026, a également annoncé la ministre. Depuis la rentrée 2023, une heure et demie de tronc commun de mathématiques a été ajoutée pour tous les élèves de première générale et technologique. “Mais jusqu’ici on ne mesurait pas leur niveau puisqu’il n’y avait pas d’épreuve de mathématiques”, a-t-elle rappelé. “J’ai donc décidé de mettre en place, à partir de juin 2026, une épreuve anticipée de mathématiques en première générale et technologique, sur le même modèle que l’épreuve anticipée de français”, a-t-elle dit. “Ce que je veux, c’est disposer d’un véritable baromètre et d’élever le niveau en mathématiques”, a poursuivi la ministre. En lycée général, l’épreuve ne sera pas la même pour ceux qui font la spécialité maths et les autres.

Les programmes revus en primaire

“Nous allons revoir les programmes, pour la rentrée 2025, en français et en mathématiques, du CP à la 6e”, a aussi fait savoir la ministre de l’Education, précisant que de la 5e à la 3e, en Français, maths et langues vivantes, cette révision aura lieu à la rentrée 2026. “Ces nouveaux programmes renforceront les savoirs fondamentaux et seront beaucoup plus lisibles, avec des repères pour suivre la progression des élèves”, promet Anne Genetet. “Je vous donne un exemple : on introduisait jusqu’à présent la notion de fraction seulement en CM1. C’est beaucoup trop tard. Un enfant, même en CE1, sait à quoi correspond une demi-baguette. Nous avancerons donc l’apprentissage des fractions et des nombres décimaux dès le CE1 pour renforcer les automatismes en mathématiques”.




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