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Donald Trump : un rejet idéologique du wokisme qui a rassemblé les classes moyennes, par Jean-François Copé


C’est finalement sans polémique ni contestation que cette campagne présidentielle américaine s’est achevée. Donald Trump et les républicains accèdent non seulement à la Maison-Blanche, mais reprennent également le contrôle du Sénat et renforcent leur présence à la Chambre des représentants. Depuis le 5 novembre, les analyses se multiplient en Europe pour tenter de comprendre les raisons de l’écrasante victoire du milliardaire.

Le contexte économique, marqué par une inflation qui a lourdement entamé le pouvoir d’achat de millions d’Américains, occupe une place importante dans la motivation des 5 millions de voix d’avance obtenues par le républicain. Comme les promesses de l’”America First” (notamment sur l’immigration) portées par un Donald Trump réincarnant le chef charismatique après les errements du tandem Biden-Harris, ont su mobiliser l’électorat populaire. Mais au-delà des préoccupations matérielles, c’est en réalité un rejet idéologique qui a rassemblé les classes moyennes : celui du wokisme.

La permissivité des démocrates

Un wokisme qui a pu compter depuis de nombreuses années sur la permissivité des démocrates et de toute une élite intellectuelle, dont le soutien aux minorités a progressivement glissé vers un communautarisme exacerbé. Si la thématique a été soigneusement éludée lors de la campagne de Kamala Harris, cette dernière a pourtant longtemps été une fervente soutien de ces combats.

Quelques semaines avant de rejoindre officiellement la campagne de Joe Biden en 2019, elle soutenait le mouvement “Defund the police” qui propose de couper les crédits de la police pour lutter contre les violences policières. Devenue vice-présidente, elle a continué ses appels du pied en précisant les pronoms par lesquels elle souhaitait être désignée comme les personnes transgenres ont l’habitude de le faire sur les réseaux sociaux : de quoi interroger une Amérique qui se déchire autour de la prise en charge médicale et chirurgicale des transitions de genre des enfants. Enfin, quelques jours avant l’élection, elle militait pour la légalisation de la marijuana “à usage récréatif” qui permettrait selon elle de “créer des opportunités pour les Noirs américains”.

C’est cette vision du monde à laquelle les Américains ont mis un coup d’arrêt en élisant un candidat qui malgré les insultes, les fake news, les condamnations, apparaît comme l’ultime rempart à une autre folie que la sienne. Non seulement l’électorat républicain traditionnel, mais aussi une part croissante des minorités afro-américaines, latinos et musulmanes refusent d’être essentialisées et instrumentalisées par un tel dogmatisme.

L’extrême gauche discrédite la police

Les résultats de la campagne américaine adressent un avertissement sérieux aux démocraties européennes de plus en plus complaisantes et lâches devant la fièvre woke. On aurait bien tort de penser que les mêmes maux ne produiront pas les mêmes effets de ce côté-ci de l’Atlantique et particulièrement en France. L’extrême gauche ne manque pas une occasion de discréditer la police et de proposer son désarmement. Le déboulonnage de statues, la promotion des luttes intersectionnelles et de l’indigénisme font régulièrement la une de l’actualité.

Il y a quelques jours encore, un député NFP appelait sans rire l’Assemblée nationale à bannir l’expression “travail au noir” sous prétexte de racisme, tandis que Sandrine Rousseau osait comparer l’oppression des femmes afghanes à la situation des Françaises portant le voile. De son côté, l’extrême droite n’a jamais été aussi proche de remporter les prochaines élections présidentielles parce que, comme aux Etats- Unis, de très nombreux Français rejettent les thèses de cette gauche radicale. C’est désormais à la droite LR et aux élus de droite macronistes de proposer d’urgence une troisième voie : un bloc capable de remettre de l’ordre là où d’autres s’emploient à “déconstruire”, rassemblés autour d’un véritable projet positif fondé sur le progrès économique, social, environnemental et scientifique. La dernière chance d’échapper à une mécanique infernale semblable à celle qui rythmera désormais la vie politique américaine pendant de longues années.




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