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John B. Judis : “Pour battre Donald Trump, les démocrates auraient eu intérêt à présenter un homme”


En 2002, le journaliste John B. Judis et le politologue Ruy Teixeira postulaient dans un ouvrage intitulé The Emerging Democratic Majority que l’avenir des Etats-Unis appartenait aux démocrates. Six ans après, Barack Obama remportait la course à la Maison-Blanche, validant l’avènement que décrivaient les auteurs d’une coalition démographique croissante d’électeurs diplômés et issus des minorités. “On nous a pris pour des prophètes”, se rappelle John B. Judis auprès de L’Express, amusé. Car ensuite, il y a eu le bulldozer Donald Trump qui, après une première victoire en 2016, vient de remporter pour la deuxième fois l’élection présidentielle américaine. Coup de chance ou suite logique ? Un début de réponse se situe dans le nouveau livre du duo paru en 2023 (classé par le Financial Times parmi les dix ouvrages à lire en amont du scrutin présidentiel), Where Have All the Democrats Gone?. Où les auteurs affirmaient cette fois que les démocrates “doivent se regarder dans le miroir et examiner dans quelle mesure leurs propres échecs ont contribué à l’essor des tendances les plus toxiques à droite”. “Cette élection est la preuve que cette introspection n’a pas eu lieu, analyse le journaliste John B. Judis. Les démocrates ne se sont pas redéfinis de façon à être identifiés comme un parti proche du peuple.”

Pour L’Express, ce fin observateur de la vie politique américaine, rédacteur en chef à Talking Points Memo (un site d’information indépendant orienté à gauche) revient en profondeur sur les raisons de l’échec de Kamala Harris et la faillite des démocrates. Selon lui, “la marque “démocrate” elle-même a été endommagée à force d’être associée à un grand nombre de positions culturelles extrêmes auxquelles les candidats individuels, quoi qu’ils pensent ou disent, ne pouvaient échapper”. Même Kamala Harris, qui n’est pourtant pas tombée dans l’écueil d’axer sa campagne sur une ligne identitaire… “Cela me désole de devoir le dire mais, pour gagner, les démocrates auraient dû présenter un homme. Kamala Harris symbolisait ce que les démocrates croient être le cœur de leur électorat : des personnes racisées, des femmes… Or ce ne sont pas ces groupes qu’il fallait convaincre, mais les milliers de Hulk Hogan américains en puissance”. Le journaliste, qui a voté pour Kamala Harris, ne s’en tient pas à l’autopsie de cet échec. S’il juge possible que Donald Trump “prenne quelques bonnes décisions”, John B. Judis craint tout de même que celui-ci “ne devienne de plus en plus fou en vieillissant, et donc que son second mandat ne connaisse pas autant de succès que son premier”. Entretien.

Donald Trump a été élu président des Etats-Unis. Vous faisiez partie de ceux qui ont cru (un temps) aux chances de réussite de Kamala Harris. Pourquoi ?

John B. Judis Après sa nomination en tant que candidate du Parti démocrate et devant sa montée en flèche dans les sondages au début de sa campagne, je pensais et j’espérais que Kamala Harris pourrait en quelque sorte répéter l’expérience de 2016, les erreurs d’Hillary Clinton en moins. Mais mon enthousiasme s’est tari à mesure que la cote de désapprobation de Donald Trump a baissé au sein de l’opinion publique. Les Américains sont des gens en quelque sorte “nés d’hier”… [Rires.] Nous oublions facilement les choses. Je pense que beaucoup d’électeurs ont passé l’éponge sur la prise d’assaut du Capitole du 6 janvier 2021, et se sont concentrés sur le souvenir qu’ils avaient d’une vie plutôt agréable avant la pandémie de Covid-19.

Si vous regardez les sondages nationaux et dans les Etats fédérés, Kamala Harris a perdu du terrain parmi tous ceux que les démocrates pensaient être leurs principaux électeurs, les minorités, les femmes, les jeunes… Même si j’ai tout de même été surpris par l’ampleur de la victoire de Donald Trump, pour réunir une véritable coalition, les démocrates ne pouvaient pas miser uniquement sur ces groupes et les électeurs des grandes villes. Il fallait toucher les électeurs de la classe ouvrière et des personnes vivant à la campagne. Ce sera un défi pour l’avenir, car c’est là que l’élection s’est perdue. Dans un Etat comme le Wisconsin, qui a joué un rôle crucial dans ce scrutin, environ 70 % des électeurs n’ont pas de diplôme universitaire. Près de la moitié des électeurs vivent dans des petites villes ou des zones rurales. En s’entêtant dans leur politique habituelle, les démocrates ne pouvaient tout simplement pas l’emporter.

La marque ‘démocrate’ a été endommagée à force d’être associée à un grand nombre de positions culturelles extrêmes

Dans Where Have All the Democrats Gone?, votre dernier livre publié en 2023 avec le politologue Ruy Teixeira, vous écriviez justement que les démocrates “doivent se regarder dans le miroir et examiner dans quelle mesure leurs propres échecs ont contribué à l’essor des tendances les plus toxiques à droite”…

Absolument, et cette élection est la preuve que cette introspection n’a pas eu lieu. Les démocrates ne se sont pas redéfinis de façon à être identifiés comme un parti proche du peuple, c’est-à-dire socialement modéré et économiquement hostile à la fois aux entreprises irresponsables et à la domination politique de ce que Bernie Sanders appelle la “classe des milliardaires”. La politique menée par Joe Biden sur l’immigration, un sujet central pour la classe ouvrière, en est une très bonne illustration. En assouplissant les règles relatives à l’asile dès le début de son mandat, il a en un sens encouragé une nouvelle forme d’immigration clandestine aux Etats-Unis. Cela a beaucoup contrarié les Américains, tant parce que cela trahissait l’objectif originel de venir en aide à ceux qui sont opprimés dans leur pays et non aux migrants économiques, mais aussi parce que des villes ont soudainement été surchargées. Cette décision a nui à Joe Biden durant les trois dernières années de son mandat, et Kamala Harris en a donc souffert par association. Mais, au-delà de cet exemple, la marque “démocrate” elle-même s’est abîmée à force d’être associée à un grand nombre de positions culturelles extrêmes auxquelles les candidats individuels, quoi qu’ils pensent ou disent, ne pouvaient échapper.

Comment cela ?

Pour beaucoup d’Américains, même si les démocrates ne sont pas particulièrement favorables à l’ouverture des frontières, ils ne se sont pas vraiment préoccupés de la sécurité. Ils ne sont pas non plus inquiétés de la hausse du taux de suicide chez les jeunes hommes qui, dans notre pays, en sont les principales victimes. Sans oublier le soutien à différents types de quotas raciaux plutôt qu’à l’égalité des chances, mais également à la campagne “Defund the police”. Ils ont aussi soutenu un grand nombre de mesures très radicales concernant les personnes transgenres, y compris le fait que des individus nés biologiquement hommes pratiquent des sports féminins au détriment des femmes. A bien des égards, cela a été perçu comme une menace pour l’égalité économique et sociale que les femmes ont réussi à arracher, en l’occurrence dans le sport, au cours des quarante ou cinquante dernières années.

Les hommes et femmes politiques démocrates n’ont pas nécessairement épousé ces idées, mais les groupes de réflexion de gauche, les fondations, les médias et toutes les institutions associées aux démocrates l’ont fait. Ce qui a abouti à éloigner du centre politique les démocrates aux yeux de beaucoup d’Américains. Et leurs adversaires en ont fait leur miel. Prenez Sherrod Brown, sénateur démocrate de l’Ohio. Compétent sur les questions économiques, très populaire dans le passé auprès de ses électeurs… Mais lors des élections sénatoriales de 2024, son adversaire républicain a diffusé des publicités associant Sherrod Brown au soutien à la chirurgie transgenre et aux bloqueurs de puberté, alors qu’il n’a jamais voté en faveur de telles idées. De même que, selon d’autres slogans, il se serait montré en faveur de divers avantages fiscaux pour les immigrés clandestins. Tout cela est inexact, mais Sherrod Brown n’a pas pu échapper à cette identification, car au niveau national, les démocrates ont été étiquetés négativement sur des thèmes clés comme l’inflation, l’immigration, et bien sûr différentes positions extrêmes sur le plan culturel. C’est l’un des motifs de la défaite de Kamala Harris.

Kamala Harris n’avait pas en elle ce qui est associé à la ‘force masculine’

Parmi les raisons qui vous ont rendu optimiste quant aux chances de Kamala Harris, il y avait le fait que celle-ci a évité de baser sa campagne sur une politique identitaire et semblait, selon vos termes, “avoir appris quelque chose des échecs de [Hillary] Clinton”. Ça n’a pas compté ?

C’est vrai, mais trop de facteurs jouaient contre elle. On peut saluer le fait qu’elle ne se soit pas présentée en tant que femme ou en appuyant sur ses origines, mais ça ne pouvait pas suffire. D’abord, les positions plus extrêmes qu’elle avait adoptées lors de sa campagne éphémère pour les primaires de 2019 lui ont collé à la peau. Ses propositions économiques étaient également insuffisantes et, même si elles ne semblaient que légèrement plus à droite que la politique menée par Joe Biden, c’était déjà trop à l’heure où l’électorat américain s’éloigne des positions de centre droit sur l’économie. Elle n’a pas non plus su se distinguer de Joe Biden en matière de politique étrangère, notamment sur l’Ukraine ou la guerre à Gaza, tout simplement car elle était encore vice-présidente. S’en éloigner aurait pu créer une crise politique, alors que son administration était encore en poste. Au fond, elle a en quelque sorte subi le même sort qu’Hubert Humphrey qui, en 1968, n’avait pas pu dire qu’il s’opposait à l’intervention américaine au Vietnam car il était le vice-président de Lyndon B. Johnson à ce moment-là. Là où Nixon avait les mains libres pour dire “J’ai un plan pour nous sortir de là”. C’est donc en grande partie pour cette raison qu’elle a échoué. Mais j’ai aussi une autre théorie : aujourd’hui, un parti qui veut réussir doit présenter des candidats qui attirent les électeurs dont il a besoin plutôt que ceux qui seront au rendez-vous quoi qu’il fasse.

Et ça n’était pas le cas ?

Non. Au Canada, par exemple, le parti libéral de Justin Trudeau présente des candidats d’origine française parce que ce sont ces électeurs, non les Anglo-Saxons, qu’ils ont vraiment besoin de convaincre pour faire la différence. Cela me désole de devoir le dire mais, pour gagner, les démocrates auraient dû présenter un homme. Kamala Harris symbolisait ce que les démocrates croient être le cœur de leur électorat : des personnes racisées, des femmes… Or ce ne sont pas ces groupes qu’il fallait convaincre, mais les milliers de Hulk Hogan américains en puissance. Kamala Harris a souffert de sa propre identité. Enfin, ça n’est pas tout à fait exact : une femme candidate n’est pas condamnée à échouer. Margaret Thatcher a réussi. Nancy Pelosi aussi. Mais Harris n’avait pas en elle ce qui est associé à la “force masculine” – qui aurait permis de surmonter et de détourner le sentiment qu’elle n’avait pas la stature pour y arriver, notamment auprès de l’électorat masculin. Ce n’est donc pas son sexe biologique qui est en cause, mais la façon dont celui-ci a été perçu.

Au début des années 2000, vous prédisiez dans The Emerging Democratic Majority une nouvelle ère progressiste pour les Etats-Unis… Avec le recul, pensez-vous avoir manqué certains signaux avant-coureurs, ou est-ce le parti démocrate qui a adopté une trajectoire imprévisible ?

Les deux. Nous n’avons pas anticipé à quel point les démocrates allaient perdre le vote de la classe ouvrière après 2008. Dans ce livre et dans des articles publiés à l’époque, Ruy Teixeira et moi-même estimions que les démocrates devraient conserver environ 40 % du vote ouvrier au niveau national et plus de la moitié dans les Etats où Donald Trump a gagné en 2024. Mais ça ne s’est pas produit. A partir de 2006, on nous a pris pour des prophètes [Rires.]. A l’époque, Barack Obama et les démocrates ont surfé sur la vague de l’invasion de l’Irak de 2003 et la crise financière de 2008 pour rassembler les Américains. Mais quand ces sujets ont cessé d’unir les gens, y compris les électeurs de la classe ouvrière, les préoccupations culturelles extrêmes que nous connaissons aujourd’hui ont fait surface. En conséquence, les démocrates ont commencé en 2010 à perdre le soutien des électeurs de la classe ouvrière. Et c’est allé de mal en pis. C’est pourquoi Donald Trump l’a emporté en 2016 face à Hillary Clinton.

Joe Biden, un démocrate, a pourtant été élu en 2020. Pourquoi ?

Il a profité du fait que Donald Trump avait très mal géré la crise du Covid-19. Nous avons perdu des centaines de milliers de personnes cette année-là. Et si je me souviens bien, les sondages ont montré que la pandémie était l’un des principaux sujets de préoccupation des Américains, qui ont donc massivement voté pour Joe Biden. Je crois que sans le vote de la pandémie, Donald Trump aurait été réélu.

Dans un article publié sur Compact Mag avant l’issue du scrutin de 2024, vous vous montriez pessimiste tant sur la capacité de Kamala Harris que celle de Donald Trump à résoudre les crises avec lesquelles les Etats-Unis sont aux prises. Le danger était-il équivalent ?

Non. C’est vrai que je ne me faisais pas d’illusions sur Kamala Harris. Notamment car, à mes yeux, si elle avait poursuivi la ligne de l’administration Biden en matière de politique étrangère, elle aurait couru au désastre. Mais j’ai tout de même voté pour elle comme alternative à Donald Trump dont je pensais – et pense toujours – que l’impact d’un second mandat sur l’unité du peuple américain et sur la politique intérieure sera tout simplement un cauchemar. Nous parlons d’un homme qui ment impunément, stigmatise différents groupes au sein de la société, et qui a en plus tenté de supprimer l’un des remparts de nos sociétés démocratiques, à savoir une succession pacifique du pouvoir. Je n’irai pas jusqu’à dire que le 6 janvier 2021, les Etats-Unis ont rivalisé avec la Chine ou la Russie, mais enfin, ce que Donald Trump a fait après les résultats de la précédente élection était inadmissible pour une démocratie. Et cette fois-ci encore, il a notamment stigmatisé les Haïtiens en leur prêtant de manger des chats et des chiens, ce qui est totalement faux évidemment. Sans parler de son obsession pour les immigrants illégaux, qu’il présente comme des violeurs ou des évadés d’asiles psychiatriques… Bref, il ne fait qu’encourager la haine et la violence. J’étais donc pessimiste à l’égard des deux candidats pour des raisons différentes mais j’espérais que Kamala Harris gagnerait car, à mes yeux, les implications intérieures d’une nouvelle présidence de Donald Trump seront terribles, et ça me fait peur.

Beaucoup d’Américains vont se faire avoir dans cette histoire, mais je ne crois pas aux scénarios catastrophes

Vous reconnaissez pourtant à son premier mandat quelques “réussites”, notamment sur la politique étrangère. Peut-il, malgré vos inquiétudes, réitérer l’expérience ?

On ne peut que spéculer à ce stade. Mais il est possible que Donald Trump prenne quelques bonnes décisions susceptibles d’améliorer les choses. Lors de son premier mandat, il a ralenti l’immigration illégale, imposé des droits de douane sur les produits chinois et a aussi tenu les guerres à distance. Il ne me semble donc pas surréaliste de supposer que pour ce second mandat, il puisse reprendre ces sujets en main, y compris avoir une chance de mettre fin à la guerre en Ukraine. Ce sur quoi Joe Biden a totalement échoué. Cela se fera sans doute au détriment de l’Ukraine, car il faudra faire des concessions. Mais à long terme, je pense que cela permettra au moins de préserver un pays souverain et viable. Comprenez-moi bien : je suis totalement contre l’invasion de Vladimir Poutine, je suis pour une Ukraine indépendante et victorieuse, mais dans l’état actuel des choses, ce pays se dirige dans la direction opposée, vers une sorte de terre ingouvernable peuplée de gens appauvris et détruits. Et l’administration Biden n’a pas été en mesure d’inverser cette tendance. De même que Joe Biden a commis une grande erreur stratégique en affirmant que les Etats-Unis n’hésiteraient pas à défendre Taïwan en cas d’invasion chinoise – une façon de laisser entendre que les Etats-Unis pourraient partir en guerre contre la Chine. L’une des grandes forces de Donald Trump est son rejet de ce qu’il a appelé les “guerres éternelles” et sa maîtrise l’art de la négociation… S’il a tenu les Etats-Unis loin de la guerre pendant son premier mandat, c’est parce qu’il parlait à tout le monde. Parler à Kim Jong-un est une bonne chose. Idem pour Xi Jinping et Poutine. En politique étrangère, mieux vaut parler que refuser le dialogue. La question est de savoir quel sera le résultat de ces discussions cette fois…

Car je crains tout de même que Donald Trump ne devienne de plus en plus fou en vieillissant, et donc que son second mandat ne connaisse pas autant de succès que son premier. D’autant qu’une partie importante de ce qu’il a proposé pendant sa campagne ne peut ou ne devrait pas être fait. Renvoyer 12 millions d’immigrants illégaux ? Cela mettrait en péril des familles entières et sèmerait le désordre. Augmenter les tarifs douaniers ? C’est la promesse de ravages dans le commerce international, à moins d’assortir cela de dispositions obligeant les entreprises à créer des emplois. Sans oublier que ses plans sur l’énergie reposent sur l’idée que le changement climatique serait une farce… Ce faisant, je crains qu’il n’abandonne aussi tout respect pour la science.

Certains s’inquiètent qu’avec Donald Trump au pouvoir, l’Amérique amorce sa descente aux enfers, jusqu’à anticiper une potentielle guerre civile, voire un virage autoritaire… Est-ce votre cas ?

Je me suis toujours trompé sur Donald Trump [Rires.]. Je pensais en 2016 qu’une fois élu, il gommerait ses aspérités. Ce qu’il n’a pas fait, à ma grande surprise. Et je pensais qu’après sa défaite en 2020, il disparaîtrait de la scène politique… Alors qui sait ? Je ne crois pas au scénario d’une guerre civile. Nous verrons sans aucun doute Trump et ses lieutenants faire des choses scandaleuses, semer la discorde, supprimer des réglementations qui ont protégé les Américains de la pollution et des accidents du travail, mais beaucoup de ces initiatives se termineront devant les tribunaux et y resteront. Cela fera simplement grimper le nombre de jugements.Evidemment, beaucoup d’Américains vont se faire avoir dans cette histoire, mais je ne crois pas aux scénarios catastrophes.




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