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Après la victoire de Donald Trump, quelles opportunités pour les investisseurs ?


Les sondeurs prévoyaient une élection serrée, mais le résultat est sans équivoque : Donald Trump a remporté haut la main la présidence américaine, avec le vote populaire. Quant aux républicains, ils reprennent largement la majorité au Sénat mais ne la conservent que d’une courte tête à la Chambre des représentants. Un quasi grand chelem.

Contrairement à sa première victoire en 2016, les acteurs de marché savent cette fois à quoi s’attendre. “Trump est un personnage bien connu des investisseurs qui gardent un souvenir favorable de son premier mandat, lequel avait apporté des résultats économiques positifs”, résume Andrea Tueni, responsable des activités de marchés chez Saxo Banque France. L’ampleur inattendue de ce succès a d’ailleurs été bien accueillie par Wall Street, avec un bond du S & P 500 et du dollar au lendemain de l’élection.

Des risques inflationnistes

L’administration Trump semble orienter son programme autour de quatre axes majeurs : protectionnisme, réductions d’impôt, soutien aux énergies fossiles et dérégulation. Dans ce contexte, les secteurs de l’énergie, de la défense, de l’industrie manufacturière ainsi que les PME américaines devraient en bénéficier. Le secteur technologique pourrait également profiter de ce climat probusiness, soutenu par des figures comme Elon Musk, allié de Trump et nouveau ministre de “l’efficacité gouvernementale”, ainsi que par l’essor de l’intelligence artificielle et les opportunités économiques qu’elle suscite. Enfin, les valeurs bancaires ont tout à gagner des projets de déréglementation.

Ce programme soulève cependant des interrogations, notamment sur les risques inflationnistes qu’il pourrait générer en raison de nouveaux droits de douane et de mesures protectionnistes. Si l’inflation venait à s’accélérer, la Réserve fédérale (Fed) pourrait être amenée à resserrer sa politique monétaire pour préserver la stabilité des prix. “Les investisseurs devraient ainsi anticiper une possible hausse des taux à long terme, la Fed risquant de devoir jongler entre la stimulation de la croissance économique et le contrôle des pressions inflationnistes”, souligne Johan Van Geeteruyen, chez Degroof Petercam Asset Management. Une situation traditionnellement peu propice aux actifs risqués.

Ce nouveau mandat s’annonce par ailleurs bien différent de celui de 2016. Les marchés boursiers sont à des niveaux de valorisation plus élevés qu’il y a huit ans. L’indice S & P 500 affiche un ratio proche de 28 fois les bénéfices, contre un multiple autour de 16 en 2016. Surtout, Trump hérite d’une situation marquée par les déficits laissés par l’administration Biden après les plans de relance post-Covid. “La question des finances publiques va se poser, même avec un Congrès républicain, ainsi que celle de la dette, de son coût et de la réaction des agences de notation”, prévient Alexandre Baradez, responsable des analyses marchés chez IG.

Tensions géopolitiques et valeurs refuges

Cette élection s’inscrit, en outre, dans un contexte international tendu, marqué par le conflit en Ukraine et les tensions au Proche-Orient, qui ajoutent à l’incertitude géopolitique. Le resserrement du soutien militaire des Etats-Unis à l’Ukraine pourrait certes réduire les dépenses américaines, mais aussi déstabiliser l’Europe de l’Est. De même, le durcissement des sanctions contre l’Iran pourrait envenimer la situation dans la région. En conséquence, le retour aux affaires de Trump devrait favoriser des valeurs refuges comme l’or et le dollar américain.

A l’inverse, les valeurs européennes risquent d’en pâtir, en particulier dans les secteurs du luxe, de l’agroalimentaire et de l’automobile, particulièrement affectés par les hausses de tarifs douaniers. Les valeurs moins sensibles aux échanges internationaux, tels que les sociétés de services aux collectivités (“utilities”) et les télécoms, pourraient en revanche constituer une diversification bienvenue.

Le retour de Trump ouvre un horizon incertain, entre potentiel de croissance aux Etats-Unis et risques d’inflation et de tensions géopolitiques. Dans ce contexte, l’agilité et la prudence restent les meilleurs alliés des investisseurs, au moins à court terme, face à un président réputé pour son imprévisibilité.




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