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Etats-Unis : qui est Brendan Carr, choisi par Donald Trump pour s’attaquer aux géants de la tech ?


C’est “un guerrier de la Liberté d’Expression”, a affirmé Donald Trump dimanche, dans un communiqué annonçant la nomination de Brendan Carr, 45 ans, pour diriger le régulateur américain des télécoms, la FCC. Ancien avocat, Brendan Carr en était déjà l’un des commissaires depuis sept ans. S’il souhaite s’attaquer aux géants de la tech, il est aussi soutenu par Elon Musk.

Brendan Carr a sans tarder réagi sur X : “Nous devons démanteler le cartel de la censure”, imposé selon lui par les géants de la tech que sont Facebook, Google, Apple ou encore Microsoft, “et restaurer le droit à la liberté d’expression des Américains”, a-t-il écrit. Comme le rappelle toutefois le quotidien américain New York Times, c’est le Congrès qui gère le budget de la FCC, et il “faudrait probablement une nouvelle législation pour étendre la surveillance réglementaire de l’agence à des entreprises comme Google et Meta, qui ne sont pas définies comme des services de communication”, selon des experts juridiques cités par le quotidien.

Pourfendeur du “cartel de la censure”

Brendan Carr travaille à la FCC depuis 2012, et en est l’un des commissaires depuis 2017, nommé à ce poste par Donald Trump au cours de son premier mandat. Comme le rappelle l’agence de presse Associated Press, il a été confirmé à l’unanimité par le Sénat à trois reprises et a été nommé “à la fois par Donald Trump et par le président Joe Biden”. Diplômé en droit de l’université catholique de Washington, il avait, auparavant, travaillé comme avocat spécialisé notamment dans les questions de réglementation.

“Facebook, Google, Apple, Microsoft et d’autres ont joué un rôle central dans le cartel de la censure”, déclarait-il deux jours avant sa nomination, vendredi sur le réseau X également. “L’organisme orwellien nommé NewsGuard, ainsi que des groupes de ‘vérification des faits’ et des agences de publicité, ont contribué à faire respecter les récits unilatéraux. Le cartel de la censure doit être démantelé”, avait-il ajouté.

Pour Donald Trump, Brendan Carr “mettra fin à l’assaut réglementaire qui a paralysé les créateurs d’emplois et les innovateurs américains”. Il “veillera à ce que la FCC réponde aux attentes des régions rurales de l’Amérique”, a encore assuré le président élu dans son communiqué.

“Les médias audiovisuels ont le privilège d’utiliser une ressource publique rare et précieuse : nos ondes. En contrepartie, ils sont tenus par la loi d’agir dans l’intérêt public. Une fois la transition terminée, la FCC fera respecter cette obligation d’intérêt public”, a déclaré Brendan Carr ce lundi 18 novembre sur X. Il a également d’ores et déjà déclaré que la FCC mettrait fin à sa promotion de la DEI (diversité, équité et inclusion) “à partir de l’année prochaine”.

Défenseur de Starlink, le projet d’Elon Musk

L’accès à internet dans les zones rurales est le sujet qui a valu à Brendan Carr de s’assurer du soutien d’Elon Musk, nommé par Donald Trump à la tête d’une commission pour l'”efficacité gouvernementale”. En 2022 en effet, la FCC avait révoqué une subvention de 885 millions de dollars qui avait été accordée fin 2020 à Starlink, fournisseur d’accès internet par satellite, et l’une des sociétés d’Elon Musk. Ce financement devait permettre d’apporter l’internet à haut débit aux foyers et aux entreprises rurales, mais Starlink et l’autre compagnie bénéficiaire de ces fonds “n’ont pas réussi à démontrer que les fournisseurs étaient capables de fournir le service promis”, avait indiqué la FCC. Brendan Carr s’était alors élevé contre cette décision.

Le 14 octobre, alors que la campagne électorale battait son plein, il avait évoqué cette décision dans une tribune publiée dans le Wall Street Journal : “à mon avis, il ne s’agit de rien d’autre que d’une mesure de rétorsion réglementaire contre une des principales cibles de la gauche : Elon Musk”.

Auteur d’un chapitre du “Projet 2025”

Brendan Carr est également l’auteur du chapitre sur les télécoms du “projet 2025”, un document de près de 900 pages élaboré par le cercle de réflexion conservateur Heritage Foundation, et feuille de route pour la refonte de l’Etat fédéral sous Donald Trump.

“La FCC doit changer de cap” et “atteindre quatre objectifs principaux : reprendre le contrôle des Big Tech, promouvoir la sécurité nationale, libérer la prospérité économique et garantir la responsabilité et la bonne gouvernance de la FCC”, y écrit-il.

Sa nomination pourrait également avoir des conséquences dans le domaine des médias. Durant sa campagne, Donald Trump avait menacé de retirer leurs licences de diffusion aux chaînes CBS et ABC, qu’il a accusées de favoriser Kamala Harris, des procédures très complexes qui passeraient par la FCC.





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