* . * . * .

Guerre en Ukraine : les points chauds du front après 1000 jours d’invasion russe

“L’Ukraine ne se soumettra jamais aux occupants” jure encore et encore Kiev, au millième jour de l’invasion des forces armées de Vladimir Poutine sur son territoire. Le pays voit pourtant la ligne de front s’enfoncer dans ses terres, grignotant village par village les Oblast de l’Est, du Nord jusqu’au Sud. Dans une volonté de maintenir la détermination de ses troupes épuisées, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est lui-même rendu lundi 18 novembre sur certains des points chauds du front, à Pokrovsk (Est) et Koupiansk (Nord). “Nous devons rester forts. Nous ne pouvons nous écrouler maintenant”, a-t-il martelé devant le Parlement ukrainien ce mardi, au lendemain du feu vert tant attendu des Etats-Unis, qui autorise désormais l’Ukraine à frapper le territoire russe avec des missiles à longue portée américains.

Exalté par la “libération” de nombreux villages de l’Oblast ces dernières semaines, Moscou répond aujourd’hui par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov que “l’opération militaire se poursuivra” jusqu’à la réalisation “des objectifs fixés”. C’est-à-dire jusqu’à une reddition ukrainienne, et la cession des territoires aujourd’hui occupés, et la promesse que Kiev ne rejoindra pas l’Otan. Le Kremlin assure que son armée vaincra les forces de Kiev, en difficulté dans plusieurs secteurs du front face à des troupes russes qui avancent depuis des mois.

  • À l’Est, de nombreuses prises de villages dans le Donetsk

Octobre a marqué le mois le plus prolifique pour Moscou, dont les troupes ont progressé de 478 km², principalement dans le Donetsk, son gain territorial le plus important sur un mois depuis mars 2022 et les premières semaines de la guerre, selon une analyse de l’AFP à partir de données de l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW). Les deux tiers de ces avancées russes, soit 324 km2, ont été réalisées dans la région de Donetsk, à l’est du pays, zone que le président Vladimir Poutine considère comme sa “priorité”.

Ce mardi, au millième jour de son assaut contre l’Ukraine, la Russie a ainsi revendiqué la prise d’un nouveau village du Donetsk du nom de Novossélydivka. C’est l’un des secteurs du front où ses troupes avancent face à une armée ukrainienne qui recule depuis plusieurs mois.

  • La ville de Kourakhové prise en étau

Novossélydivka se trouve à moins de 10 kilomètres au nord de Kourakhové, une cité qui comptait environ 18 000 habitants avant le conflit, et qui abrite notamment à proximité un important gisement de lithium, un minerai rare. L’armée russe ne cesse de progresser dans cette zone, et se trouve actuellement aux portes des faubourgs de Kourakhové, qui est aussi adjacente à un lac artificiel, immense réservoir d’eau.

A une vingtaine de kilomètres au sud de Kourakhové les progrès des troupes de Moscou s’accélèrent aussi, plaçant la cité en étau. Fin octobre, l’armée russe y a revendiqué la prise du village de Iasna Poliana. L’importante cité de Vougledar, à une vingtaine de kilomètres plus au sud, était déjà tombée début octobre aux mains de l’armée russe.

  • Le nœud logistique de Pokrovsk menacé ?

A une poignée de kilomètres plus au Nord, la cité industrielle de Pokrovsk, dont l’important nœud ferroviaire et routier est utilisé comme une plateforme logistique pour les troupes ukrainiennes, est elle aussi menacée de conquête. Elle est située juste en dessous de Tchassiv Iar, une ville située sur une ligne de défense naturelle constituée par un canal, saisie par les troupes russes fin octobre. Positionnée en hauteur, cette ville est dotée d’un surplomb stratégique sur d’autres villes importantes pour la logistique des forces ukrainiennes, comme Pokrovsk, mais aussi Kramatorsk et Sloviansk, d’autres bases logistiques importantes de l’armée ukrainienne où de nombreux habitants se trouvent encore.

  • Au Sud, la pression augmente sur Zaporijia

Les Russes espèrent, en s’emparant de Pokrovsk, accroître également la pression sur le front méridional, en direction de Zaporijia, où les frappes se multiplient déjà. “Si nous prenons cette ville, nous nettoierons tout l’axe sud de la région du Donetsk et mettrons la pression sur le groupement ennemi de Zaporijia”, estimait mi-octobre auprès de l’agence de presse russe Ria Novosti un représentant de l’occupation russe à Donetsk.

Zaporijia est désormais touchée par les puissantes bombes aériennes guidées par les Russes, celles-là mêmes qui ont ravagé Vougledar. Le 11 novembre, au moins six personnes ont été tuées et une vingtaine d’autres blessées dans des attaques russes sur Zaporijia et sa voisine Mykolaïv. Cette ville, située à un peu plus de 50 km du fleuve Dniepr, qui constitue la ligne de front entre les armées ukrainienne et russe dans cette zone, avait jusqu’ici été relativement épargnée par les attaques des forces de Moscou depuis la reprise par Kiev de la grande ville voisine de Kherson en novembre 2022.

  • Au nord, des bombardements à répétition dans la région frontalière de Koursk

Dans la nuit de lundi à mardi, une frappe russe s’est abattue sur le dortoir d’un établissement éducatif dans le nord-est de l’Ukraine, tuant sept personnes dont un enfant. D’autres victimes pourraient être coincées sous les décombres.

La région de Soumy, frontalière de Koursk en Russie, où les forces ukrainiennes occupent une partie du territoire après une offensive en août, est depuis le théâtre de bombardements meurtriers. Deux jours plus tôt, un tir de missile avait déjà tué huit personnes, dont un enfant à Soumy.

  • L’armée russe aux portes de Koupiansk

L’armée russe a également mené ces derniers jours des assauts aux portes de Koupiansk, à 40 kilomètres de la frontière russe, y pénétrant même brièvement, selon les autorités locales ukrainiennes. Cette ville, où vivaient plus de 25 000 habitants avant le conflit, a été occupée par l’armée russe entre fin février 2022 et début septembre de la même année, quand les forces ukrainiennes, à la faveur d’une contre-attaque réussie, avaient repris le contrôle de la zone. Elle est depuis à quelques kilomètres de la ligne de front.





Source
Exit mobile version

.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . %%%. . . * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - . . . . .