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Missiles pour l’Ukraine : les fidèles de Donald Trump accusent Joe Biden “d’escalade”


La garde rapprochée de Donald Trump a vivement dénoncé lundi 18 novembre la décision de Joe Biden d’autoriser l’Ukraine à frapper le territoire russe avec des missiles à longue portée de fabrication américaine. Le président démocrate a en effet accédé à une demande de longue date de Kiev, un revirement audacieux dans les dernières semaines de son mandat.

Cette décision, que l’administration Biden n’a pas publiquement confirmé, et la promesse du président sortant d’accélérer l’aide militaire à l’Ukraine, interviennent en pleine transition du pouvoir aux Etats-Unis et alors que Donald Trump et ses alliés critiquent l’aide américaine à Kiev.

Elle survient surtout alors que se murmure de plus en plus le mot négociation pour tenter de mettre fin au conflit, provoqué par l’invasion russe en février 2022. L’Ukraine redoute d’être contrainte à des négociations qui lui seraient défavorables, sur fond d’avancées de Moscou sur le terrain.

“Tout cela pour la politique”

En écho du Kremlin, qui a promis une réponse “appropriée” en cas de tirs de ces missiles ATACMS contre la Russie, l’entourage de Donald Trump a accusé Joe Biden de risquer une escalade “à des fins politiques”. “Il s’agit d’une nouvelle étape dans l’escalade et personne ne sait où cela va nous mener”, a dénoncé sur la chaîne Fox l’élu de Floride, Mike Waltz, prochain conseiller à la Sécurité nationale de Donald Trump, un poste clé. “Personne n’avait anticipé que Joe Biden serait responsable de l’escalade de la guerre en Ukraine pendant la période de transition. C’est comme s’il lançait une toute nouvelle guerre”, a écrit sur X Richard Grenell, ancien directeur par intérim du Renseignement national pendant le premier mandat de Trump (2017-2021). “Tout a changé maintenant […] Et tout cela pour la politique”, a-t-il accusé.

“Le peuple américain a donné un mandat le 5 novembre contre ces exactes dernières décisions de l’Amérique et ne veut PAS financer ou prendre part à des guerres étrangères. Nous voulons résoudre nos propres problèmes”, a aussi écrit sur X une autre partisane de Donald Trump, la députée Marjorie Taylor Greene.

Pas en reste, le fils du prochain président, Donald Trump Jr, a dénoncé, également sur X, “le complexe militaro-industriel (qui) semble vouloir s’assurer de déclencher la troisième guerre mondiale avant que (son) père n’ait la possibilité d’instaurer la paix et de sauver des vies”.

Côté russe, Vladimir Dzhabarov, chef adjoint de la commission des affaires étrangères de la chambre haute du parlement de Russie, a qualifié le feu vert américain de “très grand pas vers le début de la Troisième Guerre mondiale” et de tentative de “réduire le degré de liberté de Donald Trump”, selon Associated Press.

Les alliés de Donald Trump poussent pour une négociation

James Gilmore, ambassadeur de Donald Trump auprès de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) lors de son premier mandat, a toutefois donné un avis divergent à la BBC. Selon lui, le principal problème avec cette décision est que “l’administration Biden a tardé à réagir”. Il assure que c’est “Poutine qui a intensifié la guerre” en déployant des soldats nord-coréens, et que les États-Unis ne pouvaient pas “rester à l’écart et laisser ce dictateur aller de l’avant et conquérir l’Ukraine”. “Je n’aime pas cela et je prends tout cela très au sérieux, mais la décision ne nous appartient pas. La décision nous est imposée par Poutine, par le dictateur”, a-t-il déclaré.

Les intentions de la future administration Trump concernant le dossier ukrainien sont tout sauf claires. L’ancien président, qui fera son retour à la Maison-Blanche le 20 janvier, a promis de mettre fin à la guerre en “24 heures” et il a remis en cause les dizaines de milliards de dollars dépensés par Washington en faveur de l’Ukraine – plus de 60 milliards de dollars en aide militaire depuis l’invasion russe. Donald Trump n’a pas réagi publiquement au feu vert donné par Joe Biden, mais son équipe de campagne a indiqué qu’il était “le seul à même d’amener les deux parties à négocier la paix et à œuvrer pour mettre fin à la guerre et les tueries”, selon son porte-parole Steven Cheung. “Comment amener les deux parties à la table des négociations pour mettre fin à cette guerre ? Quel est le cadre d’un accord et qui s’assoit à cette table ? C’est sur ces questions que le président Trump et moi-même allons travailler”, a aussi indiqué Mike Waltz.

En attendant, le président Biden cherche à damer le pion à son successeur, et à poser des marqueurs que la prochaine administration aura du mal à défaire, dans l’objectif de renforcer la position de Kiev en cas de négociations.





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