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Mines antipersonnel américaines : le signe d’une Ukraine aux abois face à l’avancée russe


Les images prises par des drones sont glaçantes. Évoluant dans de hautes herbes, des soldats ukrainiens voient le sol exploser sous leurs pieds, qui s’en trouvent arrachés, avant d’être visés par des tirs d’artillerie. A l’été 2023, les millions de mines antipersonnel déployées par les Russes sur leurs lignes de défenses ont eu raison de la tentative de percée ukrainienne dans la région de Zaporijia. Cette séquence avait démontré combien le minage restait une tactique terriblement efficace pour freiner une offensive terrestre.

C’est connu, les mines antipersonnel sont parmi les armes les plus abjectes, capables de tuer des civils des années après la fin d’un conflit. Pour preuve, un traité portant sur leur interdiction, la Convention d’Ottawa, adopté en 1997, a été signé par plus de 130 pays. Elles restent cependant un outil militaire indispensable pour une guerre d’infanterie telle qu’elle est menée en Ukraine, aux yeux des Russes, mais également de Kiev, et à présent de Washington.

Aux abois face au grignotage inexorable ces derniers temps du Donbass, les Ukrainiens estiment avoir besoin, plus jamais, de ces petites mines faites pour tuer ou estropier. Ils se félicitent donc de la livraison prochaine – et pour la première fois – de cette arme par les Etats-Unis. Le président Volodymyr Zelensky a fait valoir qu’elles étaient “très importantes […] pour stopper les assauts russes”, tandis que le secrétaire à la défense américain, Lloyd Austin a déclaré que les Ukrainiens “ont besoin de choses qui peuvent aider à ralentir cet effort de la part des Russes”.

Les Etats-Unis se sont toujours gardés de signer la Convention d’Ottawa. Ils assurent toutefois que leurs mines sont bien différentes de celles des Russes. Ils les disent “non persistantes” car elles peuvent s’autodétruire ou se désactiver. Pour les ONG, c’est une vue de l’esprit : il y a toujours une proportion de mines antipersonnel qui restent un danger pour les civils qui en trouvent sur leur chemin, une fois les combats terminés.

Le contexte a changé

La Campagne internationale pour interdire les mines, un réseau d’organisations, considère qu’elles ne sont “pas à 100 % infaillibles et nécessitent des opérations de déminage dangereuses et coûteuses”. Elle rappelle au passage que “l’Ukraine doit déjà faire face à des années de déminage en raison de l’utilisation de mines terrestres russes” et que “si cette contamination s’aggrave, il y aura des répercussions sur sa propre population pendant des décennies”. Les Nations Unies estiment que 407 civils ukrainiens sont morts et 944 ont été blessés par des mines et des munitions non explosées depuis 2022.

Mais le contexte de plus en plus compliqué, pour les Ukrainiens, aura eu raison du refus, jusqu’alors, des Etats-Unis, de livrer des mines antipersonnel. La Russie dispose depuis peu de troupes nord-coréennes pour combattre les Ukrainiens. En réponse, la Maison-Blanche, avant la passation de pouvoir entre Joe Biden et un Donald Trump qui prétend pouvoir régler le conflit en Ukraine en “24 heures”, a autorisé les Ukrainiens à utiliser ses missiles ATACMS pour frapper en territoire russe. Dans la foulée, le Kremlin a dévoilé sa nouvelle doctrine nucléaire. La séquence est bien à l’escalade. Un mauvais signal pour l’Ukraine.




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