L’Ukraine a annoncé ce mardi 26 novembre avoir été la cible durant la nuit d’une attaque russe record, avec un nombre de 188 drones de combat, alors que Moscou et Kiev ont intensifié leurs attaques de drones et de missiles ces dernières semaines. L’Ukraine a récemment tiré des missiles américains à longue portée sur la Russie, tandis que le Kremlin a lancé un missile hypersonique expérimental sur une ville ukrainienne, menaçant également de frapper l’Europe et les Etats-Unis. Ce tir russe sera au menu d’un conseil Otan-Ukraine à Bruxelles aujourd’hui.
Les infos à retenir
⇒ L’Ukraine visée par une attaque de drones record
⇒ Kiev dit ne pas pouvoir respecter son engagement à détruire les mines antipersonnel
⇒ Un conseil Otan-Ukraine à Bruxelles après le tir d’un missile russe expérimental
L’Ukraine visée par une attaque de drones record
L’Ukraine a annoncé ce mardi avoir été la cible durant la nuit d’une attaque russe avec un nombre record de 188 drones de combat qui ont endommagé, selon Kiev, des immeubles résidentiels et des “infrastructures essentielles”, mais n’a pas fait de victimes.
“Pendant l’attaque nocturne, l’ennemi a lancé un nombre record de drones de combat de type Shahed et non identifiés”, ainsi que quatre missiles balistiques Iskander-M, a indiqué l’armée de l’air ukrainienne dans un communiqué sur Telegram. “Malheureusement, des sites d’infrastructures essentielles ont été touchés” et “dans plusieurs régions, des maisons et immeubles résidentiels ont été endommagés”, a-t-elle ajouté. Selon les données préliminaires, l’attaque n’a pas fait de “morts ou blessés”, a indiqué l’armée de l’air.
Vers le matin, la défense aérienne a réussi à abattre 76 drones dans 17 régions ukrainiennes alors que 95 de ses appareils sont probablement tombés en raison du brouillage électronique par l’armée ukrainienne, a ajouté le communiqué. Cinq autres drones se sont envolés vers le territoire bélarusse, pays allié de Moscou situé au nord de l’Ukraine, selon la même source.
Kiev dit ne pas pouvoir respecter son engagement à détruire les mines antipersonnel en raison de l’invasion russe
L’Ukraine ne va pas pouvoir respecter son engagement à détruire près de six millions de mines antipersonnel de l’époque soviétique, pris dans le cadre de la Convention d’Ottawa, a déclaré ce mardi un responsable du ministère de la Défense. “Malheureusement, la mise en oeuvre de cette obligation n’est pas possible à l’heure actuelle”, a déclaré Yevhenii Kivshyk, lors d’un sommet international à Siem Reap au Cambodge sur les mines terrestres. “L’agression massive, non provoquée et injustifiée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine a entraîné des ajustements aux plans de destruction des stocks”, a-t-il poursuivi.
Le responsable a justifié cette décision par le redéploiement des ressources financières pour l’effort de guerre, les bombardements “constants” et “l’occupation” des forces armées russes dans certains territoires où se trouvent des dépôts. Dans son discours devant les délégués, Yevhenii Kivshyk n’a pas fait référence à l’offre américaine de fournir à Kiev des mines antipersonnel, destinées à ralentir l’avancée des troupes de Moscou dans l’Est du pays, selon Washington. Cette proposition a provoqué un tollé auprès des groupes de défense des droits humains.
La Russie revendique la conquête d’un village dans la région de Kharkiv
L’armée russe a revendiqué mardi la prise d’un village de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, la Russie multipliant ces dernières semaines les conquêtes face à une armée ukrainienne en difficulté. “Grâce à des actions décisives, les unités du groupement militaire ‘Ouest’ ont libéré le village de Kopanky dans la région de Kharkiv” dans le nord-est de l’Ukraine, a indiqué le ministère russe de la Défense. Cette localité se trouve dans une zone qui avait été occupée par les Russes au début du conflit, mais que Kiev avait réussi à reprendre à l’automne 2022.
Conseil Otan-Ukraine à Bruxelles après le tir d’un missile russe expérimental
Les ambassadeurs de l’Otan et de l’Ukraine se retrouvent aujourd’hui à Bruxelles, après le tir d’un missile russe expérimental sur le sol ukrainien, qui a provoqué un regain de tension entre les Alliés et la Russie. La Russie a frappé jeudi l’Ukraine avec un missile balistique de portée intermédiaire de dernière génération sans charge nucléaire, et promis de multiplier ce type d’attaques si Kiev continuait d’utiliser des missiles occidentaux pour viser son territoire.
Le Conseil Otan-Ukraine est une instance créée en 2023 pour faciliter le dialogue entre Kiev et l’Alliance atlantique. L’Ukraine attend des décisions “concrètes” à l’encontre de la Russie, a martelé son ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga. La réunion sera l’occasion de discuter de “la situation actuelle en Ukraine et inclura des briefings de la part de responsables ukrainiens par liaison vidéo”, a indiqué un responsable de l’Otan. Les diplomates de l’Alliance se sont toutefois montrés prudents sur les résultats à attendre de cette rencontre. Les ambassadeurs devraient réaffirmer que cette nouvelle arme russe ne les empêchera pas de “continuer à soutenir l’Ukraine”, selon l’un d’entre eux.
Les Etats-Unis “consternés” par l’usage présumé par Moscou de gaz interdit en Ukraine
Les pays occidentaux et la Russie ont croisé le fer lundi lors d’une réunion sur le contrôle des armes chimiques, une responsable américaine se disant “consternée” par l’utilisation présumée par Moscou en Ukraine d’un gaz lacrymogène interdit comme moyen de guerre.
L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé le 18 novembre avoir découvert du gaz antiémeute CS dans des échantillons fournis par l’Ukraine, provenant de la zone où elle combat les forces russes qu’elle accuse d’y avoir recours. La Convention sur l’interdiction des armes chimiques de l’OIAC, basée à La Haye, interdit l’utilisation d’agents de lutte antiémeute, dont le gaz CS, “en tant que moyens de guerre”.
“Je reste consternée par l’échelle et la fréquence de l’usage par la Russie d’agents de lutte antiémeute comme moyens de guerre contre les forces ukrainiennes”, a déclaré la sous-secrétaire d’Etat américaine au contrôle des armements, Bonnie Jenkins, lors de la réunion annuelle de l’OIAC. “La Russie avait déjà menti quand elle a dit qu’elle n’avait pas l’intention d’envahir l’Ukraine. Elle a aussi menti quand elle a dit qu’elle n’utilisait pas d’agents de lutte antiémeute en violation de la Convention”, a-t-elle encore dit aux délégués.
C’est la première fois que l’utilisation d’un gaz antiémeute est confirmée dans des zones où des combats se déroulent en Ukraine, selon l’OIAC, qui a toutefois souligné ne pas chercher à en identifier la source. La Russie et l’Ukraine se sont mutuellement accusées depuis près de trois ans de guerre d’avoir utilisé des armes chimiques.
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