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Poutine : sa nouvelle manipulation historique qui fait bondir la Belgique


Il y a ceux qui aiment l’Histoire telle qu’elle est et ceux qui la préfèrent avec quelques amendements. C’est le cas de Vladimir Poutine, qui a décidé, ce mercredi 6 mars, d’enjamber de plusieurs mètres la réalité historique. A l’occasion du Festival mondial de la jeunesse, organisé à Sotchi, au bord de la mer Noire, le président russe a lâché, comme une évidence : “La Belgique est largement apparue sur la carte du monde comme un Etat indépendant, en grande partie grâce à la Russie et à la position de la Russie.” CQFD.

Sauf que l’Histoire, la vraie, lui donne tort. “Une réécriture de l’Histoire”, dénonce immédiatement le quotidien Le Soir. Plusieurs personnalités belges n’ont pas tardé non plus à réagir en administrant au chef du Kremlin un petit cours de rattrapage : “La Russie a offert une aide militaire aux Pays-Bas pour écraser la révolution belge. C’est l’insurrection en Pologne qui empêche l’envoi de troupes. On peut lire ça comme ’On vous aurait bien pulvérisés, mais on a dû s’occuper des Polonais d’abord'”, raille l’historien belge Jonathan Piron, sur le réseau social X (ex-Twitter).

Une tentative d’aide avortée

En effet, si l’on remonte le fil du passé, on comprend rapidement que les assertions de Vladimir Poutine confinent à la fantaisie. Avant la proclamation de son indépendance, le 3 octobre 1830, et depuis le congrès de Vienne de 1815, la Belgique appartient au royaume des Pays-Bas, sous la couronne de Guillaume d’Orange. Sur le Vieux Continent règne alors un climat de tension propice aux révoltes. Ainsi, dans le sillage de la révolution de juillet 1830 en France, les provinces belges s’insurgent à leur tour fin août.

Craignant que les velléités révolutionnaires fleurissant aux quatre coins de l’Europe ne déstabilisent l’ordre établi à la chute de Napoléon Iᵉʳ, le tsar Nicolas Iᵉʳ envisage d’apporter son aide au souverain néerlandais. Celui que l’on surnomme le “plus logique des autocrates”, selon l’expression de l’historien allemand Theodor Shiemann, et qui compte parmi ses disciples l’actuel maître du Kremlin, pense ainsi un temps envoyer ses troupes en Belgique afin de mater la révolte belge.

La Pologne, préférée aux Pays-Bas

Mais voilà que des complications arrivent, mettant à mal les plans du tsar russe. En Pologne, la colère monte et gagne en puissance en cette fin d’année 1830. L’Empire russe sent germer une révolte à l’intérieur même de ses frontières. Mobiliser des troupes au royaume uni des Pays-Bas amputerait la Russie d’une partie de son armée impériale en cas d’insurrection polonaise.

Préférant assurer ses arrières, Nicolas Iᵉʳ fait volte-face. A raison, peut-être, puisque, le 29 novembre, les Polonais se soulèvent contre le régime du tsar. L’insurrection sonne les prémices d’une guerre russo-polonaise qui s’étalera sur plusieurs mois.

Pas une troupe de l’armée impériale russe ne vient donc à la rescousse de Guillaume Iᵉʳ, dont les hommes sont chassés de Bruxelles le 26 septembre par les révolutionnaires, qui proclament quelques jours plus tard l’indépendance du territoire belge. Sans aide aucune de l’Empire russe. Entre fantasme et réalité, il n’y a décidément qu’un pas…





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