L’arrestation d’un suspect mineur est extrêmement rare en Ukraine. Le service ukrainien de sécurité (SBU) a annoncé, ce mercredi 4 décembre, avoir placé en détention une adolescente de 16 ans soupçonnée d’aider Moscou à “préparer une frappe aérienne” contre sa région de Tcherniguiv (nord), frontalière de la Russie.
Interpellée dans la ville de Tcherniguiv, capitale de ce territoire, la jeune fille a été recrutée par le renseignement militaire russe (GUR) et avait pour tâche de repérer des complexes de défense aérienne et radars défendant la région contre les attaques russes, a affirmé le SBU dans un communiqué.
Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, Kiev et Moscou ont tous les deux annoncé à plusieurs reprises avoir arrêté des compatriotes accusés d’espionner pour l’autre camp.
Selon le SBU, l’adolescente “commandait un taxi dans lequel elle se déplaçait dans la région” pour photographier “secrètement” des informations sur ces sites et obtenir leur géolocalisation et transmettait ses informations à son “supérieur” au sein du GUR via “un chat anonyme de messagerie”. “Le service de contre-espionnage militaire du SBU” a arrêté la jeune fille “en flagrant délit alors qu’elle était en train de prendre des photos d’une installation militaire”, a déclaré le SBU, précisant avoir saisi un téléphone portable avec des “preuves d’activités subversives en faveur de la Russie”.
Le SBU a publié des photos d’un écran de smartphone avec ces échanges présumés dans lesquels une personne demande en russe à une autre d’obtenir des informations sur des véhicules militaires. “Prenez trois photos sous différents angles à la lumière du jour. N’oubliez pas la géolocalisation”, ajoute un autre message. La deuxième personne répond en promettant d’exécuter la tache “aujourd’hui”. La jeune fille est soupçonnée de “haute trahison” et risque la prison à vie avec confiscation des biens, selon le SBU.
“Saper l’autorité” de Kiev
Depuis des mois, les autorités suspectent les services spéciaux russes de recruter des Ukrainiens pour “endommager” des équipements militaires. En cherchant à “créer une perception” de l’existence d’un réseau secret d’Ukrainiens opposés aux autorités, la Russie veut “déstabiliser” la société ukrainienne et “saper l’autorité” de l’Etat, selon Olena Berejna, porte-parole de la police nationale.
Plus de 200 incendies criminels contre des véhicules militaires ont été enregistrés depuis le début de l’année, a précisé la porte-parole, notant qu’un quart des personnes arrêtées étaient mineures.
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